Le Bossu (1959) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par André Hunebelle
Avec Jean Marais, Bourvil et Sabine Sesselmann

Édité par Gaumont

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Le 03/08/2012
Critique

Le Duc de Nevers a épousé en secret Isabelle de Caylus qui lui a donné une fille, Aurore. Son cousin Philippe de Gonzague, jaloux, organise alors un odieux complot. Mortellement blessé, Nevers confie Aurore à Henri de Lagardère, un gentilhomme chevaleresque qui fait serment de le venger et de prendre soin de l’enfant. Les années passent. Gonzague a épousé Isabelle et s’apprête à obtenir la succession de Nevers.

Le Bossu est le film qui lia André Hunebelle à Jean Marais pour une série de classiques indémodables comme Le Capitan, Le Miracle des loups, Les Mystères de Paris et bien sûr, la trilogie Fantômas. Film d’aventure, comédie d’action familiale, Le Bossu demeure l’un des films les plus emblématiques de la filmographie de Jean Marais, marquant une rupture définitive avec le cinéma de Jean Cocteau qui l’avait connaître. Totalement investit dans ses cascades, bondissant, souriant l’épée à la main, le comédien se donne à fond dans ce magnifique long-métrage dépaysant, plein de couleurs et de joie de vivre. Soutenu par l’humour et la tendresse de Bourvil, le comédien trouve ici un second souffle et peut démarrer une longue carrière marquée par de grands succès populaires. Adapté du roman de cape et d’épée écrit par Paul Féval en 1857, Le Bossu avait certes déjà connu quelques adaptations, dont une mise en scène par Jean Delannoy en 1944 avec Pierre Blanchar dans le rôle de Lagardère, mais malgré les transpositions ultérieures, dont celle excellente réalisée par Philippe de Broca en 1997 avec Daniel Auteuil dans le rôle titre, celle d’André Hunebelle reste celle qui nous vient immédiatement à l’esprit. Réalisé avec une fougue et un panache contagieux par André Hunebelle, magistralement interprété, Le Bossu est un chef d’oeuvre du genre.

Présentation - 4,5 / 5

De la jaquette en passant par l’élégance des menus et la restauration du film lui-même, saluons le travail de l’éditeur qui n’a pas son pareil pour offrir au spectateur un bel objet à ranger dans sa collection Gaumont Classique.

Bonus - 4,0 / 5

Nous croyions avoir tout entendu sur le cinéaste André Hunebelle sur l’édition HD des Mystères de Paris (disponible dans la même collection), mais visiblement, il y avait encore des choses à apprendre sur le metteur en scène des Fantômas. Nous retrouvons ici les témoignages de Jean-Pierre Desagnat (ancien assistant d’André Hunebelle), Pierre Guffroy (assistant décorateur sur Le Bossu), Jean Cosmos (co-adaptateur et dialoguiste du Bossu version 1997), Philippe de Broca (réalisateur du Bossu en 1997) et Henry-Jean Servat (ami de Jean Marais, journaliste, écrivain). Le segment André Hunebelle ou la botte secrète du cinéma populaire (31min) permet d’en savoir un peu plus sur la longue mise en route du Bossu (et son tournage) en 1959, projet qu’André Hunebelle avait sous le coude depuis des années mais qu’il devait sans cesse reporter car il ne parvenait pas à trouver l’acteur idéal qui incarnerait Lagardère. Si certains propos sur Jean Marais nous paraissent redondants avec quelques suppléments disponibles sur d’autres éditions HD et DVD des films d’André Hunebelle, ce segment s’impose par sa belle exhaustivité mais se concentre également sur Jean Marais (qui rompt définitivement avec le cinéma de Cocteau) et pas seulement sur le réalisateur.

Pour en savoir plus sur la production du Bossu, les Souvenirs de tournage (31 min) de Bernard Toublanc-Michel sont là pour éclairer, d’autant plus qu’il s’agit ici d’une exclusivité de l’édition HD. Assistant du réalisateur André Hunebelle sur le film qui nous intéresse, notre interlocuteur passe en revue l’investissement de Jean Marais sur les cascades, les aléas liés à la production (Pathé a retiré ses billes quand Jean Marais a été engagé pour tenir le rôle principal), l’adaptation du roman de Paul Féval, le tournage dans les décors naturels, la création des costumes ainsi que celle du célèbre masque du Bossu éponyme porté par Jean Marais, qui se révèle être une des premières prothèses en latex réalisées pour le cinéma. Comme pour le segment précédent, ce documentaire se disperse (on y évoque André Hunebelle en tant que maître verrier, oeuvres à l’appui) et finalement, les souvenirs liés au tournage sont à glaner ici et là au milieu d’autres anecdotes plus dispensables.

