Réalisé par Sam Raimi
Avec
Bruce Campbell, Embeth Davidtz et Marcus Gilbert
Édité par Filmedia
Une tronçonneuse greffée au poignet, un fusil à canon scié dans l’autre main, Ash, héros de la série Evil Dead, remonte le cours du temps et se retrouve dans l’Angleterre des années… 1300 ! Capturé, il devra affronter des créatures monstrueuses, une armée de squelettes et partir à la recherche du Livre des Morts, qui, seul, lui permettra de revenir à son époque.
Avant de plonger à pieds joints dans l’exécution de blockbusters hollywoodiens (La trilogie Spider-Man ou dernièrement la énième adaptation du Magicien d’Oz), Sam Raimi, à l’instar de Peter Jackson, aimait faire mumuse avec ses copains en pondant des films tantôt bien noirs, tantôt franchement délirants et parfois entre les deux. L’armée des ténèbres penche plutôt du côté gros délire, bien qu’il s’agisse de la suite directe d’Evil Dead (dont le remake fait déjà parler de lui) et Evil Dead 2 qui avait déjà planté des graines comiques dans la saga, grâce en particulier à l’acteur Bruce Campbell, au visage élastique et aux expressions à mourir de rire.
Démarrage délirant, effets spéciaux rigolos, musique épique, absence totale de prise au sérieux, et même hommage appuyé aux films du grand Ray Harryhausen et autres films de SF comme Le Jour où la Terre s’arrêta, L’armée des ténèbres est équipé de tous les ingrédients parfaits de ces comédies d’horreur des années 80/90 qui en faisaient des plaisirs coupables, voire de véritables films cultes.
Et même si certains plans peuvent paraître aujourd’hui franchement limites ou lourds, L’armée des ténèbres reste justement un film culte intouchable, aux dialogues à apprendre par coeur et aux acteurs qui surjouent avec délectation. Culte on vous dit !
Mis à part un menu qui joue le jeu du délire, mais avec un plan quasiment fixe et la musique du film, le reste de la présentation est très pauvre avec une jaquette et une sérigraphie du disque à peine dignes d’un téléfilm. Un boîtier Blu-ray en plastique rouge accueille la galette. On a vu plus délirant…
Mais ! la botte secrète et ultime de cette édition, c’est la possibilité de (re)découvrir les trois versions principales du film, dont la Director’s Cut de Sam Raimi et la version américaine, présentées pour la première fois en France ! Une bien belle initiative pour les fanatiques du film.
Le menu à trois entrées (une par version du film) propose les suppléments qui vont avec, c’est à dire la fin alternative pour le Director’s Cut (fin présente dans les autres montages), rien pour la version américaine, et quelques pépites pour la version internationale dont des scènes coupées, des très très courtes interviews, une featurette sur le tournage et des images tournées en coulisses pendant le tournage de la charge de l’armée des morts. Les collectionneurs auront droit également aux différents spots TV et bandes-annonces.
Tout ça est extrêmement court et on aurait aimé un bon making rétrospectif avec archives.
Point de seamless branching ici pour reconstituer chacune des 3 versions proposées. Les sources étant trop différentes et les masters trop éloignés en terme de colorimétrie ou de qualité, chaque version est ici proposée encodée à part dans son propre fichier. Il est alors amusant de constater les différences avec par exemple un master bien plus sombre et tirant dans les jaunes/rouges pour la version internationale. Mais quoiqu’il en soit, le résultat est surprenant de définition, et les différentes focales ou certains effets spéciaux sont littéralement trahis par la finesse étonnante de ces encodages. Le Director’s Cut est sans conteste la version à privilégier.
Côté son, on joue l’honnêteté en français en proposant ce qu’on a sous la main, à savoir du Dolby Digital 2.0 sur la version internationale uniquement, avec un résultat forcément vieillot pour des oreilles actuelles. Pour les 3 versions, la VOST est au rendez-vous en Dolby Digital stéréo avec ce rendu old school qui ne déplaira pas à certains, mais aussi avec un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 qui fait merveille et donne au film un second souffle étonnant et une profondeur sonore qu’on ne lui connaissait pas !