Réalisé par Kim Jee-woon
Avec
Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker et Johnny Knoxville
Édité par Metropolitan Film & Video
Après une opération ratée qui l’a laissé rongé par les remords et les regrets, Ray Owens a quitté son poste à la brigade des stupéfiants de Los Angeles. Il est désormais le shérif de la paisible petite ville de Sommerton Junction, tout près de la frontière mexicaine. Mais sa tranquillité vole en éclats lorsque Gabriel Cortez, le baron de la drogue le plus recherché du monde, réussit une évasion spectaculaire d’un convoi du FBI, semant les cadavres derrière lui…
Avec l’aide d’une bande de truands et de mercenaires dirigés par le glacial Burrell, Cortez s’enfuit vers la frontière à 400 km/h dans une Corvette ZR1 spéciale, et il a un otage… Il doit passer par Sommerton Junction, où est massé le gros des forces de police américaines. C’est là que l’agent John Bannister aura une dernière chance de l’intercepter avant qu’il ne franchisse la frontière. D’abord réticent en se voyant impliqué dans cette affaire, écarté parce qu’il est considéré comme un petit shérif de province incapable, Ray Owens finit par rallier son équipe et par prendre l’affaire en main. Tout est prêt pour la confrontation…
Le come-back d’Arnold Schwarzenegger dans un rôle principal, neuf ans après l’excellent Terminator 3 : Le Soulèvement des machines et ses apparitions dans les deux Expendables a été confié au réalisateur sud-coréen Kim Jee-woon (Deux Soeurs, Le Bon, la Brute et le Cinglé).
Le colosse autrichien a pris de la bouteille, des rides, du poids et ne le cache pas dans Le Dernier rempart. Avouons-le tout de go, le plaisir de retrouver Arnold dans son genre de prédilection est total pour ceux qui ont grandi avec ses films. Sous le soleil du Nouveau-Mexique, Kim Jee-woon signe un véritable film-bande-dessinée, une véritable adaptation de Bip-Bip et Vil Coyote croisé avec L’Agence tous risques, fait de cascades et d’affrontements aussi abracadabrants que jouissifs.
Pour sa première oeuvre américaine, le cinéaste n’a pas laissé de côté son style visuel ébouriffant. Si l’on peut déplorer une mise en route un peu longue, les amateurs d’action en ont pour leur argent dès qu’Arnold Schwarzenegger reprend la pétoire (on ne peut s’empêcher d’être heureux) en compagnie de Johnny Knoxville (en mode jackass) et de la délicieuse Jaimie Alexander, révélée par la série Kyle XY, tous affrontant le badguy de service Eduardo Noriega (qui cabotine bien) et son homme de main interprété par Peter Stormare.
Les cadres alambiqués, la musique percutante du compositeur Mowg (fidèle collaborateur de Kim Jee-woon), l’interprétation au diapason, l’humour omniprésent, l’ironie mordante, l’énergie contagieuse, l’hommage à Rio Bravo et le grand Arnold Schwarzenegger en mode John Wayne font du Dernier rempart une Rolls de la série B, un futur classique du genre honteusement passé inaperçu dans les salles.
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal, animé et musical, reprend le style de l’ouverture du film et renforce le côté bande-dessinée de l’entreprise.
Plus d’1h20 de suppléments à se mettre sous la dent ! Les fans vont être comblés ! On commence par un excellent making of de 28 minutes qui bien qu’entièrement promotionnel demeure aussi divertissant que le film. Les comédiens, les producteurs, le réalisateur et les responsables des cascades rendent évidemment hommage à Arnold Schwarzenegger et saluent son retour devant les caméras en expliquant qu’ils ont tous grandi en regardant ses films. Les images de tournage abondent et montrent un Schwarzy à son aise sur le plateau, faisant rire la galerie et s’adressant ironiquement à la caméra en répétant les chorégraphies des bagarres. Ce documentaire revient également sur la création des décors, la préparation des scènes d’action, ainsi que sur la première expérience hollywoodienne du réalisateur Kim Jee-woon, son style visuel étant largement disséqué par l’équipe tout comme certaines séquences du film qui sont passées au crible.
On passe ensuite à un petit reportage de 11 minutes consacré à la scène de poursuite dans les champs de maïs. Tous les protagonistes du segment précédent sont de retour pour analyser cette impressionnante séquence où des bolides sont lancés à près de 200 kilomètres à l’heure dans 10 hectares de pop-corn !
Une petite visite au musée des armes (11’) est ensuite proposée aux spectateurs. Il s’agit d’un petit exposé sur les différentes pétoires utilisées par les personnages lors de l’affrontement final, réalisé par quelques armuriers qui gardent leur sérieux. On ne rigole pas avec les armes fiston !
S’ensuit un savoureux journal de bord (11’) concocté par les comédiens Johnny Knoxville et Jaimie Alexander. Armés d’une petite caméra HD, les deux acteurs font part de leur expérience, donnent la parole à quelques membres de l’équipe technique et donnent un bel aperçu du plateau entre les prises.
En plus d’un lot de bandes-annonces et de liens Internet, l’éditeur joint également 22 minutes de scènes coupées ou alternatives. On y présente entre autres une séquence où Ray découvre Frank beurré comme un petit Lu dans une pharmacie, au milieu des boîtes de médicaments éventrées. C’est pour cette raison que l’on découvre Frank derrière les barreaux dans la première partie. Les autres scènes sont plus anecdotiques mais prolongent un peu le quotidien de Ray (qui masse ses pieds endoloris, qui prend son café tranquille), une version plus longue du monologue de Bannister (Forest Whitaker) sur Cortez, ainsi qu’une séquence où ce dernier échappe à un barrage en faisant glisser sa voiture sur le rail de sécurité. Notons que cette scène aux effets spéciaux non finalisés apparaissait dans quelques bandes-annonces du film.
Metropolitan se devait de mettre la barre très haut pour le retour de l’ex-gouverneur de Californie devant la caméra dans un rôle à sa (dé)mesure. C’est chose faite avec cette fantastique édition HD qui en met plein la vue. Kim Jee-woon a fait appel à Ji-yong Kimson, son chef opérateur de A Bittersweet Life afin de créer une atmosphère digne d’un western caniculaire.
Les couleurs sont divines, chatoyantes et trouvent en HD un écrin magnifique et indispensable. Ce resplendissant master français respecte non seulement les volontés artistiques originales, mais parvient à les sublimer avec un grain cinéma divin. Le piqué n’est jamais altéré, les contrastes demeurent d’une richesse jamais démentie, le cadre large fourmille de détails, la luminosité demeure aveuglante et les noirs de jais, le relief est omniprésent, la profondeur de champ insondable et les gros plans de ce vieil Arnold n’ont jamais été aussi impressionnants. Notons que les scènes tournées sur green screen, visibles comme le nez au milieu de la figure au cinéma, apparaissent ici plus harmonieuses et un peu plus naturelles, à l’instar de la baston finale entre Schwarzy et Noriega.
Metropolitan confirme encore une fois sa place sur la première marche du podium des éditeurs sur le marché français.
Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de Kim Jee-woon et ce dès la première séquence et l’apparition du titre. Par ailleurs, nous vous conseillons de visionner le film en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. La piste anglaise bénéficie d’un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres durant 1h40 (l’affrontement dans la ville, les séquences de poursuites), la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale. N’oublions pas la piste française, également livrée en DTS-HD Master Audio 5.1, qui demeure un sommet du genre, tant du point de vue technique que du doublage avec le grand Daniel Bereta qui prête une fois de plus sa voix mythique à Schwarzy.
Crédits images : © Metropolitan Video