Le Kid de Cincinnati (1965) : le test complet du Blu-ray

The Cincinnati Kid

Réalisé par Norman Jewison
Avec Steve McQueen (I), Edward G. Robinson et Ann-Margret

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 11/09/2012
Critique

À la Nouvelle-Orléans, un jeune joueur plein d’ambition veut faire ses preuves en affrontant le meilleur joueur au poker dans une partie à haut risque. Une jolie somme, mais aussi le titre de champion, sont en jeu. C’est sans compter sur le donneur qui a fait l’objet d’un chantage pour truquer le jeu…

Adapté du roman de Richard Jessup, Le Kid de Cincinnati est le film qui a révélé le cinéaste Norman Jewison (qui a repris à zéro un film commencé par Sam Peckinpah évincé par le studio pour désaccords artistiques) et contribué à faire de Steve McQueen un mythe. Après les succès des Sept mercenaires (1960) et La grande évasion (1963), Steve McQueen est rapidement devenu une tête d’affiche et porte ici le film sur ses épaules. Toutefois, le comédien est magnifiquement épaulé par les mythiques Karl Malden et surtout Edward G. Robinson, impérial dans le rôle de Lancey, le maître incontesté du poker.

Malgré une belle mise en place très réussie restituant l’atmosphère moite de la Nouvelle-Orléans, et une réalisation virtuose, le film pèche par un manque d’ambitions et d’intérêt dans ses intrigues secondaires. Il faut véritablement attendre une heure pour que l’on se sente impliqué et que l’on parvienne à s’attacher aux personnages. Le dernier tiers est évidemment le plus passionnant avec le tournoi de poker, tourné comme un véritable western où la tension demeure constante, où même les non-initiés se laisseront porter par le découpage étourdissant signé Hal Ashby et la composition virevoltante de Lalo Schifrin. Mais dans le même genre, on lui préférera nettement L’Arnaqueur de Robert Rossen réalisé en 1961 avec Paul Newman, dont les thèmes demeurent mieux développés.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette au visuel attractif est glissée dans un boitier classique. Le menu principal est fixe et bercé par la voix de Ray Charles.

Bonus - 3,0 / 5

Un petit documentaire d’époque intitulé Comment distribuer les cartes (6min15), donne la parole à Jay Ose, magicien spécialiste des tours de cartes ayant servi de conseiller pour les scènes de poker. Accompagné de la comédienne Joan Blondell (Lady Fingers dans le film), notre interlocuteur dévoile quelques manipulations secrètes pour contrôler une ou plusieurs cartes. Sympathique.

Le reste de l’interactivité se compose d’un commentaire audio du réalisateur Norman Jewison, des commentaires sur certaines scènes de Phil Gordon (joueur de poker professionnel américain, auteur de livre sur le poker, et commentateur de tournois) et Dave Foley (comédien, écrivain, réalisateur et producteur canadien, joueur de poker), présentateurs du Celebrity Poker Showdown, et de la bande-annonce. Tous les commentaires ne sont présentés qu’en version originale non sous-titrée.

Image - 4,5 / 5

Le Kid de Cincinnati retrouve une nouvelle jeunesse avec ce master HD d’une propreté irréprochable. Le film de Norman Jewison a bénéficié du traitement Metrocolor, marque déposée utilisée par la Metro-Goldwyn-Mayer pour les films développés dans leur laboratoire. Ce procédé n’est pas vraiment passé à la postérité pour ses couleurs vives et chatoyantes et les teintes de cette édition Blu-ray s’en ressentent sensiblement. N’attendez pas une colorimétrie vive et pimpante mais plutôt un superbe report des volontés artistiques originales, autrement dit des gammes atténuées voire sourdes à dominante verte. Le codec AVC consolide l’ensemble avec brio, le relief est fort appréciable et quelques flous sont inhérents aux conditions de tournage. Les contrastes sont solides, les scènes diurnes sont les mieux loties avec une clarté indéniable et un piqué plus tranchant. Le lissage est peut-être un peu excessif mais le rendu des nombreux gros plans, notamment du regard bleu perçant de Steve McQueen, demeure fort impressionnant.

Son - 4,0 / 5

Sans surprise, seule la piste anglaise jouit d’un traitement de faveur avec un écrin acoustique DTS-HD Master Audio 1.0, d’une fluidité et homogénéité exemplaires. Le report des voix est pur et sans accroc, le score de Lalo Schifrin et la chanson finale entonnée par Ray Charles sont divinement délivrés. La piste française DD 1.0 est plus altérée avec un manque d’ardeur certain et des voix plus vaporeuses.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm