Le Petit César (1931) : le test complet du Blu-ray

Little Caesar

Réalisé par Mervyn LeRoy
Avec Edward G. Robinson, Douglas Fairbanks Jr. et Glenda Farrell

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 31/07/2013
Critique

L’histoire de Caesar Enrico Bandello, truand bagarreur ultra-blasé, sans attache, et pour ainsi dire sans ami, et totalement dépourvu du sens de la diplomatie auprès de la pègre locale…

Si l’on se place en tant qu’historien du cinéma, alors on peut dire que c’est à partir du Petit César de Mervyn LeRoy que sont nés les polars, les thrillers et les films policiers américains modernes. Ce merveilleux film noir, sec, brutal, percutant, contient tous les codes du genre né pendant la Grande Dépression de 1929 en reflétant le pessimisme ambiant. Scarface de Howard Hawks et par conséquent celui de Brian de Palma, L’Ennemi public n°1 de W.S. Van Dyke, les films de Martin Scorsese pour ne citer qu’eux doivent essentiellement tout au Petit César. Pour la première fois au cinéma, un antihéros confronté à la dure réalité du rêve américain, un personnage immoral était placé au centre d’une histoire comme un  » héros  » tragique.

Adapté du roman éponyme et best-seller de W.R. Burnett, Le Petit César raconte l’irrésistible ascension d’un petit gangster de seconde zone qui va gravir un à un les échelons jusqu’à accéder au sommet de la pègre, pour connaître ensuite une déchéance tout aussi spectaculaire. Ce malfrat, très inspiré par Al Capone, est interprété par un comédien américain d’origine roumaine âgé de 37 ans qui n’avait jusque-là fait que des apparitions dans des petits films ainsi que dans Les Révoltés de Tod Browning, l’immense Edward G. Robinson. Avec Le Petit César, l’acteur est consacré star internationale du jour au lendemain et devient l’icône d’un genre qui lui collera à la peau toute sa vie et durant toute sa carrière.

Dans le film de Mervyn LeRoy il est fantastique d’énergie, de violence, d’arrivisme et d’orgueil. Son charisme sortant des sentiers battus participe à l’empathie ambiguë que le spectateur est en droit de ressentir pour ce petit bonhomme parti de rien et devenu le roi de la pègre. Pour la première fois, l’audience découvre l’univers des gangsters habituellement relégué au second plan voire à peine évoqué. Aujourd’hui, Le Petit César demeure un film-référence qui a su traverser les décennies avec brio, un thriller moderne et terriblement efficace porté par le jeu explosif d’Edward G. Robinson.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette reprend le célèbre visuel de l’affiche du film. Elle est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal reprend également le même visuel mais demeure fixe et muet.

Bonus - 3,0 / 5

Le Petit César est disponible avec les commentaires audio de l’historien du cinéma Richard B. Jewell. Est-il utile de préciser que ce supplément n’est disponible qu’en version originale non sous-titrée ?

Critique de cinéma, écrivain, historien de l’animation et producteur, Leonard Maltin apparaît souvent dans les suppléments des éditions Blu-ray et DVD des films classiques Warner. Il propose ici une petite introduction de quatre minutes aux suppléments qui vont suivre, à savoir une « reconstitution » d’une préséance de cinéma comme au début des années 1930 aux Etats-Unis.

Dans le programme suivant (17’), se succèdent la bande-annonce en version originale non sous-titrée de Five Star Final réalisé en 1931 par Mervyn LeRoy avec Edward G. Robinson, un flash d’information durant lequel nous voyons la petite amie de Jack Legs Diamond parler de sa relation avec le gangster alors fraîchement abattu par la police, un court-métrage Vitaphone intitulé Le Dur à cuire centré sur un couple vivant dans la pauvreté avec leur petite fille, ainsi qu’un petit dessin animé vieillot et redondant tout en chansons.

En plus de la bande-annonce du Petit César et l’annonce de sa ressortie dans les salles en 1954, nous trouvons également un documentaire rétrospectif (17’) constitué des propos de divers historiens du cinéma, d’auteurs, de critiques et de Martin Scorsese. Chacun s’accorde à dire que Le Petit César est une des pierres fondatrices du film noir, qui n’aura de cesse d’inspirer les thrillers et polars jusque dans les films de genre contemporains. Les thèmes du film sont abordés et disséqués, l’oeuvre replacée dans son contexte historique (durant la Grande Dépression, la prohibition) et cinématographique (l’émergence du parlant) et un petit portrait du grand Edward G. Robinson est dressé au fil de ce module efficace.

Image - 3,0 / 5

Le matériel de base devait être sacrément endommagé puisque ce Blu-ray du Petit César contient encore un lot conséquent de défauts, scories, griffures et rayures. Si le codec AVC renforce la luminosité, les contrastes et la stabilité d’ensemble (même si les fourmillements demeurent), la gestion du grain est complètement aléatoire, les noirs sont tantôt concis tantôt poreux, la plupart des inserts se distinguent par une perte importante des détails et de la définition, tandis que les fondus enchaînés s’accompagnent de décrochages imposants. Si certains plans se montrent beaucoup plus altérés (voir à la 34e minute), d’autres parviennent à sortir du lot en présentant un piqué plus vif. La restauration numérique est évidente mais n’a pu rectifier tous les défauts inhérents à l’âge du film ou dûs aux conditions de conservations originales, au risque de dénaturer les partis pris esthétiques. Heureusement, la palette de gris se révèle assez riche.

Son - 3,0 / 5

Point de version française à l’horizon, uniquement les pistes anglaise, allemande et espagnole. Nous ne nous intéresserons donc qu’à la version originale qui bénéficie d’une élévation HD à travers un encodage DTS-HD Master 1.0. L’écoute demeure souvent parasitée par des chuintements et des saturations. Les voix semblent parfois sortir d’un tube métallique. Le confort acoustique est perturbé par des fluctuations du volume au cours d’une même séquence et manque souvent d’harmonie. Notons que les sous-titres français proviennent vraisemblablement d’une ancienne version puisque certains mots d’argot sont aujourd’hui complètement dépassés voire incompréhensibles pour une partie du public contemporain.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm