La Leçon de piano (1993) : le test complet du Blu-ray

The Piano

Édition 20ème Anniversaire

Réalisé par Jane Campion
Avec Holly Hunter, Harvey Keitel et Sam Neill

Édité par TF1 Studio

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Le 23/05/2013
Critique

Vers 1850, Ada, une jeune mère anglaise célibataire et muette a été mariée, sur décision de son père. Au terme d’un long voyage, elle rencontre pour la première fois son mari, Alisdair Stewart, qui vit en Nouvelle Zélande. Le piano, trop encombrant pour une longue traversée du bush, est abandonné sur la plage. George Baines un voisin qui partage la vie des Maoris, est attiré par la jeune femme et fasciné par le piano. Après avoir échangé l’instrument contre un lopin de terre, il le ramène dans sa case et propose un marché à Ada : le piano sera à elle si elle accepte de répondre à ses désirs. Trois touches pour caresse, cinq pour un baiser…

Après Sweetie et Un Ange à ma table, La Leçon de piano est le troisième long métrage de la Néo-Zélandaise Jane Campion, également auteur du scénario original (Oscar du meilleur scénario). Comme dans ses autres films, elle confie le premier rôle à une femme dont le mutisme (probablement symbolique de la condition féminine à l’époque victorienne) donne à sa confrontation avec les hommes une inhabituelle intensité.

Holly Hunter tient là le meilleur emploi de sa carrière qui lui valut plusieurs prix, dont l’Oscar de la meilleure actrice. C’est avec une grande retenue qu’elle réussit à faire partager ses émotions, sa révolte, la force inébranlable de la protection de sa fille, interprétée par Anna Paquin pour sa première rencontre avec la caméra qui lui permet de décrocher l’Oscar du meilleur rôle secondaire à l’âge de neuf ans. Deux brillants acteurs complètent une excellente distribution qui a certainement contribué au succès international du film : Sam Neill et Harvey Keitel, toujours aussi convaincant, même loin des mauvais quartiers de New York.

La cohabitation de deux cultures, celle des Britanniques et celle des Maoris, crée un climat étrange dans un cadre qui ne l’est pas moins, celui d’une forêt qui semble vouloir engloutir les maisons, noyées dans la boue, sous une pluie incessante.

Des mouvements de caméra fluides suivent les personnages, souvent fragilisés par des plans en contre-plongée. Certains laissent une empreinte indélébile, comme celui, pris du haut de la falaise, du piano abandonné sur la plage.

Bien qu’il soit pauvre en événements, ce huis clos réussit à entretenir une tension qui ne se relâche pas un instant pendant les deux heures du récit et à compléter sa moisson de récompenses par la Palme d’or à Cannes, ex-aequo avec Adieu ma concubine.

Présentation - 3,0 / 5

Le boîtier blanc reprend le visuel de la belle édition DVD de 2003.

Un nouveau menu, c’est le seul cadeau, très pingre, de cette nouvelle édition, dite du 20ème anniversaire, qui reprend tous les suppléments et les autres attributs de l’édition précédente : choix entre version originale et doublage français, sous-titres français (imposés sur la VO) et sous-titres pour malentendants.

Bonus - 4,0 / 5

Les coulisses : ce documentaire de 1993 donne la parole pendant 15 minutes à Jane Campion, à la productrice Jan Chapman et aux acteurs pour des commentaires de bonne tenue sur le film.

Suit un long et intéressant entretien avec Jane Campion (76’, enregistré en 2003) qui évoque le mystérieux processus de la création, rappelle le plaisir qu’elle avait déjà, enfant, à inventer l’univers des jeux, son goût pour la littérature féminine de l’époque victorienne, celle de George Eliot ou des soeurs Brontë. Elle précise que le soin qu’elle apporte à la préparation de ses films n’interdit pas quelques improvisations au moment du tournage. Elle parle aussi de la direction d’acteurs et de son admiration pour Harvey Keitel…

Tout comme dans l’édition de 2003, ces suppléments sont présentés en définition standard, en VO avec sous-titres français imposés.

Image - 3,0 / 5

L’apport de la haute définition à l’image (recadrée à 1.78:1, alors que la jaquette mentionne le format 1.85:1) est à peine discernable : il se limite à une très légère atténuation du fourmillement, mais ajoute un scintillement occasionnel (par exemple à 14’55”) qui était absent du DVD de 2003.

Les faiblesses de l’édition précédente n’ont malheureusement pas été corrigées, l’image restant affectée par une insuffisance de contraste, par une chute de la définition dans les séquences en basse lumière et par l’apparition d’une dominante verdâtre.

Le magnifique travail du chef opérateur méritait mieux !

Son - 3,5 / 5

Il est également difficile de dire que le remixage au format DTS-HD MA 5.1 ajoute à la qualité du son DTS 5.1 de l’édition DVD de 2003 : elle continue à manquer de dynamisme. La musique de Michael Nyman manque d’aération. Les deux versions sont techniquement comparables, avec des voix légèrement plus étouffées dans le doublage en français.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 23 mai 2013
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