Prometheus (2012) : le test complet du Blu-ray 3D

Combo Blu-ray 3D + 2D + DVD - Édition Collector boîtier SteelBook

Réalisé par Ridley Scott
Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender et Charlize Theron

Édité par 20th Century Fox

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Critique

Une équipe de scientifiques part aux confins de l’espace suite à la découverte d’une carte des étoiles dans divers sites archéologiques terrestres appartenant à toutes sortes de périodes historiques. Ce qu’ils découvriront pulvérisera toutes les croyances et fera surtout planner une menace fatale sur l’Humanité toute entière…

D’entrée de jeu Prometheus promet donc du lourd… d’autant plus qu’il s’agit ni plus ni moins du retour de Ridley Scott (Alien et Blade Runner) à la science-fiction avec un film qui se place en préquelle dans la saga Alien.

Préquelle ? Vraiment ? Ridley Scott l’avait annoncé, même si Prometheus partage le même univers scénaristique que les 4 films Aliens, les événements qui y sont présentés ne sont pas en lien direct. En particulier, la planète ici visitée (LV-223) n’est pas la même que celle qui est infestée d’Alien (LV-426) dans le film de 1979, ce qui permet encore beaucoup de liberté d’interprétation quand à l’arrivée des xénomorphes sur cette dernière.

Une fois débarrassé de ces considérations relationnelles entre les oeuvres, il reste à savoir si le retour de Ridley Scott dans les contrées lointaines du futur est une réussite. Ce qui est certain, c’est qu’on en prend plein la vue. La photographie et les techniques modernes permettent au réalisateur de créer des plans très graphiques et de profiter d’effets spéciaux impressionnants. Mais le tout est au service d’un récit brouillon qui se perd dans ses propres références, multiplie les événements chocs pour tenter de captiver le spectateur et pose finalement beaucoup plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Le manque d’unité se fait sentir et surtout le film se transforme rapidement en un remake d’Alien avec ses ingrédients bien identifiés (bestioles « diable en boîte », infestation corporelle et mutations en chaîne) mais catapultés dans un contexte cinématographique qui joue la surenchère visuelle plutôt que de travailler sur les peurs viscérales et l’imaginaire du spectateur.

Tout est bien net, bien visible, bien propre et au final sans réelle surprise.

Deux suites sont d’ores et déjà envisagées (le syndrome de la trilogie frappe vite) et on ose tout de même espérer que Scott s’efforcera d’être moins consensuel et d’aller gratter là où ça fait peur (où au moins là où ça intéresse) plutôt que là où ça fait bailler…

Et au passage, on apprend qu’une suite à Blade Runner est en chantier… c’est l’heure d’allumer des cierges…

Présentation - 5,0 / 5

Le packaging SteelBook (déjà épuisé à l’heure de la rédaction de ces lignes) donne toujours un bel effet collector. Il est au format Blu-ray standard contrairement à Warner qui loge ses éditions Blu-ray SteelBook dans des boîtiers taille DVD. Nous avons ici 4 disques : le Blu-ray du film en 2D avec quelques bonus et la synchronisation smartphones/tablettes pour accéder aux archives en cours de visionnage (nous y revenons plus loin), le Blu-ray de bonus exclusif à cette édition, le Blu-ray du film en 3D et le DVD du film. Un flyer donne le code d’accès à la copie digitale qui n’est (contrairement à ce qu’annonce ce flyer) compatible qu’avec les systèmes Androïd.

La navigation est extrêmement simple (une barre de menu en bas de l’écran) et est accompagnée par une boucle vidéo qui affiche des cartes d’identité des personnages du film.

La nouvelle édition contient les mêmes galettes, mais avec un boîtier plus standard et le DVD dans une simple pochette, le tout glissé dans un fourreau carton.

Bonus - 5,0 / 5

Préparez-vous à plusieurs heures de visionnage, il pleut des bonus dans cette édition qui contient une galette dédiée.

La première galette offre tout d’abord une grosse douzaine de scènes coupées ou rallongées. Scènes finalisées, en HD, avec effets etc… autant de moments qui ajoutent ça et là quelques informations plus qu’intéressantes sur les personnages ou l’action, mais dont la coupure a paru évidente au réalisateur et au monteur qui proposent d’ailleurs un commentaire audio optionnel sur ces scènes. Ce commentaire est d’ailleurs l’occasion de confirmer une des sensations du film (celle de partir dans tous les sens et de poser plus de questions que d’apporter des réponses) lors d’une scène pour laquelle il est avoué qu’ils ne savaient pas quoi en faire et pourquoi elle avait été tournée !

Les fichiers de Peter Weyland sont 4 vidéos accompagnées de textes d’une sorte de journal intime. Elles donnent quelques infos croustillantes pour les plus connaisseurs de la saga Alien et même Blade Runner dans l’un des textes qui cite sans le nommer, le créateur des Répliquants, Eldon Tyrell. Une pub du robot David 8, un appel du Pr Shaw à Weyland, une transmission envoyée depuis la Terre vers la lune LV-223 pour annoncer l’arrivée de l’équipage et une fausse-conférence TED donnée par Peter Weyland en 2023 présentent un travail promotionnel de haute qualité et de véritables perles pour les amateurs d’infos supplémentaires autour de l’univers propre d’un film en dehors de sa fabrication pure.

Le commentaire audio de Ridley Scott est l’occasion de confirmer la nature très déterminée du réalisateur qui n’hésite pas à envoyer bouler quiconque ne comprends pas sa vision du film. Mais on comprends là aussi dans le discours que justement, la vision globale n’est pas la priorité, il réalise telle ou telle scène parce qu’elle fonctionne et qu’elle est graphique mais pas parce qu’elle s’intègre parfaitement au reste. Il en va de même avec le très intéressant commentaire de Jon Spaihts et Damon Lindelof où ce dernier admet carrément que c’est sa façon d’écrire que de lancer des idées sans en connaître nécessairement les réponses.

La synchronisation de la lecture du film avec l’application dédiée « Deuxième Écran » pour smartphones et tablettes est un rêve pour geeks cinéphiles. Les conditions d’utilisation sont très précises, il faut un lecteur de Blu-ray équipé Wifi et compatible BD-Live et bien évidemment un smartphone ou une tablette relié au même réseau Wifi que le lecteur. Il faudra évidemment télécharger l’application gratuite « Weyland Corp. Second Screen ». Il est alors possible de synchroniser la lecture du film avec l’affichage sur l’application de croquis de Ridley Scott, d’extraits du making of « La fureur des Dieux », de dessins conceptuels, etc… Lors du visionnage de vidéos sur l’appareil mobile, le film se met en pause et reprend juste après. Attention cependant, pour ceux qui auraient l’idée saugrenue de découvrir le film pour la première fois via ce procédé, il faut savoir que les éléments affichés contiennent une bonne quantité de spoilers. Que les non-geeks ou ceux qui ne sont pas équipés du matériel adéquat se rassurent, tous les bonus présentés via ce procédé sont disponibles sur les deux Blu-ray 2D contenus dans cette édition. Il s’agit juste d’une expérience de visionnage spécifique, un peu comme un Maximum Movie Mode de Warner mais entièrement interactif.

L’accès BD-Live, comme chez tous les éditeurs actuellement, ne sert qu’à visionner des bandes-annonces de l’éditeur, pas de bonus inédit à se mettre sous la dent ici.

Ce premier Blu-ray propose donc déjà à lui seul plus de 7 heures de visionnage supplémentaire si l’on compte les commentaires audio ! Il est temps de passer au Blu-ray dédié intégralement aux autre bonus.

Et ce sont sept heure supplémentaire qui s’offrent ici, réparties en 2 grandes sections.