Le Bossu est l’adaptation du roman-feuilleton de cape et d’épée, écrit par Paul Féval et paru dans le journal Le Siècle du 7 mai au 15 août 1857. Le module intitulé Le secret du Bossu : la malédiction de Paul Féval (23 min) donne cette fois la parole à Sarah Mombert (spécialiste du roman de cape et d’épée) et Jean-Pierre Galvan, auteur de Paul Féval, parcours d’une oeuvre, que nous avions déjà aperçu dans les suppléments de l’édition HD des Mystères de Paris. Ces deux experts proposent une présentation passionnante de l’oeuvre de l’écrivain français, et retracent le parcours d’un des romanciers français du XIX les plus traduits au monde, en énumérant ses échecs et succès littéraires, tout en s’attardant bien évidemment sur son roman-feuilleton Le Bossu, qui fut également un triomphe sur les planches. L’adaptation d’André Hunebelle est rapidement évoquée, ainsi que les différences entre les personnages du roman et ceux du film.

Souvent oublié, le maître d’armes et cascadeur français Claude Carliez (né en 1925) a été le coordinateur des cascades de plus de 76 productions dont La Tulipe Noire, Dangereusement vôtre, Le Guignolo, Moonraker, mais a aussi et surtout réglé les scènes d’actions et les combats à l’arme blanche de nombreux films de cape et d’épées comme Le Capitan, Cartouche et bien entendu Le Bossu. Dans un petit module de 5 minutes, Claude Carliez, avec l’aide d’élèves escrimeurs, dévoile les secrets de la Botte de Nevers qui a fait la renommée du roman et du film. Vous saurez tout sur cette fameuse estocade fatale !

Nous retrouvons le maître d’armes pour une petite présentation du court-métrage Le Duel à travers les âges (31min). Dans ce film réalisé par Pierre Foucaud (scénariste du Bossu) en 1952 et écrit par Michel Audiard, marque l’une des premières prestations de Claude Carliez dans un petit rôle où il fait la démonstration de ses talents. À travers des extraits de films, d’images d’actualité et de reconstitutions, ce film retrace les différentes périodes du duel, du Moyen-Age au XXè siècle, sur un ton humoristique. Les commentaires nasillards ponctuent chaque action (redondante il faut bien l’avouer), l’humour peut se faire grinçant voire noir et grivois. Un peu long mais délicieusement décalé. Notons que ce supplément n’est disponible que sur l’édition HD.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

C’est grâce à du travail comme cela que les grands classiques perdureront toujours ! Le Bossu retrouve une nouvelle jeunesse avec cette promotion HD. Le cadre large n’a jamais paru aussi pimpant, la clarté est souvent éblouissante sur les scènes en extérieur, la restauration subjugue dès le générique d’ouverture et le relief est omniprésent. La compression AVC consolide l’ensemble avec brio, le piqué est tranché pour un film de 1959, et la colorimétrie bigarrée à souhait restitue la beauté des décors et des costumes. Si le grain cinéma a heureusement été préservé, nous noterons quelques baisses sensibles de la définition sur les plans repris en postproduction (sur les accélérés notamment), ainsi que divers flous et décrochages sur les fondus enchainés. Mais ce serait vraiment chipoter car nous nous trouvons devant la plus belle copie du film disponible à ce jour.

Son - 4,5 / 5

L’éditeur livre comme d’habitude une piste DTS-HD Master Audio 1.0 qui apparaît d’abord sensiblement étouffée durant le thème endiablé signé Jean Marion. Fort heureusement, l’écoute se fait plus aérée avec des dialogues clairs et affirmés, ainsi qu’une belle délivrance des lames qui s’entrecroisent durant les combats. Le confort acoustique est donc au rendez-vous, la restauration ne fait aucun doute et surtout, aucun souffle n’est à déplorer. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Réal
Le 19 avril 2011
Pas de commentaire.
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Isabelle
Le 4 mars 2004
Magnifique, un film de cape et d'épée français qu'aucun autre film ne pourra égaler. Des acteurs formidables : Bourvil, Jean Marais. Dommage qu'il soit en rupture de stock, à quand le renouvellement ?

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