Möbius (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Eric Rochant
Avec Jean Dujardin, Cécile de France et Tim Roth

Édité par EuropaCorp

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Le 01/08/2013
Critique

Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Nous avions laissé Eric Rochant en 2006 à la recherche d’un succès public avec sa (pesante) comédie L’Ecole pour tous. Sept ans après, le réalisateur des Patriotes et Anna Oz revient à l’espionnage avec Möbius. Ambitieux, élégant, glamour et même charnel, ce thriller tortueux aux accents hitchcockiens se déroulant sur la Riviera convoque également les grands classiques du genre où les Etats-Unis (la C.I.A.) et la Russie (le K.G.B.) s’affrontaient en sourdine. Le cinéaste confie le rôle principal à Jean Dujardin, tout juste auréolé de l’Oscar du meilleur acteur. Le comédien, parfois en russe dans le texte, se révèle parfait dans ce rôle d’agent soviétique sombre et quasi-mutique, dont la carapace va progressivement se fissurer au contact d’une femme, incarnée par une Cécile de France métamorphosée, séduisante et sexy.

C’est finalement ce jeu de séduction, cette histoire d’amour insolite rappelant parfois Les Enchaînés qui importe le plus dans Möbius, même si le côté espionnage n’est jamais mis en retrait pour autant, non pas en raison de ses scènes d’action (inexistantes pour ainsi dire) mais par la présence inquiétante de Tim Roth dans le rôle d’un étrange homme affaire russe, qui plane sur tout le film même quand il n’apparaît pas à l’écran. Eric Rochant soigne chaque cadre (superbe photo glacée de Pierre Novion), use de la pellicule 35 mm comme dans un temps révolu et ne cesse de flatter les sens, tandis que la composition de Jonathan Morali du groupe Syd Matters créée un délicieux environnement vaporeux. Du grand cinéma quoi !

Présentation - 4,5 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le boîtier de couleur bleue est glissé dans un surétui. Le menu principal est froid mais élégant, dans le ton de la photo du film, animé et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Ne manquez pas l’excellent making of de 37 minutes composé de nombreuses images du tournage, d’interviews du réalisateur, des producteurs et des comédiens, et des tweets envoyés sur les réseaux sociaux par Eric Rochant pour se calmer les nerfs quand le tournage était chaotique, ou bien au contraire pour partager sa joie quand il venait de mettre en boîte une séquence enthousiasmante. C’est ici l’occasion de voir le metteur en scène à l’oeuvre avec ses comédiens du premier au dernier jour, ou confronté à un Tim Roth bougon de voir son personnage entouré de poules de luxe.

S’ensuit une rencontre (15’) entre Eric Rochant et les « blogueurs cinéma » organisée au cinéma 5 Caumartin le 20 février 2013. Le réalisateur revient sur l’écriture du scénario, le travail sur le son, le titre du film, le jeu des comédiens, le tournage des scènes d’amour et raconte une longue mais amusante anecdote.

Un petit module de 2 minutes donne la parole à Eric Rochant qui explique en détail la signification du titre tiré du fameux ruban de Möbius. Un autre segment se focalise sur la méthode de travail du cinéaste avec les acteurs français d’une part et avec les comédiens anglais et russes d’autre part. Enfin, le couple vedette est à l’honneur dans le bonus intitulé Un grand couple de cinéma (4’) avec les entretiens de toute l’équipe qui enchaînent les propos dithyrambiques. Dans ces trois suppléments, de nouvelles images de tournage sont disponibles.

Image - 4,5 / 5

Après un joli succès dans les salles, EuropaCorp prend soin du film d’espionnage d’Eric Rochand et livre un master HD quasi-irréprochable et indispensable. Respectueux des volontés artistiques originales et du grain cinéma (dû à un tournage en 35 mm) reflétant la texture argentique de la photo de Pierre Novion, la copie se révèle être un petit bijou technique alliant des noirs denses et des teintes glacées, même sur les nombreuses séquences nocturnes, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes et les détails sont tranchants - on apprécie les rides, la barbe et les cheveux grisonnants de Jean Dujardin, et les couches de fond de teint de Cécile de France - les arrière-plans comme les paysages de la Riviera sont magnifiquement restitués sur les quatre coins du cadre large, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent. Un service après-vente remarquable.

Son - 4,0 / 5

La version dite originale mixe les langues française, anglaise et russe. L’encodage DTS-HD Master Audio 5.1 instaure d’excellentes conditions acoustiques et fait surtout la part belle à la musique de Jonathan Morali. Les basses ont quelques occasions de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, quelques effets sont saisissants (la scène de la rencontre à la 25e minute) et le rendu des voix est sans failles. L’éditeur joint aussi une piste française DTS-HD Master Audio 5.1 de qualité technique équivalente mais où tous les dialogues en anglais sont doublés en français, contrairement à la langue russe. Nous trouvons également une piste audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Europa

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 1 août 2013
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