Oliver Twist

Oliver Twist (1948) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par David Lean
Avec Alec Guinness, John Howard Davies et Robert Newton

Édité par Filmedia

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Le 11/12/2012
Critique

La nuit, sous un violent orage, une jeune femme enceinte trouve refuge dans un « atelier paroissial » où les pauvres étaient recueillis… et exploités. Elle meurt aussitôt après la naissance de l’enfant. Le médaillon qui aurait pu permettre son identification est volé. « Oliver Twist », c’est le nom qu’on lui a donné, est élevé à la dure dans l’orphelinat, puis, à neuf ans, vendu comme apprenti à un croquemort. Maltraité, il s’enfuit à Londres pour tomber dans les griffes de Fagin, un receleur qui tient sous sa coupe un groupe d’enfants à qui il a enseigné l’art du vol à la tire…

Les heurs et malheurs du jeune orphelin Oliver Twist, un des premiers romans de Charles Dickens, contemporain de Victor Hugo, a été porté une trentaine de fois à l’écran, avec plus ou moins de réussite. Si la version la plus récente pour le grand écran, celle de Roman Polanski, est honorable, elle n’atteint pas la qualité de celle que réalisa David Lean en 1948, deux ans après l’adaptation d’un autre grand roman de Dickens, Les Grandes espérances.

Il faut également citer quelques séries remarquables (rappelons que le roman fut initialement publié sous la forme d’un feuilleton), dont deux pour la BBC, l’une par Gareth Davies et Alexander Baron en 1985, l’autre par Coky Giedroyc et Sarah Phelps en 2007 et, surtout, celle par Renny Rye et Alan Bleasdale en 1999 avec, dans la distribution, Keira Knightley, alors âgée de 14 ans.

David Lean est un des très grands cinéastes britanniques : beaucoup de films majeurs parmi la petite vingtaine qu’il a réalisés, quelques oeuvres intimistes mais, le plus souvent, à grand spectacle, parmi lesquelles on peut citer Brève rencontre, Le Pont sur la rivière Kwai, Lawrence d’Arabie (ressorti en Blu-ray dans une magnifique édition), Docteur Jivago, La Fille de Ryan et La Route des Indes, son dernier film.

L’adaptation d’Oliver Twist par David Lean est emblématique du roman, associant mélodrame et humour par la place donnée, dans tout l’oeuvre de Dickens, à des personnages cocasses. Elle est servie par une mise en scène rigoureuse, par la photo de Guy Green, par les décors de John Bryan reconstituant les quartiers pauvres de l’East End dominés par le dôme de Saint Paul, par la sophistication des éclairages. Mais elle doit aussi beaucoup à la composition d’Alec Guinness dans le rôle de Fagin, à celle de Bobby Newton dans la peau de l’autre méchant, Bill Sykes. Dans ce monde de brutes, il y a aussi la douceur du jeune John Howard Davies (disparu en 2011), neuf ans, l’âge d’Olivier Twist, qui allait faire une belle carrière au cinéma et à la télévision, comme réalisateur, producteur et l’un des dirigeants de la BBC. À noter, également, l’apparition d’une débutante dans le rôle de Charlotte, la servante du croquemort : Diana Dors à 16 printemps ! Seul bémol, la musique ridiculement descriptive parfois qualifiée de Mickey mousey music ».

Cet hommage rendu à Charles Dickens, qui aura inspiré pas moins de 333 adaptations audiovisuelles, est l’occasion d’espérer la diffusion en France de quelques séries récentes à marquer d’une pierre blanche, comme Bleak House ou Little Dorrit. Peut-être le projet est-il déjà dans les tiroirs de Koba Films…

Édition - 9 / 10

Belle sérigraphie du disque dans le camaïeu de bleus repris par le menu animé. Division en 12 chapitres. Choix entre la version originale avec sous-titres optionnels ou un doublage en français, les deux versions bénéficiant du format DTS-HD MA 2.0.

Des mentions fantaisistes sur la jaquette, comme sur celle du Blu-ray Les Grandes espérances : elle fait état d’un fantaisiste format vidéo « 1080p - 50 i/s » et vous ne trouverez pas de bande-annonce dans les suppléments.

Dans les bonus, un entretien avec Laurent Bury, professeur de littérature anglaise (18’), fort intéressant, sur Charles Dickens et Oliver Twist. Pour suivre, lancé dans les salles de cinéma par Anthony Wager, le jeune interprète de Pip dans Les Grandes espérances, un court appel à candidature (56”) pour le casting du rôle d’Oliver Twist. Pour finir, À propos d’Oliver Twist (24’), un documentaire bourré d’anecdotes et d’observations sur la réalisation de David Lean, par le chef opérateur et le créateur des décors.

La restauration a fait des miracles !

L’image AVC 1080p bénéficie d’une résolution qui assure une extraordinaire profondeur de champ sans les scènes d’extérieur. Exempte de toute tache, rayure ou fourmillement, avec un lissage qui respecte la texture d’origine, elle est parfaitement contrastée, avec des noirs denses. On atteindrait l’optimum sans quelques petites sautes occasionnelles de luminosité, pas bien gênantes.

Le son est propre, sans souffle ni bruits parasites. Il a bien vieilli, même s’il garde les marques indélébiles de son âge, un spectre étroit et quelques saturations dans les forti de la musique d’accompagnement. L’image sonore de la version originale est un poil plus ample que celle du doublage.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
9 / 10
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Philippe Gautreau
Le 12 décembre 2012
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