Blow Out (1981) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Brian De Palma
Avec John Travolta, Nancy Allen et John Lithgow

Édité par Carlotta Films

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Le 23/11/2012
Critique

Jack est preneur de son et bruiteur. Il recherche un cri d’effroi pour un des films de série B sur lesquels il travaille. Une nuit, dans un parc, il enregistre la scène d’un tragique accident de voiture s’abîmant dans la rivière. Il saute à l’eau mais n’arrive à sauver que la femme, Sally, qui accompagnait un homme politique qui meurt dans l’accident. En réécoutant la bande, Jack se rend compte qu’il s’agit d’un attentat et apprend par la presse qu’un photographe a saisi la scène sur film. Il va tenter de joindre sa bande-son aux images du photographe afin de révéler l’attentat.

Avec Blow Out, Brian de Palma signe son plus grand thriller, son plus grand film, un chef d’oeuvre de l’histoire du cinéma. Inspiré par Blow-up de Michelangelo Antonioni et surtout Conversation Secrète de Francis Ford Coppola, Brian de Palma y intègre sa griffe personnelle alliée à la grammaire cinématographique propre à Alfred Hitchcock pour livrer une extraordinaire réflexion sur le cinéma et sur le contexte politique de l’époque.

Un an après le succès de Pulsions, le réalisateur dirige à nouveau sa compagne, la formidable Nancy Allen qui donne ici la réplique à John Travolta (dans son plus grand rôle) son partenaire de Carrie. Entièrement tourné à Philadelphie, la ville natale du cinéaste, Blow Out hypnotise dès la première séquence du film dans le film où Brian de Palma semble prendre un malin plaisir à s’auto-parodier dans le genre série Z.

Le sexe, le meurtre à l’arme blanche, le pouvoir politique corrompu, le voyeurisme, la culpabilité, la paranoïa, les thèmes, obsessions et angoisses propres au metteur en scène sont ici au centre d’une intrigue maline doublée d’une observation sur la création et la solitude qui en découle, mais aussi sur la mise en scène. Il est difficile de parler de Blow Out tant le film se ressent plus qu’il ne s’explique et s’analyse. Ce chef d’oeuvre absolu d’une beauté à couper le souffle, mis en musique par Pino Donaggio et en lumière par le grand Vilmos Zsigmond (Délivrance, Voyage au bout de l’enfer, Rencontres du troisième type), est le plus personnel de son auteur, et n’a pas fini de faire de nouveaux adeptes.

Présentation - 5,0 / 5

La sérigraphie du disque est sobre. La jaquette au visuel splendide est glissée dans un boitier de couleur noire. Le tout est recouvert d’un surétui cartonné reprenant le même visuel. N’oublions pas le soin apporté au menu principal animé et bruité, reprenant une séquence clé du film. Magnifique objet.

Bonus - 4,5 / 5

Préface de Samuel Blumenfeld (8’) :

Co-auteur de Brian de Palma avec Laurent Vachaud (entretiens parus en 2001 chez Calmann-Lévy), notre intervenant répond à toutes les questions que le spectateur cinéphile est en droit de se poser avant de se (re)plonger dans Blow Out. Il replace ce chef d’oeuvre dans la carrière du réalisateur, évoque point par point les influences présentes dans le film (Blow-Up de Michelangelo Antonioni, Conversation secrète de Francis Ford Coppola), le casting du film et l’échec commercial à sa sortie. Le tout est illustré par des photos de tournage rares.

Un cri de vérité (27’) :

Cette analyse de Jean Douchet lue par un autre sur fond d’images du film vous paraîtra non seulement tirée par les cheveux mais surtout assommante. A croire que chaque image du film a été pensée dans un but analytique, cette observation froide, âpre et monotone n’est qu’une redite au langage soutenu des thèmes abordés par le film. On y parle de voyeurisme, de verticalité, de sexe, de double, de paranoïa avec des mots sortis du dictionnaire des synonymes pour faire plus recherché. De plus, ce segment sous forme de collage en découragera plus d’un. Toutefois, cet exposé robotique se révèle un peu plus intéressant dans la dernière partie quand il dissèque le film de manière moins pédante.

Retour à Philadelphie (18’) :

George Litto, producteur de Obsession, Pulsions et Blow Out, se souvient de la genèse du projet, sa collaboration avec Brian de Palma et du tournage à Philadelphie. Comme nous avons déjà pu le constater sur le Blu-ray de Pulsions, le producteur est très loquace, ne manque pas d’anecdotes sur le tournage et sa bonne humeur est d’emblée contagieuse. Cette fois encore, nous retrouvons quelques photos de tournage.

