Detachment (2011) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Tony Kaye
Avec Adrien Brody, Marcia Gay Harden et James Caan

Édité par Studiocanal

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Le 28/08/2012
Critique

Henry Barthes remplace un prof’ dans un lycée difficile de la banlieue de New York. Dès la première rencontre, il doit s’affronter aux élèves.

Cette situation a déjà été exploitée au cinéma, notamment dans The Substitute, violent film d’action, très manichéen, réalisé par Robert Mandel en 1996, avec Tom Berenger dans le rôle-titre. On est ici loin du genre, plus près du film de Peter Weir, Le Cercle des poètes disparus.

Dans un ton nettement plus désabusé, Detachment en évite l’angélisme sirupeux du film de Weir en faisant défiler des personnages, profs et élèves, tous plus ou moins gravement blessés par la vie. Des flashbacks nous dévoileront quelques bribes des souffrances éprouvées par certains des protagonistes, particulièrement par Henry Barthes, hanté par l’image du suicide de sa mère.

Primé dans plusieurs pays, le film donne, par une série de courtes scènes illustrant les propos du personnage principal (répondant probablement aux questions d’un journaliste) une image en pointillé, plutôt impressionniste, de l’éducation dans une banlieue difficile. Elle est cependant moins saisissante que celle donnée par quelques bons documentaires, peut-être en raison d’une relative faiblesse du scénario et des dialogues (parfois d’une sophistication agaçante) et d’une dispersion du récit entre plusieurs sujets : la relation profs-élèves, la difficile fin de vie du grand-père de Henry, le sauvetage d’Erica, une prostituée de 14 ans.

L’oeuvre est servie par un riche casting où l’on remarque particulièrement Adrien Brody, mais aussi James Caan, dans une scène inattendue où il dame le pion à un élève en étalant sa virtuosité à manier le langage des banlieues. À ne pas oublier la jeune Samy Gayle, qui n’avait que l’âge d’Erica au moment du tournage, mais qui n’a certainement pas fini de faire parler d’elle.

Si Detachment n’est pas à la hauteur du chef-d’oeuvre de Tony Kaye, American History X, il offre une richesse de contenu qui, malgré son foisonnement, retient nécessairement l’attention, quand bien même les liens miraculeux finalement tissés entre le prof’ et sa classe sont trop beaux pour être vrais.

Édition - 7 / 10

Le test a été effectué sur un check disc. Rien d’exceptionnel dans la présentation : le boîtier bleu classique est recouvert d’une jaquette sur fond de tableau noir qui rappelle les (trop) nombreux inserts animés de dessins à la craie qui viennent ponctuer le récit.

5.1 DTS-HD MA pour le doublage français, comme pour la version originale, sur laquelle les sous-titres français sont imposés.

Outre une bande-annonce en français, les deux éditions, DVD et Blu-ray, contiennent un « making of » en noir et blanc (SD, DD 2.0) de 66 longues minutes. Tout commence par la reconstitution, filmée en très gros plans par une caméra secouée de hoquets, d’un fait divers sans aucun rapport avec le film, puisqu’il s’agit… du possible empoisonnement par du poisson pas frais d’un passager d’American Airlines ! Pour le reste, tout aussi décousu, Tony Kaye semble prendre plaisir à s’écouter parler et à accorder à sa fille Betty, à qui il a confié le rôle d’une élève, une grande partie du métrage. Toutes les trois à cinq minutes, des phrases prêtées à de célèbres réalisateurs sont bruyamment assénées, mot par mot, en lettres qui occupent presque toute la hauteur de l’écran. Et l’on sera bien à la peine à rechercher un lien avec le contexte ! Pour couronner le tout, le son et de l’image mettent trop souvent les yeux et les oreilles à la torture.

L’image 1080p AVC est de bonne qualité, a conservé le grain de l’original argentique.

Le format haute définition du son donne un accompagnement enveloppant et une bonne intelligibilité des dialogues, y compris dans le doublage français, qui manque toutefois terriblement de réalisme.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 22 août 2019
Si Detachment n’est pas à la hauteur du chef-d’oeuvre de Tony Kaye, American History X, il offre une richesse de contenu qui, malgré son foisonnement, retient nécessairement l’attention.

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