Réalisé par Bill L. Norton
Avec
Candy Clark, Bo Hopkins et Ron Howard
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
31 décembre 1964, Fremont (Californie) : John Milner est
pilote de dragster, invaincu sur cette piste durant toute
l’année. Il retrouve la plupart de ses amis découverts dans
American Graffiti. Il fait également la connaissance
d’Eva, une jeune Scandinave dont il tombe amoureux malgré la
barrière de la langue.
31 décembre 1965, An Loc (Vietnam) : Terry « l’Affreux »
(surnommé « la Grenouille » dans American Graffiti) est
soldat durant la guerre du Vietnam. Il tente par tous les
moyens d’être blessé afin de pouvoir rentrer au pays et
retrouver son amie Debbie Dunham.
31 décembre 1966 : Debbie Dunham propose à son compagnon Lance
de se marier. Lui, totalement indifférent à cette proposition,
préfère se droguer mais est arrêté par l’officier Falfa.
Debbie cherche à tout prix à payer sa caution de 212 $. Elle
va ensuite à la rencontre d’un groupe de rock pour les
persuader d’engager Lance comme guitariste.
31 décembre 1967 : Steve et Laurie sont mariés et ont deux
jumeaux. Le couple connaît une grave dispute, Steve refusant
que Laurie ait un travail. Laurie part se réfugier chez son
frère Andy, farouchement engagé dans des manifestations contre
la guerre du Vietnam.
En 1973, George Lucas écrit et réalise American Graffiti. Pour un budget de 750.000 dollars, le film en rapporte 115 millions rien qu’aux Etats-Unis. Bien avant Star Wars, réalisé quatre ans plus tard, George Lucas créé un véritable phénomène Outre-Atlantique. Il aura fallu six ans pour qu’une suite soit mise en route. S’il officie en tant que producteur exécutif, George Lucas cède sa place derrière la caméra à Bill L. Norton, qui signe par ailleurs le scénario, ou plutôt les quatre histoires entremêlées d’American Graffiti, la suite.
Méconnue, surtout dans nos contrées, cette séquelle reprend quelques uns des personnages du premier film et adopte un ton différent, plus désabusé, politique et sombre en raison du contexte de la guerre du Vietnam. Même si la partie censée se dérouler dans ce pays n’est pas très fine, les courses de dragsters et la partie centrée sur le personnage de Ron Howard et des manifestations anti-Vietnam sont plutôt bien menées, d’autant plus que la mise en scène ne manque pas d’attraits avec l’usage des split-screens, de format différent (du plan large au plein cadre), compensant le manque de charisme et d’attrait des personnages.
American Graffiti, la suite ne parvient jamais à rivaliser avec le premier opus, il n’en a d’ailleurs jamais l’intention. Mais l’émotion, la réalisation, la sublime bande-originale et le vent de liberté qui souffle sur le film emportent finalement l’adhésion, jusqu’au final d’un rare pessimisme (on pense évidemment à Hair) qui clôt ce diptyque.
La jaquette fait penser à un DTV mais demeure plutôt attractive. Universal reprend l’interface commune à l’ensemble de ses éditions Blu-ray. Le menu principal est donc animé et musical. Les amateurs de suppléments devront passer leur chemin puisque, contrairement à l’édition HD du premier volet, on ne trouve ici aucun supplément, pas même une bande-annonce !
L’éditeur nous ressort un encodage VC-1 que l’on croyait disparu. Si la gestion des noirs se révèle aléatoire, l’apport HD est fort plaisant sur l’ensemble des séquences diurnes, surtout la partie 1964 où la carrosserie des dragsters brille de mille feux. Afin de bien distinguer les différentes parties du film, le cinéaste Bill L. Norton a opté pour différents formats, 1.37, 1.85 et 2.35. L’histoire au Vietnam est marquée par un tournage en 16mm à l’image plus altérée, des verts désaturés et un grain beaucoup plus appuyé. En dehors de cela, la restauration fait des prouesses, la clarté est de mise, le piqué très agréable et le relief certain. En revanche, le piqué n’est pas aussi ferme que pour un film contemporain mais s’en sort avec tous les honneurs. La colorimétrie de la section 1966 est bigarrée à souhait et les détails abondants. Un très bel écrin pour une suite méconnue.
Evoquons rapidement la version française DTS Mono 2.0 qui ne possède aucune ampleur et qui fait pâle figure à côté de la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1. Cette dernière l’emporte haut la main du point de vue dynamisme et délivrance des dialogues. La bande-originale fait office de jukebox : les tubes des Supremes, Bob Dylan, Mary Wells, The Doors, Simon & Garfunkel, Marvin Gaye se voient fougueusement spatialisés sur l’ensemble des enceintes. Les séquences au Vietnam et des courses de dragsters sont les plus fiévreuses du lot avec des tirs et vols d’hélicoptères parvenant de toutes parts, tandis que les moteurs rugissent dans l’autre partie. La balance frontale est également riche et équilibrée.