Télé Gaucho (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Michel Leclerc
Avec Félix Moati, Eric Elmosnino et Sara Forestier

Édité par TF1 Studio

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Le 21/05/2013
Critique

Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariées… et ce fut ma parenthèse enchantée.

Michel Leclerc (Le Nom des gens), revient en forme avec Télé Gaucho, librement inspiré de sa propre expérience dans une chaîne de télévision associative entre 1995 et 2000, appelée Télé Bocal. Bien avant l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, le principe de cette télévision de proximité était d’afficher une solidarité avec les mouvements sociaux en faisant participer les habitants d’un quartier du XXe arrondissement de Paris où étaient diffusés les programmes.

Alors que Le Nom des gens se focalisait sur deux personnages en particulier, le groupe prime dans Télé Gaucho. Nous retrouvons la déjantée Sara Forestier versant blonde de la Bahia du Nom des gens, Eric Elmosnino (parfait leader anarchiste), Maïwenn (hilarante dans les gueulantes), Félix Moati (belle découverte) et Emmanuelle Béart (toujours bien dans la comédie), chacun jouant sa petite partition dans cet opéra-bastringue où prend vie une véritable et attachante communauté.

Télé Gaucho est une vraie comédie sociale, politique, doublée d’un récit initiatique juste et bien écrit, savamment rythmé et emballant.

Présentation - 4,0 / 5

Le visuel de la jaquette diffère de celui de l’affiche du film, qui n’était pas vraiment attractif. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Une section est consacrée à quelques truculentes scènes coupées (SD, 12’) qui révèlent entre autre le repère de l’ancien agent du KGB (« qui s’emmerde depuis la chute du Mur ») remplit d’antennes de télévision et de matériel d’espionnage. Notons également l’apparition de Bahia (personnage de Sara Forestier dans Le Nom des gens) qui demande à Victor s’il veut coucher avec elle, celle de Patricia Gabriel (Emmanuelle Béart) dans l’antre de Télé Gaucho, une scène prolongeant le rapport de Victor avec ses parents et une dernière où Victor découvre les infidélités de Clara.

Nous trouvons ensuite un excellent making of (13’) marqué par de nombreuses images du tournage et des propos souvent passionnants du réalisateur Michel Leclerc, qui revient sur la genèse et la part autobiographique de Télé Gaucho, tout en présentant les personnages principaux.

Ne manquez pas le très beau court-métrage réalisé par Michel Leclerc en 2002, intitulé Le Poteau rose (14’), sous-titré « un film narcissique de Michel Leclerc », une histoire d’amour malheureuse, un film à la première personne. Le metteur en scène indique « Un tournant pour moi. C’est d’abord le seul de mes courts métrages qui ait eu un vrai succès en festival. Or, au départ, je ne savais même pas que j’allais en faire un film. Sans scénario, sans tournage, j’ai fabriqué le film en une semaine sur une table de montage. Fait à partir d’images d’archives personnelles mélangées à des rubriques que je tournais avec Télébocal, le matériau de départ a imposé le style au film, mélange de super 8 et de vidéo, mélange de confessions intimes et de pure fiction. Je me souviens de la toute première spectatrice du film. Une amie était venue me voir dans la salle de montage et je lui ai montré. A un moment donné, je l’entends pleurer dans mon dos et je ne comprends pas tout de suite qu’elle pleure à cause du film. Mais je dois constater que le film touche les gens comme aucun de mes films précédents ».

En voyant Le Nom des gens et Télé Gaucho, le style de Michel Leclerc apparaît nettement dans ce court-métrage drôle, parfois même très drôle, mélancolique, fou, singulier et très réussi, alliant le format Super 8 avec le Super 16, le tout parsemé de présentations « d’objets qui nous font chier » vus dans Télé Gaucho.

Parsemés dans Télé Gaucho, les reportages-vignettes Avant moi je croyais (2’), Ces objets qui nous font chier (6’) et Mon kiff (4’) sont disponibles dans leur intégralité dans la section des suppléments. La deuxième rubrique présentée par Félix Moati est la plus tordante avec la démonstration du store à lamelles (« super cool dans les films mais super pénible dans la vie »), la baignoire-sabot, la balance fruits et légumes des supermarchés, le rond « vous êtes ici » des plans, les sèche-mains électriques.

L’interactivité se clôt sur le clip-vidéo, Le Souffle de l’explosion, interprété par Baya Kasmi et Michel Leclerc.

Image - 4,0 / 5

Le Blu-ray est au format 1080i. Mis à part cela, la clarté est de mise, la copie est resplendissante mais le piqué manque singulièrement de mordant et le relief manque à l’appel. Télé Gaucho est un film agité et la caméra est souvent mise à mal par les protestations et revendications des personnages, mais heureusement, l’encodage AVC est solide comme un roc, les contrastes sont bien gérés, les scènes nocturnes sont logées à la même enseigne et beaucoup de plans en extérieur tirent facilement leur épingle du jeu. Notons que les scènes de véritables manifestations ont été tournées avec des caméras DV.

Son - 4,0 / 5

Une piste unique pour les gauchistes ! Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 restitue ardemment le remue-ménage de cette télé anarchiste, même si les dialogues, la musique et les effets annexes manquent parfois d’homogénéité. La spatialisation est palpable. L’éditeur joint également une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Sabrina Piazzi
Le 22 mai 2013
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