Réalisé par Pål Sletaune
Avec
Noomi Rapace, Kristoffer Joner et Vetle Qvenild Werring
Édité par Jour2Fête
Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d’un enfant…
Babycall de Pal Sletaune a été récompensé par le Grand Prix et le Prix de la Critique au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. N’y allons pas par quatre chemins, la seule raison d’être de Babycall est Noomi Rapace. La comédienne suédoise révélée par Millénium a ôté le blouson en cuir de Lisbeth Salander pour se glisser dans la peau d’un personnage abimé par la vie, traumatisé et fragile comme du cristal. S’il n’y a rien à redire concernant la performance des comédiens, le bât blesse au niveau de l’histoire et de son traitement maladroit, à tel point que l’on devine l’issue du film au bout de deux minutes via un plan bien trop explicite, ce qui n’était visiblement pas l’intention du réalisateur.
Certes, Pal Sletaune maîtrise admirablement le cadre et l’espace, se révèle un excellent directeur d’acteur et insuffle à son histoire suffisamment de mystère, mais l’approche fantastique est un peu pesante, le thriller claustrophobe et paranoïaque (mais non horrifique) lorgne trop du côté du cinéma de Polanski et d’Hitchcock et manque finalement d’originalité et même d’âme. Malgré ses indéniables maladresses, la prestation de Noomi Rapace demeure gravée dans les mémoires bien après la projection et confirme tout le bien que l’on pensait d’elle depuis la saga qui l’a fait connaître.
La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film et se voit glissée dans un boitier Blu-ray de couleur noire. Le menu principal est fixe et musical. Malheureusement, seule la bande-annonce du film est disponible en guise d’interactivité.
Jour2Fête se lance dans l’aventure du Blu-ray avec Babycall avec un transfert 1080i. Malgré cette petite déconvenue, ce master HD s’en tire honorablement avec une superbe restitution de la photo glacée du chef opérateur John Andreas Andersen (Les Révoltés de l’île du diable) alliant les teintes bleues, grises et blanches. Le piqué est un peu doux et les détails manquent parfois à l’appel mais la gestion des contrastes est solide, les scènes en extérieur diurnes sont probantes et dignes du support. A titre d’exemple, les séquences en forêt sont marquées par un relief très appréciable. La définition est cependant plus douce sur les nombreuses scènes en intérieur.
Les versions norvégienne et française bénéficient de mixages Stéréo… et Dolby Digital 5.1 malheureusement. Point de pistes DTS-HD Master Audio à l’horizon. Malgré tout, le confort acoustique est largement assuré et l’immersion impressionnante dans les deux langues. Le caisson de basses jouit d’une belle exploitation, tout comme les latérales qui spatialisent le thème musical angoissant du compositeur Fernando Velázquez (L’Orphelinat, Les Yeux de Julia) avec fracas, sans oublier les ambiances naturelles même sur les séquences en intérieur. Evitez tout de même le doublage français, indigne de la sensibilité de Noomi Rapace. Les pistes stéréo sont fracassantes et d’une remarquable fluidité.
Crédits images : © Jour2Fête