La Joyeuse parade (1954) : le test complet du Blu-ray

Molly et Terry Donahue constituent, avec leurs trois enfants Tim, Katy et Steve, une troupe de variétés itinérante : Les Cinq Donahue. Tandis que Steve quitte le groupe pour entrer au séminaire, Tim rencontre Vicky, une séduisante chanteuse de cabaret. Il persuade ses coéquipiers de modifier leur numéro pour qu’elle puisse se joindre à eux…

En 1954, Marilyn Monroe est devenue la star hollywoodienne la plus prisée. Après les triomphes successifs de Rivière sans retour, Comment épouser un millionnaire, Les hommes préfèrent les blondes et Niagara, la star se voit obliger par contrat de tourner, et de chanter trois chansons aux chorégraphies fort suggestives, dans La Joyeuse parade réalisé par Walter Lang (Treize à la douzaine) afin de pouvoir rejoindre Billy Wilder pour Sept ans de réflexion. C’est donc en tant que guest star de luxe (souvent peu vêtue) qu’elle apparaît dans cette comédie musicale remplie de bons sentiments sur la famille et les valeurs de la société américaine.

Il est certain que si le génial et souvent oublié Donald O’Connor, l’éternel Cosmo de Chantons sous la pluie, ne donnait pas tant de sa personne, notamment durant le numéro A Man Chases a Girl, La Joyeuse parade serait aujourd’hui totalement oublié.

Désuète mais non dépourvue de charme, cette comédie-musicale tournée en CinemaScope et Technicolor n’avait aucune autre ambition à l’époque que de rivaliser avec l’avènement de la télévision qui commençait à fleurir dans les foyers. Les numéros musicaux s’enchaînent sans véritable rythme mais avec un savoir-faire indéniable, les couleurs sont magnifiques, les décors soignés, et tout est réuni pour en mettre plein les yeux aux spectateurs. Le scénario demeure en revanche d’une remarquable platitude, peu empathique, même si finalement on ne s’ennuie pas.

Même si le visuel est aussi élégant que ceux issus de la même collection, Marilyn est seule sur la jaquette alors qu’elle n’est qu’un second rôle dans La Joyeuse parade. Le boitier est glissé dans un surétui, le menu principal est animé, musical, dynamique et lumineux, la comédienne étant cette fois encore la seule à être mise en valeur.

En guise d’interactivité, nous ne trouvons qu’un lot de bandes-annonces.

Bien que le grain soit plus appuyé et le piqué moins acéré que sur les autres titres de la collection, ce master HD de La Joyeuse parade demeure flatteur et permet de redécouvrir ce film oublié dans les meilleures conditions techniques possibles. Si la définition chancelle sensiblement sur les fondus enchaînés, le CinemaScope 2.55 n’a jamais été aussi étincelant, la colorimétrie est souvent flamboyante et les contrastes à l’avenant. L’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, la stabilité est de mise, le relief fort appréciable et la propreté ahurissante.

Si La Joyeuse parade croule sous les numéros musicaux, le remixage de la version originale en DTS-HD Master Audio 5.1 n’apporte strictement rien de concret, le caisson de basses reste timide et les effets latéraux trop sporadiques. N’hésitez donc pas à sélectionner la version originale Dolby Digital 4.0 qui s’en sort relativement bien, délivre son lot d’effets dynamiques et des dialogues percutants. Attention, cette édition ne comporte aucune version française, qui doit pourtant exister puisque La Joyeuse parade a bénéficié d’une sortie dans nos salles en 1955.