Grand Hotel (1932) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Edmund Goulding
Avec Greta Garbo, John Barrymore et Joan Crawford

Édité par Warner Bros. Entertainment France

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 31/07/2013
Critique

Plusieurs personnages plus ou moins en rupture avec leur monde se croisent et se rencontrent au Grand Hotel de Berlin. On y rencontre l’industriel Preysing qui doit impérativement signer la fusion de son entreprise pour en assurer la survie ; un de ses anciens employés, Otto Kringelein, qui souhaite profiter des quelques semaines qui lui restent à vivre ; Flaemm, une sténographe requise pour la signature de la fusion ; la ballerine russe Grusinskaya qui soupire après ses succès passés et le baron Felix von Gaigern que l’adversité a transformé en voleur d’hôtel pour rembourser ses dettes. La ballerine s’éprend du voleur.

« Les gens entrent, les gens sortent. Il ne se passe jamais rien. », tels sont les mots prononcés par le patron désabusé de l’hôtel le plus réputé de Berlin à la fin de Grand Hotel. Malheureusement, c’est ce que l’on se dit en voyant ce film adapté du roman Menschen im Hotel de Vicki Baum et de la pièce triomphale de Broadway de William A. Drake, réalisé par Edmund Goulding et récompensé par l’Oscar du meilleur film en 1932. Grand Hotel est passé à la postérité en raison de son casting quatre étoiles réunissant les plus grandes stars du studio MGM, Joan Crawford, Greta Garbo, Lewis Stone, John Barrymore, Wallace Berry, Lionel Barrymore, à l’instar d’un « Expendables » des années 30. Seulement voilà, le film d’Edmund Goulding se révèle bien paresseux en ce qui concerne la mise en scène (au point mort), ses personnages à peine esquissés et son absence de rythme qui ne parvient jamais à emporter l’adhésion des spectateurs.

L’entièreté de Grand Hotel se déroule dans l’établissement en question, donc en studio, et une impression d’enfermement tend à étouffer les spectateurs. En passant d’un personnage à l’autre comme une succession de sketchs de la série Palace, aucun ne parvient véritablement à exister ou à créer une empathie suffisante pour qu’on puisse s’y intéresser, à l’instar de l’industriel devant sauver son entreprise ou de la ballerine russe interprétée par une Greta Garbo bien fatiguée. Grand Hotel apparaît aujourd’hui comme un film complètement désuet, mollasson, fatigant, laborieux, à voir néanmoins une fois pour voir ce parterre de stars défiler à l’unisson.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette, peu attractive, est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Il est discrètement fait mention de l’Oscar du meilleur film. Le menu principal est typique de l’éditeur, fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Nous passerons rapidement sur le commentaire audio de Jeffrey Vance et Mark A. Vieira puisque l’éditeur a une fois de plus « oublié » de le sous-titrer.

Penchez-vous en revanche sur le making of du film (12’) qui propose de resituer Grand Hotel dans son contexte historique et cinématographique grâce aux interventions de quelques critiques et témoins privilégiés. C’est ici l’occasion d’en savoir plus sur le tournage, le casting, les relations des plus grandes stars de l’époque (clash entre Greta Garbo et Joan Crawford qui obligea le studio à retourner certaines scènes avec la comédienne suédoise), les décors et l’adaptation du roman Menschen im Hotel de Vicki Baum déjà transposé à Broadway par William A. Drake. L’ensemble est joliment illustré par des photos de tournage et des images de la Première.

Nous parlions précédemment de la Première de Grand Hotel. Nous pouvons apprécier le parterre de stars se rendant à cette projection dans le supplément suivant. Pendant dix minutes, le Grauman’s Chinese Theatre est assailli par la foule hurlant quand les stars (Jean Harlow, Marlene Dietrich, Edward G. Robinson, Joan Crawford, Douglas Fairbanks Jr, Clark Gable) descendent de leur voiture pour arpenter le tapis rouge jusqu’au micro pour dire deux ou trois mots.

S’ensuit une petite adaptation de Grand Hotel intitulée Nothing Ever Happens (1933, 19’) qui reprend quasiment le plus important du film d’Edmund Goulding en l’agrémentant de numéros dansés et chantés plutôt sympathiques.

L’interactivité se clôt la bande-annonce de Grand Hotel (centré sur la présence des plus grandes stars de la MGM), celle du remake réalisé en 1945 Week-end au Waldorf (avec Ginger Rogers, Lana Turner, Walter Pidgeon), et celle destinée à avertir les spectateurs des derniers jours de Grand Hotel dans les salles. Si cela intéresse un spectateur, les prix disponibles en soirée sont compris entre 75 c et 1,5 $ !

Image - 4,0 / 5

Soutenu par un encodage AVC solide, ce master parvient à tirer parti de la HD et impose une clarté élégante ainsi qu’une restauration notable. La gestion des contrastes est équilibrée, les scories et accrocs (points blancs et noirs, rayures verticales) ont été éradiqués, la propreté de l’image demeure réellement impressionnante. Les blancs sont lumineux, les yeux des comédiens brillent avec un nouvel éclat, le N&B est dense et stylisé, la palette de gris étant étendue tout du long jusqu’à la dernière bobine. Si le piqué demeure aléatoire, le grain est habilement restitué, les quelques flous sporadiques ne perturbent jamais l’homogénéité de la copie et les arrière-plans sont assurés. Hormis quelques clignotements et décrochages dûs à l’âge du film, la qualité technique apparaît ici optimale pour un film des années 30.

Son - 3,0 / 5

L’écrin acoustique DTS-HD Master Audio 1.0 participe à la pérennité de Grand Hotel, même si les dialogues manquent souvent de fluidité et demeurent marqués par un souffle léger, des craquements et des fluctuations au cours d’une même séquence. Une restauration totale du mixage aurait cependant été inappropriée et aurait complètement dénaturé le long métrage original. La langue de Molière se contente d’une piste Dolby Digital 1.0, mais les conditions phoniques sont du même acabit. Notons que le doublage paraît franchement daté.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm