Jeremiah Johnson (1972) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Sydney Pollack
Avec Robert Redford, Will Geer et Stefan Gierasch

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 04/03/2013
Critique

Jeremiah Johnson, fuyant la violence du monde civilisé, s’enfonce dans les Montagnes Rocheuses. Confronté à un environnement qu’il ne connaît pas, il doit également faire face à la révolte des Indiens. Décidé à assouvir une vengeance, il fera lui aussi appel à la violence.

Ravis de leur collaboration sur Propriété interdite (1966), Robert Redford et Sydney Pollack se retrouvent en 1972 pour Jeremiah Johnson, film d’aventures, contemplatif, écologique et progressiste, entièrement tourné dans les magnifiques paysages naturels de l’Utah.

Ecrit par le scénariste John Milius, Jeremiah Johnson est inspiré de la vie de John Johnson, Mountain Man de l’Ouest américain. Alors que le mouvement hippie bat son plein et prône un retour et une osmose avec la nature, Sydney Pollack se penche sur le personnage d’un trappeur solitaire au passé trouble (il a visiblement déserté le combat face au Mexique) qui a décidé de fuir un monde terrestre violent pour les sommets les plus abrupts des montagnes Rocheuses, les territoires et les conditions climatiques les plus hostiles.

Robert Redford, totalement investi dans l’un de ses rôles les plus emblématiques, hypnotise le spectateur de son charisme, porte le film entier sur ses épaules et développe chaque facette de ce personnage attachant, ambigu, maladroit, tendre et violent. La photo du directeur de la photographie Duke Callaghan (Conan le barbare) et l’aérienne composition de Tim McIntire et John Rubinstein, confèrent à Jeremiah Johnson une aura presque mystique, Sydney Pollack signe une mise en sobre mais en totale adéquation avec le parcours initiatique (les rencontres sur le chemin seront déterminantes) et la rédemption du personnage principal, qui a beau se cacher dans les coins les plus reculés se retrouve constamment confronté à la violence, au sang, à la perte et au chagrin. Jusqu’à la résignation.

Souvent à couper le souffle, Jeremiah Johnson demeure l’une des pierres fondatrices du Nouvel Hollywood.

Présentation - 3,0 / 5

Le visuel de la jaquette est sobre et efficace. En revanche, le menu principal reste désespérément fixe et muet…

Bonus - 2,0 / 5

En guise de suppléments, nous trouvons un making of d’époque (11’) constitué d’images du film, quelques-unes issues du tournage, le tout commenté par la voix de Sydney Pollack qui revient sur quelques scènes clé de Jeremiah Johnson. L’engagement écologique de Robert Redford, ainsi que son intense préparation pour le rôle titre sont également évoqués.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et un commentaire audio de Sydney Pollack, du scénariste John Milius et de Robert Redford, uniquement disponible en version originale non sous-titrée.

Image - 5,0 / 5

Que dire si ce n’est que nous nous trouvons devant une remarquable restauration du classique de Sydney Pollack. On oublie rapidement les deux premiers plans flous du film - n’ont-ils pas été voulus de la sorte par ailleurs ? - car dès la première séquence, le master HD de Jeremiah Johnson en met plein la vue et permet d’apprécier la sensationnelle photographie du chef opérateur Duke Callaghan (b>Conan le barbare) ainsi que les extraordinaires paysages naturels de l’Utah. Le piqué est constamment ciselé, la texture du grain toujours palpable, la luminosité chronique (mention spéciale à la neige immaculée) et les détails omniprésents aux quatre coins du cadre large. Les contrastes affichent également une solidité à toutes épreuves sur les scènes nocturnes et diurnes, le relief est indéniable, la colorimétrie est bigarrée à souhait et la profondeur de champ abyssale. Un lifting de très grande classe.

Son - 4,5 / 5

On peut d’abord demeurer perplexe devant le mixage anglais DTS-HD Master Audio 5.1, d’autant plus que la version mono originale n’est pas disponible. Et puis vient la douce et enivrante spatialisation musicale qui permet de jouir de la superbe composition sur tous les points d’écoute, tout en étant respectueuse des conditions acoustiques de base. Aucun effet superflu à l’horizon, si l’action demeure essentiellement canalisée sur les frontales (large ouverture), certaines ambiances naturelles, effets annexes et échos bénéficient d’un usage pondéré mais probant des enceintes latérales. Seuls les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale. Signalons également quelques fluctuations notables pendant une même séquence. La version française d’époque est disponible en Dolby Digital 1.0 de fort bon acabit, avec un doublage solide et un relief fort acceptable. Les petites ballades illustrant parfois le film ont-elles aussi été doublées.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm