Réalisé par Fred Schepisi
Avec
Sean Connery, Michelle Pfeiffer et Roy Scheider
Édité par Filmedia
Lors d’un voyage en URSS, l’éditeur anglais Barney Blair fait la connaissance de Dante, un savant soviétique déçu par la timidité de la Perestroïka. Par l’intermédiaire de la séduisante Katya, Dante confie à Barley un dossier contenant des secrets militaires qui pourraient bien changer la face du monde. Ces documents, convoités par les britanniques, vont entraîner Barley et Katya dans le monde obscur et manipulateur de l’espionnage international…
Le romancier John le Carré a travaillé pour les services secrets britanniques dans les années 50 et 60. L’auteur de L’Espion qui venait du froid est certes le mieux placé pour décrire le monde des agents qu’il a côtoyé mais, une chose est certaine, c’est que ses histoires sont loin d’être aussi divertissantes qu’un James Bond. Il ne faut donc pas en attendre beaucoup de La Maison Russie, adaptation de son roman éponyme publié en 1989, qui a le don d’endormir les spectateurs les yeux ouverts dès le premier quart d’heure. La faute ? Une intrigue qui part dans tous les sens pour finalement ne mener nulle part, un manque total d’action, ainsi que l’absence de point de vue du réalisateur Fred Schepisi, autrement plus à l’aise dans le registre de la comédie (Créatures féroces) que dans cette publicité (très bavarde) à rallonge pour l’URSS de la Perestroïka où le spectre de la Guerre Froide reste bien présent.
Si le beau score de Jerry Goldsmith et les comédiens, Sean Connery et Michelle Pfeiffer, rivalisent de charme, de charisme et empêchent par la même occasion que l’on s’endorme réellement, La Maison Russie ne passionne jamais malgré des images soignées et un joli tour du monde réalisé en deux heures.
Dommage, nous ne retrouvons pas le visuel de l’affiche original et ne devons nous contenter que d’une jaquette plutôt laide. La sérigraphie du Blu-ray et le menu principal reprennent d’ailleurs le même visuel. Le menu est musical mais désespérément figé. Le chapitrage n’est pas disponible et contrairement à ce qu’indique le dossier de presse, le documentaire sur John le Carré est également aux abonnés absents. Résultat : zéro supplément !
Passée la déconvenue d’un transfert 1080i, la colorimétrie retrouve une nouvelle fraîcheur bienvenue et la propreté est indéniable. Le cadre large 2.35 bénéficie d’un petit traitement de faveur avec une profondeur de champ agréable, le grain cinéma est respecté, les teintes froides habilement restituées, mais le piqué manque de mordant, des moirages tendent à faire leur apparition, la gestion des contrastes est aléatoire sur les séquences sombres et divers flous sporadiques demeurent constatables. L’apport HD reste flagrant sur toutes les scènes tournées en extérieur, lumineuses et plus acérées.
Point de DTS-HD Master Audio à l’horizon mais deux petites pistes Dolby Digital 2.0 Stéréo française et anglais qui voit la langue de Molière écrasée littéralement par celle de Shakespeare. En effet, le rendu y est plus aéré, dynamique et même ardent dans la délivrance du superbe score de Jerry Goldsmith, les dialogues sont plus incisifs et profitons-en d’ailleurs pour saluer l’excellence du doublage, notamment celui de Jean-Claude Michel (disparu en 1999) qui prête son timbre inimitable à Sean Connery. Emmanuelle Bondeville qui double Michelle Pfeiffer dans tous ses films, prend ici l’accent russe avec conviction. Le changement de langue ne s’effectue que via le menu contextuel.