Coffee and Cigarettes (2003) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jim Jarmusch
Avec Roberto Benigni, Steven Wright et Joie Lee

Édité par BAC Films

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Le 16/11/2012
Critique

Chaque séquence fait intervenir plusieurs personnages qui, autour de quelques tasses de café, le temps de deux ou trois cigarettes, discutent de sujets aussi variés que la caféine, les glaces à l’eau, Abbott & Costello, les théories du complot contre Elvis, l’art de préparer le thé anglais, les inventions de Nikola Tesla, le groupe rock imaginaire Sqürl, le Paris des années vingt ou l’utilisation de la nicotine comme insecticide.

Coffee and Cigarettes est loin d’être l’oeuvre la plus ambitieuse de son auteur mais ce film à sketches tourné entre 1986 et 2003 parvient à nous séduire pleinement grâce à l’originalité du projet - chaque partie s’articule autour de deux personnages discutant au coin d’une table autour d’un café et cigarette au bec - et à son ambiance particulière comme sait si bien les instaurer son réalisateur Jim Jarmusch. Nul doute que le casting quatre étoiles dans lequel on retrouve certains habitués du réalisateur comme Roberto Benigni, Tom Waits ou Isaach De Bankolé, y est pour beaucoup dans la réussite du film, mais également son esthétique très épurée et la resplendissante photographie N&B portent un charme supplémentaire à Coffee and Cigarettes.

Même si le réalisateur ne filme qu’en intérieurs, on se prend à imaginer ce qu’il y a hors de ces murs de cafés, et on pense à cette Amérique des contrastes, de ses gigantesques métropoles et de ses coins les plus reculés qu’a toujours affectionné Jarmusch. Chaque personnage du film incarne un peu une certaine idée de l’Amérique. Certes, quelques histoires sont un brin trop paresseuses (No Problem avec Alex Descas, ou Delirium avec les rappeurs RZA et GZA du Wu-Tang Clan) comme si le réalisateur n’était pas allé au bout de son idée, mais qu’importe, le résultat demeure drôle et charmant. Nos préférences vont à Somewhere in America avec les vieux briscards du rock Iggy Pop et Tom Waits, « Cousins » dans lequel Cate Blanchett joue un double rôle avec délectation, et la confrontation Alfred Molina / Steve Coogan jouant leur propre rôle. Rien que pour ceux-là, ce Coffee and Cigarettes mérite le détour.

Présentation - 3,5 / 5

Coffee and Cigarettes a tout d’abord été édité par Wild Side Vidéo novembre 2004 puis ressorti sous la bannière de BAC Vidéo en 2008. L’éditeur n’avait fait que reprendre le même master et les suppléments déjà disponibles. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

BAC Vidéo reprend les suppléments de l’édition SD. Parler de bonus est un bien grand mot car on ne retrouve en fait qu’une très courte interview de l’acteur Taylor Mead (4’) réalisée à l’époque de la sortie du film (trop peu intéressante et vraiment succincte), un « clip » - Midnight Jam de Joe Strummer & The Mescaleros (4’) - reprenant des images du film, une scène coupée avec Bill Murray, « Bill Murray Wu Wear » d’une durée de 53 secondes (!) et la bande-annonce du film.

Image - 4,0 / 5

Que vaut l’édition HD de Coffee and Cigarettes sachant que le DVD était déjà flatteur? Le Blu-ray est au format 1080i AVC mais à part cela, rien de bien nouveau à l’horizon. Dès les premières images, la photo N&B signée par quatre chef opérateur (dont le réalisateur Tom Di Cillo) est aussi bien restituée en HD que sur l’édition SD. Le film n’a visiblement pas été remastérisé à l’occasion de sa promotion en Blu-ray mais qu’importe puisque la copie demeure aujourd’hui encore (on parle surtout des trois anciens sketchs tournés en 1986, 1989 et 1993) très belle. La gestion des contrastes est solide, le N&B est souvent lumineux mais le renforcement HD tend à appuyer le grain sur quelques séquences. Le piqué manque quelque peu de mordant, les plans larges sont plus convaincants que les gros plans, plus altérés et émoussés. Les gris sont nuancées, le transfert convaincant même si des fourmillements subsistent.

Son - 3,5 / 5

Les mixages ont connu un sensible dépoussiérage mais l’apport HD demeure complètement anecdotique sur ce titre. Les pistes française et anglaise sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. L’éditeur aurait pu néanmoins proposer une piste stéréo optionnelle car l’intégralité des saynètes se focalise sur les enceintes frontales à cause des nombreux dialogues. Autrement, les voix sont dynamiques et les rares ambiances latérales sont discrètes mais agréables. Le mythique Louie Louie d’Iggy Pop clôturant le film aurait mérité une spatialisation digne de ce nom !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm