L'Homme des hautes plaines (1972) : le test complet du Blu-ray

High Plains Drifter

Édition 40ème Anniversaire

Réalisé par Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Verna Bloom et Marianna Hill

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 01/10/2013
Critique

Un étranger, tout de noir vêtu, arrive dans une petite ville frontalière du sud-ouest américain. Trois jeunes cow-boys le provoquent. Il les abat tous les trois. Les habitants lui demandent alors de les sauver de l’attaque de trois bandits qui ont juré la destruction de la communauté. Il accepte mais à des conditions qui vont bouleverser le conformisme de la bourgade…

Poussé à la mise en scène par son ami Don Siegel, Clint Eastwood réalise un vrai coup de maître en 1971 avec Un frisson dans la nuit. Fort de cette expérience, le comédien repasse derrière la caméra deux ans après pour son premier western en tant que réalisateur, L’Homme des hautes plaines. Marqué par les influences de ses maîtres, Don Siegel et Sergio Leone, ce magnifique western, ce chef-d’oeuvre joue avec les codes du genre tout en s’en démarquant continuellement avec une atmosphère teintée de fantastique et ce dès l’apparition du personnage principal, qui émerge des chaleurs torrides du désert.

Clint Eastwood reprend la figure désormais mythique voire métaphysique de « L’Homme sans nom » apparue dans la Trilogie du Dollar, qui arrive dans une petite bourgade accablée de remords, où chaque habitant semble avoir quelque chose à se reprocher. L’acteur n’y va pas de main morte pour instaurer le climat crépusculaire de son film en tuant trois sbires et en violant une femme, de manière plutôt consentante, durant le premier quart d’heure, sans quasiment aucun dialogue, mais reposant avant tout sur les sons et la partition de Dee Barton aux accents très morriconniens.

Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Clint Eastwood fait preuve d’une virtuosité confondante et d’une rare maîtrise du genre. Après avoir savamment planté le décor, le cinéaste s’amuse avec ce personnage quasi-mystique. Très violent et toujours marqué par un humour tout droit hérité des westerns italiens qui ont fait de lui une star internationale, L’Homme des hautes plaines dresse le portrait d’un homme mystérieux, qui semble surhumain et presque invulnérable aux balles. Seul le claquement d’un fouet semble le perturber.

Quel est son but ? Qui est ce shérif (qui lui apparaît en rêve) se faisant lyncher par trois bandits sous les yeux des habitants impassibles ? Un frère ? Lui-même ? Mais alors, cet Homme sans nom serait un revenant revenu de l’enfer pour se venger de ses assassins, explication la plus probable donnée à la fin du film, du moins en version originale puisque la version française a l’outrecuidance de donner un sens complètement différent à l’histoire en rajoutant une réplique qui fausse alors le sens.

L’Homme des hautes plaines est une oeuvre absolument magistrale, qui ne prend pas une seule ride et qui demeure encore plus phénoménale à chaque nouveau visionnage.

Édition - 7 / 10

La jaquette au visuel soigné est glissée dans un boitier classique de couleur bleue, lui-même glissé dans un surétui cartonné. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les Blu-ray Universal.

Si l’éditeur annonce fièrement « Edition 40e anniversaire », il ne faudra se contenter que de la bande-annonce en guise de supplément !

Universal a préféré mettre toutes ses économies dans la restauration du film ! Ce master HD permet aux spectateurs de redécouvrir L’Homme des hautes plaines dans de superbes conditions techniques, même si les puristes risquent de sacrément rechigner devant le lissage excessif n’ayant laissé aucune chance au grain original. Les volontés artistiques du chef opérateur Bruce Surtees (La Corde raide, Honkytonk Man) sont respectées et nous avons l’impression de redécouvrir complètement cet immense western de Clint Eastwood.

La copie est sidérante de beauté, le nouvel éclat des couleurs est saisissant - à l’instar de la ville repeinte en rouge écarlate - la luminescence du ciel est aveuglante. Les noirs sont concis, le piqué vif et acéré (plus probant après le générique), la restauration impressionnante, les détails sur le cadre large sont légion et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les gammes chatoyantes sont harmonieuses, le soleil cuisant se fait ressentir tout du long, la profondeur de champ est abyssale et le relief omniprésent.

Pour cet anniversaire, la version originale a bénéficié d’un lifting de premier ordre avec une promotion en DTS-HD Master Audio 5.1. Nous serons honnêtes en disant que les latérales restent pratiquement au point mort tout du long et ne se donnent même pas la peine de spatialiser le thème musical de Dee Barton. Ce mixage est donc essentiellement frontal et se révèle d’une propreté hallucinante. Chaque trot de cheval, les cris des oiseaux environnants, les coups de fouet, une bière qui mousse, le vent qui souffle dans les rues de la petite ville, l’amarante blanche qui tournoie sur les chemins rocailleux et même les éperons sont distincts. A croire que ces effets ont été rajoutés de manière artificielle. Les dialogues auraient cependant mérité d’être plus relevés sur la centrale, mais le confort acoustique est indéniable.

La piste française se contente d’une piste DTS mono 2.0 plutôt percutante, propre, sans aucun souffle ni grincements ou saturations. Clint Eastwood est doublé par Jean Lagache, qui avait déjà prêté sa voix au comédien américain dans Un frisson dans la nuit et qui officiera encore sur Le Canardeur, La Sanction et L’Evadé d’Alcatraz.

Crédits images : © Universal

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
7 / 10
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CritiKs Moviz
Le 4 septembre 2022
« High Plains Drifter » est un très bon western disposant d’une histoire originale, d’une intrigue mystérieuse et d’un développement qui apparaît aujourd’hui comme classique. Le rythme est assez lent avec des pointes de vélocité, le récit est fluide et la narration fait appel à plusieurs flashbacks. La photographie est singulière avec des décors et des costumes marqués, la bande musicale est insolite et le montage présenté par Ferris Webster débouche sur un film d’une durée de 105 minutes. La distribution offre de bonnes prestations cependant dominées par la performance de Clint Eastwood dans un rôle peu loquace qu’il maîtrise parfaitement. L’ensemble se laisse encore regarder avec beaucoup de plaisir et pourrait même apparaître dans une collection de DVD de nombreux fans du genre, surtout que la version « Édition 40ème Anniversaire » propose le film remastérisé en haute définition. Pourquoi s’en priver ?

Lire ma critique complète : https://wp.me/p5woqV-aKj
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Franck Brissard
Le 25 septembre 2013
Pas de commentaire.

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