Un Éléphant ça trompe énormément (1976) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Yves Robert
Avec Jean Rochefort, Claude Brasseur et Guy Bedos

Édité par Gaumont

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Le 10/12/2013
Critique

Etienne, Simon, Daniel et Bouly ont quarante ans et sont inséparables, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur et le pire, ce sont les femmes : la leur, celles des autres, et d’autres encore qui passent, qui s’installent, qui restent ou qui les quittent, et les entraînent dans des aventures rocambolesques, cocasses et cruelles.

Est-il encore utile de présenter Etienne (Jean Rochefort), Simon (Guy Bedos), Daniel (Claude Brasseur) et Bouly (Victor Lanoux) ? Sorti dans les salles en 1976, Un éléphant ça trompe énormément demeure encore aujourd’hui LA référence de la comédie populaire française sur l’amitié, l’amour, la complicité, le mensonge, la fidélité et la joie de vivre. Par ailleurs, ce premier opus, ayant attiré près de 3 millions de spectateurs dans les salles, demeure indissociable de sa suite directe, Nous irons tous au paradis, réalisé l’année suivante, comme un seul et même long métrage de 3h30 scindé en deux parties.

Les magnifiques dialogues de Jean-Loup Dabadie n’ont rien perdu de leur poésie, de leur vivacité et de leur verve, la mise en scène d’Yves Robert est menée tambour battant et s’accorde avec virtuosité à la plume de son scénariste. D’ailleurs, la voix-off sensationnelle menée par Jean Rochefort, peut-être la plus belle et la plus connue du cinéma français, a été enregistrée avant le tournage afin de permettre à Yves Robert de mieux créer le célèbre décalage entre la narration premier degré et la situation réelle dans laquelle se trouve le personnage principal.

Le quatuor d’acteurs est extraordinaire de naturel, de complicité. Rarement dans le cinéma français, les personnages, sans oublier les merveilleuses Danièle Delorme, Anny Duperey et Marthe Villalonga (explosive), auront été aussi vivants, aussi vrais. Cette redoutable alchimie à l’écran résultait d’une véritable amitié des quatre comédiens principaux, cela transpire à l’écran.

Drôle, hilarante même, tendre, parfois burlesque - portée par la composition géniale et les cris des mouettes de Vladimir Cosma, Un éléphant ça trompe énormément est un des plus grands crus du genre, qui se déguste avec un plaisir toujours décuplé. Souvent copiée, jamais égalée, cette comédie devrait être prescrite tous les ans avant l’arrivée de l’hiver afin de se galvaniser contre la morosité ambiante. Résultats garantis par votre serviteur. Pour info, un remake intitulé La Fille en rouge a été réalisé par Gene Wilder en 1984.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est étonnamment peu recherché, très légèrement animé sur la composition de Vladimir Cosma.

Bonus - 4,5 / 5

Gaumont reprend le documentaire rétrospectif intitulé Le paradis des copains (74’), réalisé en 2002 par Pierre-Henri Gibert, qui croise les témoignages des comédiens Danièle Delorme, Anny Duperey, Jean Rochefort, Marthe Villalonga, Guy Bedos, Christophe Bourseiller et Claude Brasseur, Elie Chouraqui (assistant-réalisateur), Vladimir Cosma (compositeur) et Jean-Loup Dabadie (co-scénariste, dialoguiste). Ce module indispensable pour tous les amoureux d’Un éléphant ça trompe énormément et de Nous irons tous au paradis, regorge d’anecdotes et de souvenirs de tournage. La personnalité et le travail d’Yves Robert sont longuement abordés, les séquences les plus connues analysées. Contrairement à ce que beaucoup de spectateurs pourraient croire, les acteurs ne se marraient pas tant que ça sur le plateau tenu fermement par Yves Robert. Elie Chouraqui se rappelle notamment des colères mémorables du réalisateur. Ce documentaire fait d’une pierre deux coups, puisque Nous irons tous au paradis est également évoqué.

L’entretien avec Vladimir Cosma (14’) est riche et instructif sur le processus créatif du compositeur. Ce dernier évoque sa collaboration avec Yves Robert, la genèse du thème principal créé à partir des cris… d’une mouette.

Le module intitulé Le regard de Jean-Denis (18’) est un entretien avec Jean-Denis Robert, réalisé par Pierre-Henri Gibert pour cette nouvelle édition. Photographe, réalisateur, scénariste et fils aîné d’Yves Robert, Jean-Denis Robert évoque celui qu’il appelle Yves, qui s’est manifesté tard dans sa vie. Nous assistons ici à un petit règlement de comptes puisque notre interlocuteur évoque son père sans langue de bois, ses infidélités, ses provocations, qui ont selon lui inspirées quelques éléments du diptyque.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce d’Un éléphant ça trompe énormément et de Nous irons tous au paradis.

Image - 4,5 / 5

Fort d’un master au format respecté 1.66 et d’une compression AVC qui consolide l’ensemble avec brio, ce Blu-ray en met plein les yeux dès les premiers plans. La restauration est étincelante, les contrastes d’une densité impressionnante, la copie est propre et lumineuse. Les détails étonnent par leur précision (voir la scène de la corniche), les gros plans sont sublimes, les couleurs retrouvent un éclat inespéré, le relief des séquences diurnes est inédit et le piqué demeure acéré. La définition flanche légèrement durant le générique, mais cela reste anecdotique. Un superbe lifting !

Son - 4,5 / 5

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique total, même si on frôle parfois la saturation dans les aigus. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, surtout la voix-off de Jean Rochefort, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La composition de Vladimir Cosma jouit également d’un écrin phonique somptueux.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Gaumont

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 29 novembre 2013
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