Réalisé par Nima Nourizadeh
Avec
Thomas Mann, Oliver Cooper et Jonathan Daniel Brown
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Alors qu’ils semblaient jusque-là se fondre dans la masse, trois lycéens décident de sortir de l’anonymat. En apparence, leur projet est plutôt inoffensif puisqu’ils ont l’intention d’organiser une fête des plus mémorables. Mais rien n’aurait pu les préparer à la soirée qu’ils s’apprêtent à vivre… La rumeur se propage alors rapidement, tandis que les rêves des uns s’effondrent, les résultats scolaires des autres dégringolent, et des légendes se forgent…
Mix improbable entre La Folle journée de Ferris Bueller, Very Bad Trip (mentionné en gros sur l’affiche, Todd Phillips étant ici le producteur) et SuperGrave, Projet X repousse les limites, ne recule devant rien pour offrir aux spectateurs la » teuf ultime » où l’alcool coule à flot, les pilules foisonnent, la musique rend sourd, les filles se baignent à moitié nues, un nain hargneux est enfermé dans le four, un chien s’envole dans les airs, un lance-flammes extermine tout un quartier et les canadairs inondent les propriétés.
Reposant uniquement sur des têtes inconnues (le trio est génial de naturel et en parfaite osmose), Projet X déconcerte tout d’abord par sa première partie sage et banale, le tout étant filmé au moyen de caméras numériques ou via téléphone portable. C’était sans compter sur la fameuse fête qui dérape autant qu’elle fait dresser les cheveux sur la tête pendant près d’une heure. Nous sommes ici en plein délire potache, le procédé de la caméra façon [REC] et Chronicle, habituellement usant, est ici habilement exploité, le rythme est soutenu, les acteurs se donnent à fond, le rire est certes gras et facile mais fonctionne à plein rendement. On en ressort complètement exténué, comme si nous nous étions immiscé en douce parmi les 2000 invités. C’était sans doute le seul et unique but de l’entreprise.
Warner persiste avec ses menus fixes et muets d’un autre temps. Le spectateur a le choix entre la version cinéma (89’) et la version longue non censurée (94’) comprenant en outre quelques scènes dénudées et graveleuses supplémentaires. Dommage que l’éditeur ait aussi changé le visuel de l’affiche qui était plutôt réussi. La jaquette se voit affublée du message d’avertissement suivant : « Les évènements relatés dans ce film sont fictionnels, et toutes les cascades ont été réalisées par les acteurs dans des conditions optimales de sécurité et de protection. N’essayez en aucun cas de recréer ou reproduire les cascades, ou autres scènes montrées dans le film ». Un panneau du même genre s’inscrit avant de démarrer la version cinéma du film. Rappelons le, une véritable soirée visant à reproduire la gigantesque fête du film a tourné au drame à Houston, avait rassemblé entre 300 et 1000 personnes, et avait entrainé la mort d’un adolescent.
Les suppléments ne brillent pas leur originalité, ni par leur exhaustivité.
Un très court montage dresse un bilan des dégâts occasionnés par la fête. S’il est amusant, ce module ne sert pas à grand à chose.
Les deux autres courts segments disponibles dans cette interactivité réduite propose d’un côté des interviews (pas fines) avec les comédiens croisées avec les cascades du film, histoire de nous redire encore une fois qu’il ne faut pas s’amuser à refaire la même chose chez nous, tandis qu’un autre documentaire se focalise sur le casting du film (images à l’appui), en compagnie du producteur Todd Phillips. Le tout est marqué par des images issues du tournage et insiste encore une fois sur le fait que toutes les cascades ont été réalisées avec le concours de professionnels.
Cette édition comprend également un T-Shirt représentant le nain (pas celui enfermé dans le four, celui remplit d’ecstasy) qui nous salue à sa manière.
Projet X s’apparente à un found footage et prend comme partis-pris de n’être filmer qu’à travers le prisme de caméras numériques diverses et variées (Canon EOS 5D Mark II, Canon EOS 7D, smartphones) afin de donner un aspect film amateur à l’entreprise. Si le Blu-ray était le support tout indiqué pour se réinviter à la fiesta, la définition dépend constamment des conditions de prises de vue originales. Le tournage caméra au poing (ou à l’épaule c’est selon) peut compter sur un encodage AVC de très haut niveau, les contrastes sont léchés, la colorimétrie pimpante, le piqué souvent mordant et les séquences nocturnes sont aussi belles que celles tournées en plein jour, d’une indéniable clarté. Ou comment la HD permet magnifier même le film le plus anodin.
Si vous ne voulez pas vous faire arrêter pour tapage nocturne, veillez à ce que vos voisins soient partis en vacances pour profiter de l’incroyable piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 (unique sur la version longue) qui explose littéralement les enceintes et le caisson de basses. C’est avec ce mixage que vous vous rendrez compte si votre installation tient le choc. Certes, la bande-originale ne brille par sa finesse, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est survoltée. La première partie du film, dite calme, se concentre essentiellement sur les frontales et la délivrance des dialogues sur la centrale. La piste française doit se contenter d’une piste Dolby Digital 5.1 obsolète et qui fait grise mine face à son homologue.