Antoine et Antoinette (1947) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jacques Becker
Avec Roger Pigaut, Claire Mafféi et Noël Roquevert

Édité par Gaumont

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Le 09/01/2013
Critique

Antoine et Antoinette, un jeune couple installé à Paris, mène une existence monotone : lui travaille dans une imprimerie tandis qu’elle est vendeuse. Mais un soir, ils reprennent espoir : Antoine trouve dans le sac de sa compagne un billet de loterie gagnant. Il décide alors de l’encaisser mais perd son portefeuille. S’ensuit alors une série de péripéties qui redéfinira les priorités du couple tout en les forçant à conserver leur optimisme.

Gros succès populaire (plus de 3,6 millions d’entrées) de l’année 1947, Antoine et Antoinette demeure l’un des plus beaux films de Jacques Becker, dans lequel ce dernier met en exergue son grand sens de l’observation de ses contemporains. Cette histoire d’amour entre un ouvrier dans une imprimerie et une employée au Prisunic des Champs-Elysées, en proie aux difficultés financières, n’a rien perdu de sa fraîcheur grâce à l’intense interprétation de Roger Pigaut (Antoine), Claire Mafféi (Antoinette) et Noël Roquevert (l’épicier peu scrupuleux), ainsi qu’au montage vif et fort singulier dans le cinéma français d’alors (plus de 1200 plans !) et à la délicate mise en scène du réalisateur de Falbalas.

Récompensé par l’équivalent de la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1947, Antoine et Antoinette est une sublime comédie-dramatique, passionnante, pudique et universelle, plongeant le spectateur dans le Paris grouillant d’après-guerre avec une dimension quasi-documentaire. Avec son quatrième long métrage, Jacques Becker annonce clairement la fameuse Nouvelle vague en dressant le portrait vivant et chaleureux d’une jeunesse moderne.

Présentation - 4,5 / 5

De la jaquette en passant par l’élégance des menus et la restauration du film lui-même, saluons le travail de l’éditeur qui n’a pas son pareil pour offrir au spectateur un bel objet à ranger dans sa collection Gaumont Classique.

Bonus - 3,5 / 5

Qui dit Gaumont Classique, dit documentaire rétrospectif. Dans ce module réalisé par Pierre-Henri Gibert, nous retrouvons Sophie et Jean Becker (les enfants de Jacques Becker), la comédienne Françoise Fabian (à l’époque compagne du réalisateur), Olivier Curchod (historien du cinéma), Claude de Givray (scénariste et cinéaste), Pierre Lhomme (directeur de la photographie) et Denitza Bantcheva (historienne du cinéma). Ces entretiens croisés dressent le portrait intimiste de Jacques Becker, l’homme et le réalisateur (soucieux de toujours plaire au plus grand nombre), avec moult d’anecdotes et de souvenirs liés au tournage de ses films. On y évoque l’enfance bourgeoise du metteur en scène, sa rencontre et sa collaboration avec Jean Renoir, son élégance, sa passion pour les milieux populaires et la jeunesse. Dans une deuxième partie, les historiens du cinéma prennent le dessus et éclairent sur Antoine et Antoinette, tant sur le fond (social) que sur la forme (la technique se met à la disposition des comédiens). Si l’ensemble est parfois trop entrecoupé par des extraits tirés du film, ce segment, seul bonus disponible, reste passionnant tout du long.

Image - 4,5 / 5

Fort d’un master au format respecté 1.33 et d’une compression AVC, ce Blu-ray en met souvent plein les yeux dès le générique d’ouverture même si la définition n’est pas aussi resplendissante que pour l’édition HD des Amants de Montparnasse. La restauration est cependant étincelante, la stabilité de mise, les contrastes d’une densité impressionnante, les gris riches, les blancs lumineux et le grain original heureusement préservé. Les séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes diurnes et extérieures, le piqué, bien qu’aléatoire, demeure souvent tranchant et les détails étonnent par leur précision. Toutefois, quelques flous sporadiques font parfois une apparition remarquée et quelques séquences paraissent plus douces, notamment durant le rêve d’Antoine. Cela n’empêche pas de s’extasier devant la beauté de ce master HD !

Son - 4,0 / 5

Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un très bon confort acoustique avec des dialogues fluides et nets, laissant également une belle place à la composition de Jean-Jacques Grünenwald. Aucun souffle sporadique n’est à déplorer et les ambiances annexes sont limpides. Bien que certains échanges se révèlent plus sourds, l’écoute reste solide. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm