The Bling Ring (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Sofia Coppola
Avec Katie Chang, Israel Broussard et Emma Watson

Édité par Pathé

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Le 06/11/2013
Critique

A Los Angeles, l’histoire vraie d’un gang d’adolescents surnommé le « Bling Ring » fascinés par les people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : Bijoux, vêtements, chaussures, etc…

Somewhere, récompensée par le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 2010, était un film au budget modeste de 7 millions de dollars tourné avec une équipe réduite, excellemment interprété, un vrai plaisir de cinéma, passionnant, attachant et marquant. Tout ce que n’est pas The Bling Ring, le cinquième long métrage de Sofia Coppola.

A l’origine de ce film, un article publié dans Vanity Fair qui relatait les cambriolages de villas de stars réalisés par une bande d’ados californiens, victimes de la mode, amoureux de bijoux chics, de chaussures de marques et de Paris Hilton, qui a d’ailleurs gentiment accueilli l’équipe du film dans son petit cabanon de Mulholland Drive et mis à disposition son armoire à Louboutin.

Habituée des portraits d’une jeunesse en plein spleen ou livrée à elle-même, Sofia Coppola y a vu matière pour réaliser son nouveau film. Mais il fait bien admettre que ce sujet est aussi passionnant qu’une nouvelle saison d’une téléréalité diffusée sur la TNT. La cinéaste a beau y mettre beaucoup de lumières (très belle photo d’ailleurs), de musique (un vrai juke-box) et dévergonder Emma Watson - qui s’est préparée en écoutant le dernier album de Britney Spears (véridique) - rien n’y fait, il n’y a rien de cinématographique là-dedans. On a déjà vu ou lu ça maintes et maintes fois, on pense au roman Moins que zéro de Bret Easton Ellis publié il a déjà près de trente ans, c’est dire si le sujet abordé par Sofia Coppola a un train de retard.

Les jeunes comédiens sont bien certes, mais leurs personnages n’ont rien d’attachant, et finalement on se contrefout qu’ils puissent tourner mal, qu’ils découvrent la salle de bain de Lindsay Lohan ou qu’ils dérobent le Wonderbra de Megan Fox. Point de glamour ici, juste un univers où le consumérisme et matérialisme est roi, dans lequel évoluent ces gamins de famille modeste, attirés par le monde plein de paillettes, le tapis rouge et la célébrité de pacotille, en prenant bien soin d’actualiser leur statut Facebook et Twitter à chaque nouveau méfait.

Sofia Coppola n’impose aucun jugement, ne condamne ni ne dédouane ses personnages, ne fait que les observer, bref, elle filme The Bling Ring parce-qu’elle n’a que ça à faire, pendant que son frère mettait en scène le très bon Dans la tête de Charles Swan III dans les mêmes quartiers. Les scènes redondantes s’enchaînent sans rythme, platement filmées, comme un clip vidéo un poil prétentieux, illustrant du vide, Sofia Coppola n’a rien à dire, s’amuse avec ses acteurs, égratigne à peine le monde dans lequel elle a grandi - on ne crache pas dans la soupe ou dans le vin (très cher) de papa Coppola - et livre une oeuvre aussi anecdotique, superficielle et anesthésique que la sextape de Paris Hilton.

Présentation - 4,5 / 5

La jaquette glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, la sérigraphie du disque et le menu principal animé, musical et explosif, sont clinquants à souhait. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné.

Bonus - 2,5 / 5

Outre la bande-annonce du film disponible en version française et anglaise, nous trouvons un making of promotionnel traditionnel de 23 minutes, constitué d’images de tournage et d’interviews de toute l’équipe (réalisatrice, acteurs, producteurs), tous visiblement ravis et convaincus d’avoir fait un grand film important. On y évoque l’article de Vanity Fair à l’origine du film, les décors, le travail sur les couleurs, le casting, le travail avec Sofia Coppola, les personnages et leurs motivations.

Image - 4,0 / 5

Les partis pris esthétiques sont respectés avec un grain cinéma conservé qui confère à l’image une agréable texture, une gestion des contrastes volontairement légère, et des séquences sombres en intérieur plus altérées en matière de définition. Evidemment, le piqué n’est pas aussi ciselé que le permet le support HD au format VC-1 (Pathé persévère), quelques fourmillements s’invitent à la partie, mais la photo du chef opérateur Harris Savides (Gerry, Zodiac, Somewhere), disparu avant la fin du tournage, est habilement retranscrite avec un beau lot de détails sur les séquences diurnes. Ces dernières sont d’ailleurs lumineuses, la profondeur appréciable, la colorimétrie beaucoup plus vive.

Il ne faut certes pas attendre des miracles de ce master HD compte tenu du caractère « indépendant » du film, mais les conditions de visionnage sont belles et suffisantes, notamment sur les nombreux plans fixes. C’est le cas des scènes se déroulant chez les ados en banlieue de Los Angeles, marquées par une couleur neutre à tendance pêche, toujours baignées de soleil, contrastant avec les maisons des célébrités et les séquences en discothèque.

Son - 4,0 / 5

En version originale comme en français, les deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 ne font pas dans la surenchère, mais proposent une spatialisation suffisamment immersive durant 1h30. Si beaucoup de séquences voient l’action canalisée sur les frontales avec quelques dialogues qui auraient mérité d’être relevés sur la centrale, d’autres scènes tirent leur épingle du jeu grâce à des effets latéraux particulièrement frappants, même si c’est l’explosive bande son du film (Phoenix, Kanye West, Sleigh Bells) qui se fait principalement entendre sur les enceintes latérales. Ces deux mixages manquent parfois d’homogénéité, surtout la version française moins ample et riche, cependant les ambiances naturelles ne sont pas en reste sur toutes les scènes en extérieur et le caisson de basses redouble de vaillance sur toutes les scènes en discothèque qui font littéralement vibrer les murs !

L’éditeur joint également une piste Audiovision ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm