9 semaines 1/2 (1986) : le test complet du Blu-ray

Elizabeth, divorcée, travaille à la Spring Street Gallery, une galerie d’art de New York. C’est en faisant ses courses chez un épicier chinois qu’un homme la remarque et provoque chez elle un certain émoi. Ce mystérieux inconnu ne tarde pas à l’aborder et l’invite à déjeuner dans un restaurant italien…

Que reste t-il de 9 semaines 1/2, film d’Adrian Lyne devenu un vrai phénomène de société à sa sortie en 1986 et ayant propulsé son couple vedette, Kim Basinger et Mickey Rourke au rang de sex-symbols ? Pas grand chose de bien sulfureux malheureusement…

Déjà que l’histoire ne brille guère par son enjeu dramatique, l’esthétique 80ies, les costumes, les coupes de cheveux et la musique ont pris un sacré coup de vieux et ce ne sont pas les scènes dites érotiques qui relèvent l’intérêt de ce drame urbain portant sur la solitude dans les grandes métropoles et la décadence du matérialisme cher à Ronald Reagan.

Alors, certes, la séquence du striptease de Kim Basinger sur le You Can Leave Your Hat On devant le sourire figé de Mickey Rourke est passé à la postérité, mais exceptés cette scène et le jeu empathique de la comédienne, le film reste mis en scène comme un (mauvais) clip très lent qui n’a d’égal qu’un téléfilm érotique popularisé par la chaîne M6 au début des années 90.

Les années qui passent n’ont pas fait de bien à 9 semaines 1/2, passé du statut de film culte à celui de film niais, d’autant plus qu’on ne peut s’empêcher de rire devant certains passages repris et parodiés par Jim Abrahams dans son chef d’oeuvre Hot Shots !.

La nouvelle affiche du film, avec une pose très chaude de Kim Basinger, est l’une des meilleures choses de ce Blu-ray moyen. Le menu principal fixe et musical est à classer parmi les plus laids qu’il nous ait été donné de voir dernièrement. Horrible.

On se demande si l’éditeur n’a pas été un peu trop pressé de sortir ce titre dans les bacs puisqu’on y trouve seulement la bande-annonce du film en guise d’interactivité.

Comme nous le disions précédemment pour les suppléments, il semble que le master HD ait aussi été réalisé à la sauvette tant le résultat s’avère décevant voire franchement douteux. On se dit pendant le générique d’ouverture que le grain, les flous et les fourmillements vont disparaître à la fin des credits, et bien que nenni. La gestion des contrastes est aléatoire, l’image demeure poreuse, le piqué est émoussé et la colorimétrie est aussi terne que pour un film de dix ans son aîné. Déjà que les partis-pris esthétiques originaux n’étaient déjà pas très reluisants à l’époque… Certaines scènes parviennent néanmoins à sortir du lot avec des détails plus acérés, une clarté indéniable et une restauration n’ayant laissé aucune chance aux scories, mais le fait est que nous avons plus l’impression de visionner un (médiocre) DVD plutôt qu’un Blu-ray.

Soyons honnêtes, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 anglais ne sert qu’à donner un peu de punch et à spatialiser la bande-originale du film, dont le culte You Can Leave Your Hat On de Joe Cocker lors du célèbre striptease de Kim Basinger. En dehors de cela c’est le calme plat sur les latérales ! Par ailleurs, si vous avez eu l’idée de monter le volume pour profiter un peu plus des dialogues (couverts et parfois grésillants), préparez-vous à reprendre rapidement votre télécommande lors des scènes soulignées par la musique puisque la fluidité n’est guère exemplaire et que l’écoute se révèle complètement déséquilibrée. La version française doit se contenter d’une piste DTS 2.0 plus homogène, et se révèle propre bien que marquée par un souffle sensible.

Crédits images : © MGM/UA