Blue Jasmine (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Woody Allen
Avec Alec Baldwin, Cate Blanchett et Louis C.K.

Édité par TF1 Studio

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Le 29/01/2014
Critique

Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaires fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

Woody est enfin de retour ! Non pas que le bougre n’ait pas signé de film depuis longtemps puisqu’il commence toujours le tournage d’un nouvel opus alors que le précédent n’est pas encore sorti, mais on commençait à désespérer après une escapade londonienne franchement ratée (Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu), une halte parisienne (Minuit à Paris) plaisante mais trop scolaire, et un arrêt inepte dans la capitale italienne (To Rome with Love).

Blue Jasmine remet les pendules à l’heure, puisque non seulement le réalisateur revient sur le continent américain et confie à Cate Blanchett - l’une des meilleures actrices au monde - le rôle principal, mais il signe également un de ses plus beaux portraits de femme depuis belle lurette, croisant le passé (à New York) et le présent (à San Francisco) du personnage dans un montage dynamique et toujours maîtrisé.

Convoquant à la fois Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams et Une femme sous influence de John Cassavetes, Woody Allen pose étonnamment ses bagages sur la côte ouest des Etats-Unis, à San Francisco plus précisément, et force est d’admettre que ce changement d’air lui fait un bien fou, et à nous aussi par la même occasion. Si Blue Jasmine vaut essentiellement pour l’extraordinaire composition de Cate Blanchett, passant du rire aux larmes en une seconde, du sourire étincelant au visage complètement effondré, Woody Allen s’entoure une fois de plus de remarquables et attachants comédiens qui gravitent autour de Jasmine, comme des électrons autour du noyau central. Ces personnages, souvent issus d’un milieu populaire et diamétralement opposés à celui de Jasmine - chose rare chez Woody Allen - sont divinement incarnés par Sally Hawkins (vue dans Le Rêve de Cassandre et surtout Be Happy de Mike Leigh), le fidèle Alec Baldwin (en mode Bernard Madoff), l’explosif Bobby Cannavale, Peter Sarsgaard, Michael Stuhlbarg, Louis C.K. et Alden Ehrenreich, un casting quatre étoiles comme seul Woody Allen est capable de réunir devant la caméra.

Avec la photo lumineuse et chatoyante de Javier Aguirresarobe et le mythique Blue Moon qui rythme le récit, Blue Jasmine s’avère être un très grand film drôle, émouvant, intelligent, empreint d’une magie propre au réalisateur aux lunettes rondes qui retrouve enfin un état de grâce inespéré. Comme dans ses plus grands films, derrière la comédie se dessinent un certain désenchantement et un pessimisme rare, à l’instar de la dernière séquence durant laquelle Cate Blanchett, digne héritière de Gena Rowlands en héroïne dépressive, soucieuse de l’image qu’elle renvoie (comme Blanche DuBois dans Un tramway nommé Désir), en perte totale de repères, mythomane - au point de ne plus distinguer le vrai du faux - et complètement paumée, hypnotise littéralement le spectateur à travers un monologue désespéré qui nous cloue à notre fauteuil. Elle est éblouissante.

Pourvu que Woody reste cette fois sur cette lancée, comme l’avait fait (faussement) espérer Match Point il y a presque dix ans !

Édition - 6 / 10

Le menu principal est animé et musical. Pas même une bande-annonce n’est disponible en guise de supplément.

Pour Blue Jasmine, Woody Allen retrouve le chef opérateur espagnol Javier Aguirresarobe, qui avait déjà signé la photo de Vicky Cristina Barcelona en 2008. À l’instar des partis pris esthétiques de ce film, la photo fait la part aux couleurs vives et chatoyantes. Ce master HD au format 1080p (AVC) restitue avec brio les volontés artistiques originales, mais le piqué en prend un coup et l’image paraît parfois trop douce. Cela est d’autant plus notable sur les plans larges où les couleurs manquent sensiblement de fermeté.

Heureusement, Woody Allen n’est pas un adepte des grands mouvements de caméra et les plans fixes sont souvent magnifiques et le relief fort appréciable. Les séquences extérieures diurnes sont les mieux loties avec une luminosité plaisante et des détails plus acérés sur le cadre large. A part quelques légères pertes de la définition notables sur le rendu des visages, cette édition HD demeure un très bel objet.

Depuis l’édition Blu-ray de To Rome with Love, l’éditeur joint deux mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1. Mais ne vous emballez pas trop vite car l’apport des latérales demeure complètement anecdotique. Si les dialogues de la version française sont dynamiques, ils tendent à prendre le pas sur les ambiances annexes et l’ensemble manque de naturel. La piste anglaise est évidemment celle à privilégier, d’autant plus que la musique, les voix, les ambiances et effets s’accordent avec une réelle homogénéité, mais essentiellement sur la scène frontale.

L’éditeur joint également une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Mars Distribution

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6 / 10
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Philippe Gautreau
Le 13 avril 2014
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 26 janvier 2014
Pas de commentaire.

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