Jobs (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Joshua Michael Stern
Avec Ashton Kutcher, Dermot Mulroney et Josh Gad

Édité par Metropolitan Film & Video

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 10/01/2014
Critique

Partout sur la Terre, Steve Jobs est célébré comme un créateur de génie dont les inventions ont révolutionné notre façon de vivre et de percevoir notre monde. Il est aussi connu comme l’un des chefs d’entreprise les plus charismatiques et les plus inspirants qui soient.

Mais qui connaît l’homme derrière l’icône ? Qui sait quel parcours humain se cache derrière la destinée de ce visionnaire d’exception ? De l’abandon de ses études universitaires au formidable succès de sa société, voici l’incroyable ascension de Steve Jobs, co-créateur d’Apple Inc., l’un des entrepreneurs les plus créatifs et respectés du XXIe siècle.

Décédé prématurément à l’âge de 56 ans en octobre 2011, Steve Jobs devient le héros d’un biopic deux ans après sa disparition sous les traits du comédien Ashton Kutcher. Dotée d’un budget très modeste et tourné en à peine un mois, cette oeuvre se révèle étonnamment passionnante, bien rythmée et impeccablement interprétée. Même ceux qui n’y connaissent rien en matière de technologie ou ne sachant que le minimum sur l’inventeur et entrepreneur visionnaire américain seront pris par cette histoire.

Certes, le réalisateur Joshua Michael Stern s’en tient à un cahier des charges spécifique au genre, on suit le personnage principal de la vingtaine à la quarantaine en gros avec ses hauts et ses bas, ses rencontres déterminantes, ses failles, ses coups de sang (contre ses employés qui ne prennent pas au sérieux leur boulot), ses côtés sombres (pas trop, juste ce qu’il faut) et son génie misanthrope (tout le film en gros), mais avec un certain savoir-faire qui fait mouche, même du point de vue de la reconstitution, en collant le plus possible à la réalité, au point de tourner dans le véritable garage où est née la société Apple. Toutefois, il semble que le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak, ait évoqué les nombreuses libertés prises par le scénariste quant aux faits qui sont relatés dans Jobs.

Ashton Kutcher étonne il est vrai. Vraisemblablement, l’acteur a travaillé bien en amont pour s’imprégner du rôle, au point d’adopter la démarche sautillante spécifique de Steve Jobs, son phrasé, ses tics nerveux, son regard fou-furieux quand il s’emportait, et même son régime alimentaire à base de fruit qui lui a d’ailleurs valu d’être hospitalisé pour cause de carences. Très proche physiquement, il parvient à redonner vie à Steve Jobs tout en créant un véritable personnage de fiction que l’on suit à travers les plus grandes années de sa carrière, la création d’Apple donc, mais aussi son éviction par les actionnaires de sa propre société jusqu’à son comeback au milieu des années 1990 et la création de l’iPod en 2001.

N’oublions pas l’excellence des seconds rôles qui gravitent autour de Kutcher, surtout Josh Gad (découvert dans Las Vegas 21), Dermot Mulroney, Lukas Haas, Matthew Modine et J.K. Simmons, grâce auxquels l’émotion pointe sans que l’on s’y attende. Si l’on excepte quelques digressions de cette hagiographie, Steve Jobs shooté qui trouve l’inspiration dans un champ de blé en entendant du Bach, on est pris de la première à la dernière image par le destin authentique de cet homme hors du commun que certains élèvent aujourd’hui au rang d’icône.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le disque vendu dans le commerce est un Blu-ray avec fourreau cartonné. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Nous vous conseillons de revoir Jobs en compagnie du réalisateur qui livre un excellent commentaire audio (VOST), dynamique, dense, informatif, enjoué, passionné, sans aucun temps mort durant plus de deux heures. De la première à la dernière image, Joshua Michael Stern aborde toutes les facettes de son film, l’aspect technique, le manque de budget, les partis pris, la préparation d’Ashton Kutcher, la collaboration avec les comédiens, mais notre interlocuteur prolonge également le portrait de Steve Jobs à travers d’autres anecdotes et souvenirs qu’il n’a pas pu restituer à travers son long métrage. Un commentaire indispensable donc !