Le N&B en couleur (27’) :

Le directeur de la photographie Vilmos Zsigmond revient sur sa collaboration avec Brian de Palma (il avait déjà signé l’image d’Obsession) à travers le traitement particulier des couleurs (rouge, bleu et blanc, couleurs de la Star-Spangled Banner) et les trucages employés dans le film. Il indique être fier que ce film soit enfin considéré à sa juste valeur par la critique et le public, et que cette oeuvre soit même devenue un film culte. Le chef opérateur se penche ensuite sur la méthode de travail de Brian de Palma (y compris sur Le Dahlia Noir, très proche de Blow Out), compare le cinéma de ce dernier avec celui d’Alfred Hitchcock, se souvient du travail de Garrett Brown l’inventeur de la Steadicam, analyse les partis-pris esthétiques du film (dont la difficulté d’éclairer les séquences nocturnes), l’usage de la lentille bifocale, et livre ses secrets sur la façon dont ont été tournées quelques séquences clé (le final, le 360°).

Souvenirs d’une poupée de chiffon (21’) :

Comme sur le Blu-ray de Pulsions, la comédienne Nancy Allen évoque son travail avec Brian de Palma et surtout John Travolta (son partenaire dans Carrie) sur le tournage de Blow Out. Spontanée, drôle et passionnante, notre interlocutrice partage également quelques anecdotes de tournage et évoque sa préparation pour le rôle de Sally.

Multipistes (27’) :

Le compositeur Pino Donaggio revient sur sa carrière de violoniste puis de chanteur populaire jusqu’à sa collaboration avec Brian de Palma, de Carrie en passant par Blow Out, Home Movies, Pulsions, Body Double, L’Eprit de Caïn jusqu’à Passion. Un entretien passionnant et indispensable.

L’interactivité se clôt sur la superbe bande-annonce américaine et les credits du Blu-ray.

Image - 4,5 / 5

Ce nouveau transfert Haute Définition permet de redécouvrir Blow Out sous toutes ses coutures. Cette élévation HD offre à la colorimétrie un nouveau lifting et retrouve pour l’occasion une nouvelle vivacité, notamment les teintes rouge, bleue et blanche qui prédominent et scintillent dans la magnifique photographie de Vilmos Zsigmond, qui aurait pu donner du fil à retordre à cette édition Blu-ray. Si la gestion du grain demeure aléatoire et plus altérée sur les séquences sombres, au moins est-il respecté sans réduction de bruit inutile, les détails (magnifique cadre large) et le piqué impressionnent (le rendu des visages des comédiens est très pointilleux), les contrastes sont solides et la clarté de mise.

Notons quelques noirs qui tirent sensiblement sur le bleu, surtout sur la partie droite de l’image. Citons également la profondeur de champ tout bonnement sidérante qui éblouit constamment les mirettes. Avec tout cela, on oublierait presque de mentionner le master immaculé et la propreté sidérante de la copie (exit les poussières, scories, griffures et tâches en tous genres) qui rend enfin justice à ce chef d’oeuvre, consolidé par un encodage AVC de premier ordre. Il serait difficile de faire mieux sans dénaturer les volontés artistiques originales.

Son - 4,5 / 5

La version originale bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0 exemplaire et limpide, restituant les dialogues avec minutie ainsi que l’enivrante bande-originale signée Pino Donaggio qui jouit d’un coffre inédit. Les effets sont solides, le confort acoustique largement assuré et nous découvrons même quelques ambiances inédites qui avaient échappé à nos oreilles lors des nombreux passages du film à la télévision. La piste française est proposée en DTS-HD Master Audio 1.0, qui se focalise un peu trop sur les dialogues et le doublage de John Travolta par Gérard Depardieu (un souhait du comédien principal) au détriment des effets annexes, à l’instar des travaux de montage de Jack, plus saisissants en version anglaise. De plus, un souffle léger demeure constatable. Le mixage français est certes moins riche mais contentera les habitués de cette version avec laquelle ils ont découvert ce chef d’oeuvre. Nous échappons heureusement à un remixage 5.1 inutile. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Franck Brissard
Le 7 novembre 2014
Pas de commentaire.
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jean-marc
Le 6 janvier 2014
Film pas trop mal, bonne idée, assez bien exploitée pendant la première partie du film, mais qui devient n'importe quoi à la fin.
C'est dommage.
La VF, Travolta est doublé par Depardieu qui n'est pas mauvais dans cet exercice du doublage.

Dans la critique de Sabrina : "Avec Blow Out, Brian de Palma signe son plus grand thriller, son plus grand film, un chef d’oeuvre de l’histoire du cinéma." et l'ensemble de la critique, je trouve que "c'est trop", c'est plus de la critique c'est du fan club. J'aime pas les critiques de Sabrina... Je préférais quand c'était que des critiques de Stéphane ou Giuseppe (ou d'autres dont j'ai oubliés le nom je m'en excuse). Les critiques de Sabrina ne me donnent jamais envie de voir le film critiqué, voire elles me fatiguent ses critiques.
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Sabrina Piazzi
Le 23 novembre 2012
Pas de commentaire.

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