Le Voyage fantastique (1966) : le test complet du Blu-ray

The Fantastic Voyage

Réalisé par Richard Fleischer
Avec Stephen Boyd, Raquel Welch et Edmond O'Brien

Édité par 20th Century Studios

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Le 22/11/2013
Critique

Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis et l’Union soviétique s’affrontent sur le plan scientifique. Le chercheur Jan Benes découvre une méthode permettant de miniaturiser les objets pour un temps indéfini mais ce dernier est victime d’un attentat en voulant passer à l’ouest du rideau de fer. Afin de le sauver du coma dans lequel il est plongé, un groupe de scientifiques américains miniaturise un sous-marin et pénètre dans le corps de Benes pour le soigner de l’intérieur.

Dans Le Voyage fantastique, comme il n’aura de cesse de le faire tout au long de sa longue et prodigieuse carrière, Richard Fleischer transcende un postulat de départ pour s’amuser avec les outils techniques mis à sa disposition. Chef-d’oeuvre du cinéma de science-fiction avec son cadre et son montage virtuoses (le pré-générique est sensationnel), son rythme soutenu, son dépaysement total, ses rebondissements multiples et ses prodigieux effets spéciaux et décors qui ont révolutionné le genre (récompensés par deux Oscars), Le Voyage fantastique est un des plus grands divertissements de l’Histoire du cinéma des années 1960.

Dotée d’un budget pharaonique de 6,5 millions de dollars (un record pour l’époque) dont la moitié allouée seulement aux effets spéciaux et aux décors, bourrée d’idées visionnaires et de trouvailles (y compris Raquel Welch en combinaison moulante), cette oeuvre culte à grand spectacle démontre le sens esthétique et artistique de Richard Fleischer, dont l’influence graphique de son père Max Fleischer, fils du pionnier de l’animation (producteur de Popeye et de Betty Boop) demeure évidente. Sur une histoire ambitieuse, le cinéaste invite le spectateur à embarquer pour un voyage inédit, le corps humain, ses veines, ses poumons (où les personnages nagent vêtus de scaphandres), son coeur, son cerveau et même son oreille interne, au moyen d’un sous-marin nucléaire futuriste dont l’équipage miniaturisé doit lutter contre les attaques des anticorps.

« Personne n’a encore été témoin de ce que vous allez voir […] ces évènements fantastiques seront peut-être bientôt réalisables » indique un carton en introduction. Intelligent (on pense à la série télévisée animée des années 1980 Il était une fois… la Vie), passionnant, ludique, magique, psychédélique, kitsch mais poétique, suprêmement distrayant, Le Voyage fantastique est une étape importante dans le genre, qui a donné lieu à un remake réalisé en 1987 par Joe Dante, L’Aventure intérieure, un autre grand classique.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Ce chef-d’oeuvre du divertissement n’a vraisemblablement pas emballé l’éditeur de ce côté de l’Atlantique, car aucun supplément, repris de l’édition américaine, ne dispose de sous-titres français !

Le commentaire audio du spécialiste du cinéma et des musiques de films Jeff Bond est pourtant excellent, riche en informations, croisant habilement le fond avec la forme. Notre interlocuteur détaille quelques filmographies des comédiens et livre de multiples anecdotes de tournage.

Nous retrouvons les commentaires de Jeff Bond, cette fois en compagnie des spécialistes Jon Burlingame et Nick Redman, sur la superbe piste musicale isolée. Les protagonistes se penchent avec une passion contagieuse sur la composition de Leonard Rosenman, connu pour A l’est d’Eden, La Fureur de vivre, La Gloire et la peur, qui apparaît assez tard dans le film puisque Le Voyage fantastique n’est basé que sur les dialogues et les ambiances électroniques durant le premier tiers. Après 30 minutes, les trois comparses prennent le large et laissent la place à cette délicieuse musique.

Nous trouvons également un documentaire de 18 minutes consacré aux effets visuels révolutionnaires du Voyage fantastique. Les superviseurs des effets spéciaux Richard Edlund (S.O.S. Fantômes, la première trilogie Star Wars) et Craig Barron (The Truman Show, Titanic) partagent leurs souvenirs liés à la découverte du film de Richard Fleischer et l’héritage de cette oeuvre en avance sur son temps qui a bercé leur enfance jusqu’à leur donner leur vocation. Quelques photos de tournage, dessins préparatoires et photos des décors illustrent ce module.

En plus de quelques bandes-annonces et spots TV (13’), l’éditeur joint également une petite séquence permettant de comparer les storyboards avec la scène du film, celle du tourbillon (2’), au moyen d’une option multi-angle.

Image - 4,5 / 5

C’est en voyant des images comme celles du Voyage fantastique que l’on croit aux miracles. Grâce à un codec AVC de haute tenue, le Blu-ray du chef-d’oeuvre de Richard Fleischer proposé au format 1080p, offre aux spectateurs un magnifique CinemaScope qui permet de se replonger et de redécouvrir totalement les incroyables décors du film. Si l’on excepte quelques séquences plus douces que d’autres ou au grain plus appuyé (dans les alvéoles pulmonaires ou dans l’oreille interne pour vous situer de manière anatomique), nous nous trouvons devant une image magnifique qui ne cesse de flatter les rétines.

Issue d’une restauration 4K, cette copie HD est absolument indispensable. On a vraiment du mal à croire que Le Voyage fantastique date de 1966 tant la propreté est absolument sidérante, les couleurs merveilleusement saturées, le piqué acéré comme un scalpel, les détails abondant aux quatre coins du cadre large. Certes les effets spéciaux optiques ont pris un petit coup de vieux, notamment au niveau des transparences omniprésentes qui entourent le sous-marin dans lequel évoluent les protagonistes, mais le découpage est net et sans bavure, l’ensemble est homogène et d’une indéniable élégance. Les yeux les plus aiguisés apercevront les câbles qui permettaient aux acteurs de faire semblant de nager. N’oublions pas les superbes contrastes, la densité des noirs, la clarté de la salle de contrôle, le relief et la profondeur de champ tout simplement stupéfiants.

Son - 4,0 / 5

La version originale est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1, qui fait son petit effet, mais également en DTS-HD Master Audio 1.0 pour contenter les puristes. La première dispense quelques effets latéraux assez percutants dès la séquence pré-générique qui ne comporte aucun dialogue et qui repose entièrement sur les images de Richard Fleischer. De l’atterrissage de l’avion, en passant par son déplacement sur le tarmac, le passage des hélicoptères, l’accident de voitures, de multiples ambiances caractéristiques des bureaux scientifiques et la miniaturisation des personnages, le mixage 5.1 s’en donne à coeur joie avec naturel. Dès l’introduction de l’équipe dans le corps humain, la musique de se révèle joliment spatialisée et divers effets se font ressentir lors du tourbillon. N’oublions pas les basses qui s’affolent lors de l’approche vers le coeur ! La piste 1.0 condense tout cela sur une scène frontale particulièrement propre, sans aucun souffle et aux dialogues toujours distincts.

Quant à la version française DTS 5.1, elle instaure un confort acoustique très plaisant avec un très bon usage des latérales, même si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Stéphane Leblanc
Le 27 novembre 2013
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 17 novembre 2013
Pas de commentaire.
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Josquin
Le 26 novembre 2005
Tout part d'un bon sentiment : mise en scène impeccable, suspense haletant, mais très vite le film capote, mollit, se tourne vers une trame prévisible.
Il faut reconnaître que pour les années 60, c'est pas mal. Seulement, les choses auraient pu être mieux. Par exemple, dès les premières minutes, le spectateur sait qu'il disposera d'un choix limité : beaucoup de plans larges, éloignés pour peu de vues rapprochées. S'agit-il d'un effet stylistique pour démontrer l'importance de la machinerie militaire ? Possible, mais cela ôte de l'humanité au film. Les décors sont parfois étudiés. En revanche, les couleurs demeurent banales, aseptisées. Chacun y va de sa petite réplique drôle, s'épanche dans la philosophie pour insuffler de la vie au scénario, mais cela reste aléatoire.
Il faut être Américain pour apprécier le happy-end : les protagonistes sont accueillis en héros par les équipes techniques, tout le monde se serre la main, se réjouit de la mission achevée, et c'est fini.
Franchement, j'attendais mieux de l'adaptation d'une histoire écrite par Isaac Asimov, d'autant que maints détails ne furent pas respectés. Le générique stipule cette dernière d'Otto Clement. Otto Clement serait-il le pseudonyme d'Isaac Asimov ? Si c'est le cas, je suis un ignorant, désolé. Sinon, il y a un problème.
Je ne peux que vous conseiller de lire l'ouvrage en attendant que le remake, avec le savoir-faire, les moyens et l'énergie qui s'imposent, sortent enfin sur grand écran.

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