Sécurité rapprochée (2012) : le test complet du Blu-ray

Tobin Frost est le traître le plus haï et le plus redouté de la CIA. Après avoir échappé au contre-espionnage pendant près de dix ans, il refait surface en Afrique du Sud. Lorsque sa cachette d’un faubourg du Cap est attaquée par un mystérieux commando, un jeune « bleu », Matt Weston, est obligé d’assurer seul sa fuite et de le conduire dans une nouvelle résidence sécurisée. « Ange gardien » malgré lui, Matt voit dans cette mission une chance inespérée de faire ses preuves aux yeux de l’Agence. Une relation précaire s’établit entre le débutant et le renégat endurci. Mais Frost, manipulateur né, réserve quelques surprises à son candide protecteur…

Remarqué par son premier et efficace troisième long-métrage, le thriller nordique Easy Money, le cinéaste suédois Daniel Espinosa a immédiatement tapé dans l’oeil des studios hollywoodiens. Avec Sécurité rapprochée, il signe une première et explosive incursion américaine, en livrant un thriller survitaminé reposant sur l’antagonisme du duo vedette, un rythme effréné, des scènes d’action remarquablement mises en scène et un casting solide du premier aux seconds rôles (Vera Farmiga, Brendan Gleeson, Sam Shepard, Robert Patrick, Liam Cunningham).

Si le bât blesse au niveau du scénario, classique, sans aucune surprise et même éculé, Daniel Espinosa ne s’embarrasse d’aucune psychologie et emballe royalement son thriller d’action en enchainant les poursuites à couper le souffle, les bastons, les assauts armés, sans aucun temps mort et aucune redondance. S’il n’est pas aussi virtuose qu’un épisode de la saga Jason Bourne, à laquelle on pense sans arrêt, Sécurité rapprochée ne trompe pas sur la marchandise, le plaisir est total, assumé, et Ryan Reynolds (jeune idéaliste confronté à la dure réalité de la CIA) trouve l’occasion de briller face au vétéran Denzel Washington, vieux cynique, yeux fatigués, la mâchoire serrée, qui court, saute et dézingue un par un, sans ciller, les tueurs lancés à ses trousses. Un thriller haletant à défaut d’être passionnant donc.

Universal innove et livre un beau menu principal, animé, musical et dynamique.

On commence par un making of (11’) qui remplit ses fonctions habituelles. Tous les comédiens interviennent à tour de rôle pour encenser l’équipe, le réalisateur vante son casting, tandis que le scénariste dévoile la quasi-entièreté de l’histoire. Saupoudrez le tout d’images du tournage et vous obtenez un module classique mais redoutablement efficace, à l’image du film en quelque sorte.

Les segments Action au corps à corps (8’), Le tournage de l’attaque de la Safe House (5’), La préparation de la poursuite sur le toit (4’), Dans les coulisses de l’action (8’), Au sein de la CIA (6’) et La Sphère de la sécurité : Le Cap (9’) se concentrent essentiellement sur la préparation et les prises de vue des scènes agitées du film. A travers des images des répétitions des combats, du tournage, des entretiens avec les différents départements (cascadeurs, armuriers, costumes, décors…), le spectateur est invité à faire le tour des coulisses tandis que les acteurs n’en finissent pas d’enchaîner les superlatifs pour marquer leur satisfaction.

L’interactivité se clôt sur une fonction U-Control, proposant une fonction Picture-in-Picture composée d’images des prises de vue et d’interventions des mêmes protagonistes énumérés précédemment, sans jamais tomber dans la redondance avec ce qui a déjà été vu ou entendu. Un explorateur de scènes peu abondant nous permet de visionner les séquences de la poursuite et de l’assaut avec la fonction multi-angles composée des storyboards et des images du tournage.

Entièrement repris en postproduction, l’étalonnage spécifique du film que n’aurait pas renié un Tony Scott ou un Michael Bay, est restitué avec un grain très prononcé, une colorimétrie désaturée (certaines teintes paraissent cramées), des noirs bouchés et un piqué émoussé inhérent aux volontés artistiques originales. La photo du chef opérateur Oliver (la trilogie Bourne) est livrée dans un bel écrin HD, les contrastes sont denses, la clarté de mise, le relief appréciable et les détails ne manquent pas, notamment sur les plans larges. Alors certes, les habitués d’une image profonde et lisse risquent d’être légèrement décontenancés, mais le résultat est là, les partis-pris esthétiques sont superbes, la définition exemplaire et le grain flatte les rétines.

Sans surprise, la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle fracassante et met à mal toute installation acoustique digne de ce nom. Les enceintes explosent de toutes parts, le caisson de basses ne tient pas en place sur le sol, la spatialisation musicale est constante et la balance frontale en envoie plein la figure. Malgré ce chaos, les ambiances naturelles trouvent toujours un moyen de se faire entendre, les dialogues sont imposants sur la centrale et ne se trouvent jamais noyés sous les explosions ou déflagrations environnantes. Les séquences de l’assaut de la Safe House, les poursuites en voitures et sur le toit (et même l’ouverture d’une portière) rentrent directement dans le top démo si vous désirez épater la galerie. La piste française doit se contenter d’un encodage DTS mi-débit mais le tapage demeure impressionnant.