La Fin des temps (1999) : le test complet du Blu-ray

Trois jours avant le passage à l’an 2000, le diable sort de sa tanière et débarque à New York. Il part à la recherche de Christine York, une jeune femme prédestinée depuis sa naissance à lui donner un enfant, qui sera l’instrument de la destruction de l’humanité. L’ancien policier Jericho Cane, reconverti dans la protection rapprochée, va trouver Christine sur son chemin et lui offrir son aide. Traqués par Satan mais aussi par un commando intégriste du Vatican, ils vont devoir empêcher que ne se produise la fin des temps.

Alors qu’il vient d’incarner l’inénarrable Mr Freeze dans Batman & Robin et d’entamer sa cinquantaine, Arnold Schwarzenegger doit subir une lourde opération du coeur. La star revient deux ans plus tard avec La Fin des temps, bien décidé à montrer à ses fans qu’il tient encore la forme puisqu’il y affronte le plus redoutable de tous les adversaires, Satan en personne.

Ce blockbuster de 1999 demeure l’un des meilleurs films d’Arnold Schwarzenegger. L’acteur y signe d’ailleurs l’une de ses meilleures prestations, se montre plus appliqué dans le drame et envoie moins de vannes comme dans ses autres films. L’excellente mise en scène et la superbe photographie signées Peter Hyams (Outland, 2010 : l’année du premier contact) apportent un cachet supplémentaire à ce très bon film fantastique, également soutenu par de solides seconds rôles, Gabriel Byrne en tête dans le rôle de Satan (alors qu’il interprétait un prêtre dans Stigmata), Kevin Pollak, Robin Tunney (découverte dans Dangereuse Alliance) et Rod Steiger.

Si les effets visuels n’ont pas tous bien vieillis, notamment au niveau des incrustations et des maquettes souvent visibles comme le nez au milieu de la figure, les séquences d’action demeurent rondement menées, l’histoire misant sur quelques interrogations quant au passage à l’an 2000 (on y évoque le fameux bug) se laisse agréablement suivre, quelques scènes dramatiques s’immiscent parfaitement au milieu de la pyrotechnie, et l’affrontement final reste l’un des sommets de la carrière de Schwarzy.

Exit l’ancien (et hideux) menu fixe et musical et place à un menu principal animé et musical élégant et dynamique. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

L’éditeur reprend l’intégralité des bons suppléments disponibles sur l’édition DVD Prestige sortie dans les bacs en 2000 :

Réalisateur et directeur de la photographie de La Fin des temps, Peter Hyams commente posément et intelligemment son film. Notre interlocuteur revient notamment sur la difficulté de combiner les fonctions de metteur en scène et de chef opérateur, tout en évoquant tous les aspects techniques de La Fin des temps, le casting, les effets visuels, les décors, les cascades. Un excellent commentaire audio, disponible en version-originale sous-titrée en français.

S’ensuit un module très complet sur les effets spéciaux (34’) donnant la parole aux responsables des divers départements (images de synthèse, maquettes). Les images de tournage sont mises en parallèles avec les images composites et le résultat final, pour les séquences du métro, de la poursuite sur les toits (ou les toits de Los Angeles ont été remplacés par ceux de New York), la scène de sexe, l’affrontement final. Ce documentaire date de 1999 et il est amusant de voir le bond en avant réalisé dans le domaine des effets spéciaux, notamment au niveau des images de synthèse, durant les années qui ont suivi… tout comme les looks vestimentaires.

Nous trouvons ensuite le making of d’époque (25’) compilant de (trop) nombreuses images du film, issues du tournage et de la promotion de toute l’équipe. Tout du long, Arnold Schwarzenegger tente de rassurer ses fans quant à son excellente forme physique suite à son opération du coeur. Un documentaire plaisant, mais qui a pris un petit coup de vieux.

L’édition DVD de La Fin des temps commençait sérieusement à prendre quelques rides et son élévation HD n’a rien pour nous déplaire. N’ayons pas peur des mots, la photo signée Peter Hyams est magnifique et trouve en Blu-ray un écrin plaisant, restituant merveilleusement les partis-pris esthétiques du metteur en scène. Le master a été nettoyé de fond en comble, aucune scorie n’a survécu au lifting numérique, les contrastes affichent une densité inédite, le cadre large fourmille de détails qui avaient pu nous échapper. Certes, le piqué n’est pas aussi acéré que pour un film plus contemporain, cela reste indéniable sur certaines séquences sombres sensiblement ouatées, quelques effets visuels incrustés sur fond vert ont du mal à passer les années qui passent, mais les 3/4 du temps la définition demeure optimale et le visage de Schwarzy, qui venait d’entamer sa cinquantaine, n’a jamais été aussi net.

Voilà de quoi réjouir les fans du film ! Les versions originale et français bénéficient d’une promotion DTS-HD Master Audio 5.1 qui mettent à contribution chacune des enceintes de toute bonne installation qui se respecte. Indiquons tout d’abord que la piste français affiche une ardeur supérieure par rapport à son homologue, autant dans le rendu des dialogues que dans le spectacle acoustique latéral. De plus, le doublage est très réussi (Daniel Beretta of course), la balance frontale demeure riche et l’ensemble contentera les puristes qui avaient découvert La Fin des temps en version française. Evidemment, la piste anglaise n’est pas en reste et l’affrontement entre Schwarzy et Satan est propice à une déferlante d’effets en tous genres, surtout durant la dernière partie où le feu et les explosions environnent le spectateur. La musique de John Debney est constamment spatialisée (avec une omniprésence de choeurs christiques) et le caisson de basses à fort à faire.