Réalisé par McG
Avec
Reese Witherspoon, Chris Pine et Tom Hardy
Édité par 20th Century Fox
Deux des meilleurs agents secrets au monde sont aussi les deux meilleurs amis dans la vie. Rien ne pouvait les séparer jusqu’au jour où ils découvrent qu’ils fréquentent depuis peu la même jeune femme, Lauren. Ce qui était au début un jeu de séduction sans conséquence et un simple défi amical se transforme vite en une guerre sans merci. Déploiement de technologies de pointe, moyens de surveillance high tech, c’est tout un arsenal capable de faire sauter un pays que les deux espions utilisent pour séduire leur target et mettre l’autre hors-jeu. Plutôt malheureuse en amour jusqu’ici, Lauren a désormais un choix impossible à faire entre deux hommes incroyablement sexy.
Joseph McGinty Nichol alias McG est un trublion à Hollywood. Venu du vidéo-clip et de la publicité, il a su mettre à profit son sens du rythme et du cadrage dans ses deux premiers longs métrages, les deux opus de la saga Charlie’s Angels, ouvrant ainsi une nouvelle ère de blockbusters décomplexés au début des années 2000. Suite à ces deux succès, il se voit confier les commandes du quatrième Terminator, sobre et très réussi, bien que le public n’ait pas été au rendez-vous. McG revient donc au divertissement explosif avec Target, une comédie d’action survitaminée lorgnant bougrement du côté du True Lies (ou de La Totale, cela dépend du point de vue) où les deux amis et agents tirent profit des moyens de surveillance high-tech mis à leur disposition pour surveiller celle qu’ils aiment.
Le triangle amoureux composé de Reese Witherspoon, Tom Hardy et Chris Pine, parfait d’alchimie, semble prendre un grand plaisir à se donner la réplique et heureusement, nous amuse aussi. Les scènes d’action sont bien emballées, les gags fonctionnent, le rythme est endiablé, le scénario malin, les acteurs rivalisent de charme et de sex-appeal et McG, comme à son habitude, se divertit comme un diable avec sa caméra. Un excellent défouloir !
Le Blu-ray contient la version longue (10 minutes supplémentaires) qui comprend notamment quelques dialogues plus épicés rajoutés ici et là. La jaquette est différente de l’affiche du film, le menu principal étant quant à lui animé, musical, lumineux, et propose de visionner le film dans sa version cinéma ou étendue.
McG commente (en version originale non sous-titrée) son film, les scènes inédites, les fins et le générique alternatifs. Franc du collier, le réalisateur n’hésite pas à dire quand une scène ou un gag ne fonctionne pas, reste didactique et intéressant à chaque fois qu’il prend la parole et se révèle excellent dans l’exercice.
Comme nous le mentionnions précédemment, nous trouvons donc six scènes inédites (16’), drôles et rythmées, qui auraient pour la plupart gagné à être intégrées dans le montage de la version longue. On y voit notamment un nouvel échange entre Lauren et sa soeur Trish, l’enterrement du frère d’Heinrich, ainsi qu’une nouvelle séquence de Tuck avec son fils. Mais ne manquez pas celle où FDR se retrouve nez-à-nez avec toutes ses ex-petites amies lors d’un rendez-vous avec Lauren. Encore un coup de Tuck.
S’ensuit une longue, trop longue scène coupée mise à part des précédentes, intitulée « L’Enterrement de vie de jeune fille » (4’). Comme son titre l’indique, Laurent et Trish assistent à l’enterrement de vie de jeune fille d’une amie où l’alcool coule à flot et tout le monde se lâche. Une séquence pesante qui a bien fait de rester sur le banc de montage, contrairement aux autres.
Pas moins de trois fin alternatives se succèdent ensuite. La première confrontait le trio vedette dans un hangar avec Heinrich. Ce dernier demande à Lauren de choisir lequel de ses deux prétendants doit abattre l’autre si elle veut rester en vie. Rien ne se passe évidemment comme prévu, une fusillade a lieu et la poursuite se met en route comme dans le montage final. Les deux autres fins disponibles montrent d’un côté Lauren choisir Tuck alors que FDR finit dans les bras de deux hôtesses de l’air, tandis que les deux potes décident de se sauver mutuellement dans l’autre. Mais cette dernière semble n’être qu’une blague filmée sur le moment.
Le générique de début alternatif (9’) est composé d’animatiques et de storyboards. Visiblement, McG a du réduire ses ambitions car le prologue envisagé était plus explosif et composé uniquement d’un long plan-séquence.
L’interactivité se clôt sur un bêtisier non censuré et drôle (4’) et la bande-annonce.
Target jouit d’un master HD de haute volée et éclatant, restituant la photographie chaude et ambrée du chef opérateur Russell Carpenter, grand spécialiste du genre, qui avait déjà signé celles de True Lies et des Charlie’s Angels de McG. Le grain cinéma est respecté et n’altère en rien le piqué souvent acéré, la colorimétrie est bigarrée à souhait, les contrastes affirmés, la profondeur de champ abyssale, les détails abondent, et bien que l’on puisse croire que les comédiens se trouvent constamment éclairés avec des lampes U.V., la copie demeure un vrai régal pour les yeux.
Les films de McG n’ont jamais fait dans la subtilité… et c’est tant mieux. La piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 est là pour le rappeler et le spectateur se retrouve au milieu d’ambiances provenant de partout, chaque enceinte étant constamment mise à contribution. De son côté, le caisson de basses explose et mettra votre sol à rude épreuve. Le thème musical de Christophe Beck bénéficie d’une large ouverture, tandis que la balance frontale et latérale se déchaîne pendant 1h40 non-stop. La piste française doit se contenter d’un encodage DTS 5.1, de bon acabit, bien que largement en deçà de son homologue anglaise. Les effets latéraux y sont moins marqués et harmonieux qu’en version originale. Il n’en demeure pas moins, que le spectacle acoustique est largement assuré dans les deux cas. Enfin, notons que les scènes inédites de la version longue ne bénéficient visiblement pas du même doublage.