La première est le making of à proprement parler. Un colossal documentaire en 9 parties d’une bonne vingtaine de minutes chacune intitulé « La fureur des Dieux ». Ils sont rares les blockbusters à profiter d’un tel traitement qui rentre très en détail dans les différents aspects de la fabrication d’un tel film. On se débarrasse ici des featurettes langue de bois habituelles pour partager la passion de tous les artistes et techniciens qui ont fourni un travail immense avec parfois des pans entiers de conception qui n’ont même pas fini dans le film. Ces 9 parties sont accompagnées de 23 modules supplémentaires, de courts zooms sur certains éléments du tournage. Le tout forme un gigantesque making of de 4 heures 30 absolument passionnant.

La seconde partie de ce Blu-ray appelée Les archives de la Weyland Corp. aligne comme son nom l’indique des éléments récupérés dans les différents départements de conception et de réalisation du film. La consultation de ces éléments est plus rébarbative que le visionnage du making of car elle demande plus de manipulation avec la télécommande pour aligner les presque deux heures de matériel. Ce sont ces éléments que l’on retrouve d’ailleurs dans la synchronisation avec l’application mobile Deuxième Écran, ce qui les rends plus ludiques. Quoiqu’il en soit, cette seconde galette Blu-ray est manifestement conçue pour les plus curieux et complétistes des spectateurs et ils seront servis au-delà de leurs espérances.

Image - 5,0 / 5

À tomber par terre ! Il est certain qu’on en n’attend pas moins d’un tel film, mais les possibilités du Blu-ray en terme d’image peuvent encore surprendre. Le master est évidemment sans faute, l’encodage AVC également et les aspects indéniablement réussis du film, à savoir la photographie et la conception graphique trouvent ici un écrin sans faille et de toute beauté.

Faute de matériel compatible, le Blu-ray 3D n’a pas été testé, mais la photographie stéréo nous avait tout a fait convaincu en salles et pourrait à elle seule justifier un équipement adéquat.

Son - 5,0 / 5

L’apocalypse sonore sur une galette de 12 cm ! La VF place déjà la barre très haut avec une piste DTS standard 5.1 qui conserve les qualités du mixage original et fait tomber un déluge de sons qui vont de la finesse extrême d’un clapotis au vrombissements assourdissants des engins spatiaux. La VO et sa piste DTS-HD MA 7.1 achèvera les installations home-cinema les plus blasées avec des ambiances aussi fines que puissantes et à la directivité extrêmement maîtrisée. À n’en point douter un nouveau disque de démonstration et de référence.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 6 mars 2021
Certaines critiques vous diront que le scénario n'a ni queue ni tête, que les touches spirituelles sont pathétiques, que les personnages sont creux. En réalité, le film est beaucoup plus profond qu’il n’y parait à condition de s’y pencher sérieusement. Le mythe de Prométhée est très fortement ancré dans l’histoire de « Prometheus ». Pour comprendre le film, il faut donc en connaître les grandes lignes. Ce film est un bon film de science-fiction, reprenant l’idée du premier « Alien », à savoir la découverte d'une vie potentielle sur une planète par l'équipage d'un vaisseau. Ridley Scott nous éblouit par ses décors et son esthétisme, les scènes d'actions sont prenantes, l’atmosphère anxiogène. On peut déplorer le fait que trop de questions restent sans réponse sur le rôle et les motivations de chacun des personnages et de ce fait une petite déception risque de se faire sentir à la fin du film. On passe tout de même un bon moment et le tout est réhaussé par des effets spéciaux de grande qualité. La fin ouverte laisse entrevoir un nouvel opus qu’il nous tarde de découvrir.
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fdm77
Le 10 février 2013
Oui et l'éditeur qui ne répond même pas à mes messages...
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jean-marc
Le 22 octobre 2012
Mieux que ce que laissaient croire les commentaires divers et variés sur le thème "assassina d'un film".
J'ai même assez apprécié pour attendre la suite.

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