Journal de France (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Raymond Depardon
Avec Raymond Depardon et Claudine Nougaret

Édité par ARTE ÉDITIONS

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Le 27/11/2012
Critique

C’est un journal, un voyage dans le temps, il photographie la France, elle retrouve des bouts de films inédits qu’il garde précieusement : ses débuts à la caméra, ses reportages autour du monde, des bribes de leur mémoire, de notre histoire.

Journal de France, c’est un peu le Raymond Depardon pour les Nuls, ou le Petit Depardon illustré. Projet de longue date, ce film-documentaire co-réalisé par le photographe et Claudine Nougaret, sa collaboratrice (et compagne) et chef opératrice du son, entrecroise les images de Raymond Depardon à l’oeuvre aux quatre coins de la « France des sous-préfectures » (qu’il connaît « moins bien que Djibouti »), avec celles inédites tirées des rushes de ses films les plus connus (1974, une partie de campagne, San Clemente, 10e chambre, instants d’audience, Urgences), ou de photos plus personnelles.

Journal de France se révèle beaucoup plus attachant et intéressant quand il n’est pas envahi par la voix-off de Claudine Nougaret dont le commentaire nuit considérablement à la contemplation, d’autant plus que les propos ne présentent qu’un intérêt limité pour ceux qui auraient déjà eu la curiosité d’en savoir un peu plus sur l’artiste. On admire Raymond Depardon, animé par la même curiosité qu’à ses débuts, ce témoin d’un demi-siècle de l’histoire française et internationale, fasciné par le territoire qui l’a vu naître, au volant de son petit camion qu’il stoppe selon ses envies pour photographier des individus, des maisons, des paysages, mais on s’ennuie aussi beaucoup quand Journal de France nous propose un puzzle d’images, certes impressionnantes, mais que le montage maladroit (l’intensité des évènements traversés contre le silence olympien de la campagne française) dessert et annihile toute réflexion. Cette autobiographie (ou autocélébration ?) illustrée et documentée est au final bien trop maladroite et un poil trop narcissique pour contenter les amoureux du travail de Raymond Depardon.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film, sobre, montrant Raymond Depardon de dos derrière son appareil, le tout sur un fond blanc lumineux. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 1,5 / 5

Outre un lot de bandes-annonces, Arte Editions nous propose un petit module de 6 minutes intitulé La France de Raymond Depardon qui se présente sous la forme d’un diaporama défilant sous la voix-off du photographe. Depardon nous raconte son projet singulier, celui de photographier seul le territoire français pendant six ans. Cette démarche est la genèse du film Journal de France et avait été réalisé à l’occasion de l’exposition à la Bibliothèque Nationale de France en septembre 2010 qui compilait plus de 3 000 clichés de l’artiste. Notons que ce petit segment est disponible avec les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Image - 5,0 / 5

Tourné grâce à deux caméras numériques Pénélope d’Aaton, Journal de France bénéficie d’une édition HD, format qui sied à merveille aux fantastiques images du cinéaste-photographe, qui parvient à restituer les volontés artistiques de son auteur avec une profondeur de champ impressionnante (le cadre large est magnifique), une colorimétrie scintillante et un relief omniprésent. L’encodage AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le piqué est merveilleusement acéré, les noirs compacts, les ambiances chaudes et les contrastes denses. Les images d’archives sont très propres et s’intègrent parfaitement à celles plus récentes.

Son - 4,5 / 5

A première vue, ou devrait-on dire plutôt à l’oreille, le choix d’une piste DTS-HD Master Audio 5.1. pouvait peut-être déconcerter quelque peu pour un film de cet acabit. Pourtant, force est d’admettre que cette option parvient à mettre le film de Raymond Depardon et de Claudine Nougaret en valeur avec de belles ambiances intelligemment spatialisées. Les petits effets caractérisées par le ronronnement du véhicule du photographe sont soulignés sympathiquement par le caisson de basses, tandis que les inédits et chutes se voient également appuyés par les latérales. Les éléments naturels ne manquent pas quand Depardon s’arrête pour photographier la France profonde, tandis que les voix des protagonistes demeurent constamment claires. Cette piste est donc bien plus qu’une alternative à la piste Stéréo, de haute qualité certes, mais plus violente dans son rendu. Dans les deux cas, la bande-originale mixant Patti Smith, Gilbert Bécaud, Alain Bashung et quelques morceaux d’Alexandre Desplat est savamment délivrée. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont disponibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm