Mes héros (2012) : le test complet du Blu-ray

Maxime est un chef d’entreprise qui fait des heures supplémentaires pour sauver sa compagnie d’ambulances au risque de sacrifier sa femme et ses enfants. Apprenant que sa mère est en garde à vue, il va la sortir de prison… et se le fait aussitôt reprocher. Olga, sa mère, est en effet une femme de caractère. Il apprend qu’elle s’est à nouveau disputée avec son père et décide de la ramener chez elle. C’est l’occasion pour Maxime de passer un week-end loin de ses responsabilités.

Chez ses parents, deux sexagénaires qui, depuis quarante ans, s’aiment autant qu’ils s’engueulent. Cette parenthèse joyeuse dans une vie agitée est l’occasion pour le fils de se rappeler d’où il vient. La vie a beau être éphémère et injuste elle peut aussi être envisagée comme une suite de petits bonheurs. D’autant plus qu’ils ont un invité…

Eric Besnard s’est d’abord fait un nom en tant que scénariste. On lui doit notamment les histoires du Convoyeur de Nicolas Boukhrief, de l’excellent Dernier Protocole de Thomas Vincent et dans une autre mesure celles de L’Antidote, Babylon A.D. et L’Italien d’Olivier Baroux.

Passé à la réalisation en 1999 avec Le Sourire du clown, Eric Besnard aura attendu presque dix ans pour signé son second long métrage et connaître son premier succès avec Ca$h, sorte de remake de L’Arnaque mâtiné d’Ocean’s Eleven avec Jean Dujardin dans le rôle principal. Son film suivant, 600 kilos d’or pur, n’aura pas connu le même enthousiasme de la part du public.

Loin du film d’aventure, Eric Besnard revient à la comédie bien de chez nous lorgnant bougrement du côté des oeuvres champêtres de Jean Becker du style Dialogue avec mon jardinier où le français moyen semble sortir des années 40-50, où le plaisir s’apparente à uriner sur la pelouse ou à chanter du Nicole Croisille en épluchant les champignons.

Mes Héros s’inscrit dans le registre des comédies paresseuses : histoire quasi-inexistante (un type de 40 ans a des problèmes conjugaux et s’en va se reposer auprès de ses parents qui n’arrêtent pas de s’engueuler), dialogues pauvres, comédiens sympathiques mais qui font le minimum, mise en scène lambda, rythme lent et ajoutez à cela un enfant africain menacé d’expulsion avec sa mère faute de papiers en règle pour le message à caractère social bien-pensant.

L’ensemble pèche par manque de rebondissements et surtout d’intérêt. Au milieu des chamailleries mécaniques redondantes de Josiane Balasko et de Gérard Jugnot, Clovis Cornillac parvient toujours à surprendre et à relancer l’intérêt grâce à ses regards, ses intonations singulières, sa présence. Pierre Richard fait bien une petite participation amusante, mais son regard bleu espiègle n’apporte pas beaucoup d’eau au moulin, la mécanique grince souvent douloureusement et bien que l’on ne critique pas du tout le côté humain de l’entreprise, il n’y a rien de cinématographique là-dedans. Un téléfilm pour France 3 peut-être, devant lequel on peut faire ses comptes et parvenir à suivre ce qui se déroule à l’écran puisqu’on a toujours un temps d’avance sur ce qui va se passer.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé sur la musique gospel du film.

Point de making of à l’horizon, mais un réalisateur qui a des choses à dire. Eric Besnard prend le micro pour commenter son film pendant 1h30. En dépit de quelques silences, le metteur en scène enchaîne les petites anecdotes de tournage rigolotes, du moins suffisamment pour ne pas endormir son audience, évoque le travail avec les comédiens, la musique du film et la photo. Un commentaire basique et qui passe le temps malgré tout.

En plus de la bande-annonce, Pathé Vidéo joint également environ 20 minutes de scènes coupées ou rallongées, également commentées par Eric Besnard. Ces séquences ont été soit écartées, soit écourtées pour une question de rythme, « les petits sacrifices nécessaires à la dynamique d’un film » comme le souligne notre interlocuteur. Le quotidien de Maxime dans son travail et dans sa famille est plus approfondit, tout comme celui de la mère du petit Tiemoko que l’on voit au centre de rétention administrative et qui prépare son évasion. Pour le reste, si l’envie vous dit de voir la séquence des rillettes en version longue…

Les contrastes sont riches, la luminosité omniprésente et le relief de la nature environnante est magnifique. Si la clarté tend parfois à amoindrir les détails des visages, la colorimétrie printanière est vive (rouges, verts, jaunes, tout y passe), chatoyante, et la photo élégante du chef opérateur Jean-Marie Dreujou (La Fille sur le pont, Dialogue avec mon jardinier, tiens tiens !) trouve en Blu-ray un écrin idéal. Un très beau master HD.

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 de Mes héros ne sert essentiellement qu’à spatialiser la musique et à plonger quelque peu les spectateurs dans l’ambiance campagnarde. Les effets latéraux ne se résument souvent qu’au chant des oiseaux, une mouche qui vole et au vent qui souffle dans les arbres, mais c’est tout. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 se révèle dynamique, percutante même, créant une véritable homogénéité entre les dialogues, la musique et les effets.

Nous disposons également une piste Audiovision ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Pathé