S’ensuivent trois petites séquences coupées (3’) très réussies, centrées sur le refus de paternité de Steve Jobs puis sur sa relation avec sa fille Lisa quelques années plus tard. Une autre séquence prolonge quelque peu le retour de Jobs chez Apple.

Nous trouvons ensuite un court module de trois minutes consacré à l’enregistrement de la bande originale à travers des images de la session d’enregistrement et un entretien avec le compositeur John Debney qui revient sur la recherche et la création du thème central qui devait refléter la personnalité complexe de Steve Jobs. Le metteur en scène Joshua Michael Stern intervient également rapidement pour évoquer sa collaboration avec John Debney.

Xavier Niel, fondateur de Free, celui que les médias français ont surnommé le « Steve Jobs français » donne son avis, évidemment dithyrambique, sur le film de Joshua Michael Stern (6’) et l’interprétation d’Ashton Kutcher. Fidèle à lui-même, Xavier Niel est enjoué dans ses propos, que l’on regrettera d’être entrecoupés par la bande-annonce en version française.

Ashton Kutcher bénéficie de deux interviews (8’ et 5’) durant lesquelles il s’exprime sur la carrière de Steve Jobs, sur sa préparation, sur la psychologie du personnage, ses recherches personnelles et le travail sur les archives, sur la démarche et le phrasé à adopter pour pouvoir incarner ce personnage. Quelques images de tournage viennent illustrer l’ensemble.

D’autres interviews des comédiens, du réalisateur, des producteurs, du scénariste sont également disponibles (28’). Ils abordent la personnalité et l’oeuvre de Steve Jobs, la reconstitution et le travail d’Ashton Kutcher à travers des propos élogieux et un concours de celui qui dira le plus « amazing ».

L’interactivité se clôt avec les bandes-annonces et des liens Internet.

Image - 5,0 / 5

La très belle photographie de Jobs par le chef opérateur Russell Carpenter (Titanic, Las Vegas 21) s’inspire de certaines photos d’Helen Levitt, surtout durant la première partie avec des teintes vertes sourdes, des couleurs ambrées et même légèrement chocolatées. Ce master HD en met souvent plein les yeux avec une superbe luminosité, des détails à foison aux quatre coins du cadre large, un léger grain plaisant et une profondeur de champ très appréciable. Le piqué est aiguisé à souhait, les contrastes denses et les partis pris caractérisant les années 1970 jusqu’au début des années 2000 sont admirablement restitués. Il serait difficile de faire mieux !

Son - 4,0 / 5

On s’attendait à une immersion plus probante. Toutefois, les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 parviennent sans mal à plonger les spectateurs dans l’ambiance du film. Certes, beaucoup de séquences reposent souvent et essentiellement sur les dialogues - solidement plantés sur la centrale - et donc sur la scène frontale, mais la spatialisation musicale, la composition de John Debney mais aussi les tubes des années 1970-1980, est systématique et les effets naturels parviennent à poindre aux moments opportuns. Du point de vue limpidité et osmose entre les effets et les voix, la version originale l’emporte sur son homologue.

L’éditeur joint également une piste française en Audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,5
5
0
4
1
3
1
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
P. de Melun
Le 8 février 2024
Moi qui ai connu les premiers Apple et le démarrage de l’informatique personnelle, ce biopic sur Steeve Jobs m’a pleinement intéressé. Il y avait à cette époque une vraie frénésie autour des marques comme Commodore, Atari, Amstrad, le PC d’IBM … et le fameux Apple II. Le film l’évoque en partie. Ashton Kutcher campe assez bien son personnage avec ses parts d’ombre, son coté visionnaire et son grand sens du marketing. Il y a des manques, des raccourcis dans la biographie et l’histoire de la création de la firme à la pomme qui a révolutionné notre façon de consommer et de communiquer mais l’ensemble est plutôt bien amené et je m’y suis plutôt bien retrouvé. L’essentiel est là même s’il y a des imperfections. Ce biopic ne mérite pas autant de critiques négatives, peut-être liées au choix de l’élitisme qu’a fait Apple dès sa création en segmentant le marché.
Avatar
Franck Brissard
Le 10 janvier 2014
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Jobs
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)