Réalisé par Paul Schrader
Avec
Richard Gere, Lauren Hutton et Hector Elizondo
Édité par Paramount Pictures France
Julian Kay, un beau ténébreux trentenaire, loue ses charmes à des femmes dans le besoin. Après avoir passé la nuit avec l’épouse d’un homme d’affaires, cette dernière est retrouvée morte et les soupçons de la police se portent naturellement sur Julian. Le meurtre semble être un coup monté pour l’incriminer et Julian est bien décidé à le prouver.
A tout juste trente ans, Richard Gere vient d’enchaîner A la recherche de Mr. Goodbar de Richard Brooks, Les Chaînes du sang de Robert Mulligan et Les Moissons du ciel de Terrence Malick. C’est en 1980 qu’il devient une véritable star grâce à American Gigolo, produit par un certain Jerry Bruckheimer, écrit et réalisé par Paul Schrader, scénariste de Taxi Driver et Obsession, passé à la mise en scène en 1978 avec Blue Collar.
Auparavant refusé par l’agent de John Travolta (qui fut rapidement éjecté pour cette raison) et Christopher Reeve, ce rôle ambigu de gigolo trentenaire propre sur lui, aimant les belles fringues et les voitures de sport, prétentieux, sensible, arrogant, narcissique et pourtant attachant, permet à Richard Gere de signer une de ses plus grandes performances.
La beauté de la photographie de John Bailey (Un jour sans fin), la composition des cadres, la musique de Giorgio Moroder, le cultissime Call Me de Blondie, l’excellence des seconds rôles dont la superbe Lauren Hutton et Hector Elizondo, que Richard Gere retrouvera en 1990 dans Pretty Woman, participent à l’immersion du spectateur dans un monde triste et froid où déambule un personnage mélancolique, incarnation du rebut du rêve américain au service de bourgeois californiens blasés et tristes, enfermés dans leur villa aseptisée, tandis que l’ère Carter touche à sa fin et s’apprête à laisser sa place à celle de Ronald Reagan.
American Gigolo est un grand, un très grand film, une superbe histoire d’amour, un thriller, un drame social. En un mot, une grande baffe.
Le visuel de la jaquette est correct. Il en est de même pour le menu principal, fixe et muet. Cette édition HD est néanmoins dépourvue du moindre supplément !
La copie demeure marquée par de nombreux points noirs et blancs. On doute d’une quelconque restauration, même si la propreté reste évidente. Toutefois, l’élévation HD d’American Gigolo se révèle franchement anecdotique et nous avons plus l’impression de visionner un DVD sensiblement amélioré à défaut d’un réel Blu-ray.
La gestion du grain manque parfois d’équilibre dès le générique, le piqué et les contrastes sont aléatoires parfois au cours d’une même séquence avec un jeu de champ-contrechamp tantôt émoussé, tantôt acéré. Le cadre n’est guère exploité, les noirs auraient pu être plus concis et la scène du restaurant français voit ses teintes rouges baver quelque peu. Ajoutez à cela quelques pertes de la définition, mais le codec AVC tente d’harmoniser tout cela, non sans difficulté. Les séquences diurnes se démarquent avec des détails plus ciselés et une clarté HD agréable pour les mirettes.
Sans surprise, la version originale d’American Gigolo est la seule piste du lot qui se voit auréoler d’un encodage DTS-HD Master Audio 5.1. Les basses sont frappantes à souhait sur le caisson grâce à l’explosif Call Me du groupe Blondie, écrit par Debbie Harry et Giorgio Moroder, qui signe également la musique du film. Grâce au thème principal décliné à plusieurs reprises dans le film, les latérales ont quelques occasions de briller, sans oublier les ambiances naturelles. Les dialogues sont néanmoins un peu timides sur la centrale. La langue de Molière fait pâle figure avec sa piste mono, même si le doublage est plutôt réussi. Cette option acoustique s’accompagne d’un léger souffle, les voix sont un peu trop mises en avant par rapport aux effets annexes et l’ensemble reste nettement plus confiné qu’en version anglaise.
Crédits images : © Paramount