Réalisé par Ang Lee
Avec
Suraj Sharma, Irrfan Khan et Adil Hussain
Édité par 20th Century Studios
Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul, ou presque… Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable…
Après quelques tentatives avortées (par M. Night Shyamalan ou Jean-Pierre Jeunet) d’adapter le réputé inadaptable roman L’odyssée de Pi de Yann Martel, Ang Lee, l’homme de nombreux défis visuels et artistiques (Tigre & Dragon ou Secret de Brokeback Mountain) a pu mettre en boîte cette histoire à l’extraordinaire potentiel visuel.
Chargé d’évocations féériques ou cauchemardesques, mais surtout construit autour de la survie d’un jeune homme et d’un tigre affamé sur la même embarcation, les effets visuels jouent forcément un rôle de premier plan afin de rendre le tout crédible, sachant qu’il était hors de question de coincer un tigre et un acteur sur une barque en mouvement au milieu de l’eau.
De ce point de vue, L’odyssée de Pi est une réussite époustouflante. Bien malin celui qui pourra à coup sûr faire la différence entre tigre réel et tigre artificiel dans les différents plans du film.
D’autres effets, plus évidents, servent la narration qui s’égare parfois dans une poésie philosophico-religieuse, donnant alors au film une saveur un peu « fausse » ou « exagérée » qui peut s’expliquer par certains ressorts du scénario libres d’interprétation.
On le sait, les effets spéciaux, aussi réussit soient-ils, ne peuvent suffire à soutenir un film. Même si le jeune acteur totalement débutant livre une performance étonnante, ce récit jouent beaucoup sur la corde sensible pour noyer une cohérence vacillante et un côté extraordinaire ostentatoire qui voudrait nous « faire croire en Dieu », dixit l’un des personnages du film.
« Le nouvel Avatar, un miracle visuel » titrait Time… le miracle est bien visuel, mais L’odyssée de Pi par sa structure très linéaire et finalement extrêmement prévisible, n’a rien d’un miracle et tombe même facilement dans la catégorie des films pop-corn dont la gloire n’est que très éphémère et n’est finalement due qu’à cette poudre aux yeux.
Le surétui à effet métal donne de la profondeur à l’image de couverture et cache un boîtier Blu-ray classique.
Sur fond d’images et de musique du film, les menus sont simples et toujours très facile à manipuler, comme toujours chez Fox.
La copie digitale est offerte pour PC uniqumement.
Plus d’une heure trente de bonus en HD et VOST sont ici proposés via des modules très classiques.
Le making of en 4 parties, s’appuie sur le cheminement d’Ang Lee dans la création du film. Hybride entre featurette chargée de superlatif et d’auto-satisfaction, et moments plus intimistes ou explicatifs, ce module reste assez plaisant et son format d’une heure nous sort du sempiternel making of promotionnel de 20 minutes.
Deux modules vidéo supplémentaires reviennent sur les effets spéciaux, indissociables du film, et notamment la création du tigre numérique, que même le dresseur a eu parfois du mal à distinguer du vrai.
Les curieux pourront écarquiller les yeux sur les croquis préparatoires de certaines scènes clés du film via une galerie d’images, tandis que les plus cinéphiles pourront profiter de 7 extraits du storyboard du film.
Pas de panique, l’encodage du film n’a pas été victime d’un bug, il est normal de voir l’image passer du 1.85 au 2.35 dans certaines scènes. C’est une volonté du réalisateur qui voulait donner plus d’ampleur à ces scènes et surtout s’amuser avec la 3D comme lors de la scène des poissons volants et du thon qui chevauchent les bandes-noires du scope pour donner encore plus de profondeur à l’image (effet qui subsite en 2D, avec moins d’efficacité évidemment).
Pour ce qui est du rendu, de l’encodage et de la définition, rien à redire, c’est absolument magnifique. Chaque scènes donne le meilleur, que ce soit au calme en Inde, en pleine agitation lors des tempêtes ou de nouveau dans le calme d’une mer d’huile baignée d’une lumière dorée.
C’est sans surprise que le mixage VO DTS-HD Master Audio 7.1 propose la meilleure expérience de rendu sonore de cette galette. Une profondeur énorme, des effets d’une grande finesse et des détails extrêmement précis pour une immersion sonore vraiment convaincante. La VF, en DTS standard, s’en sort admirablement bien, mais est bien plus sèche, avec une ampleur réduite.
Crédits images : © 20th Century Fox