9 mois ferme (2013) : le test complet du Blu-ray

Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux moeurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob Nolan, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend…

5ème long métrage pour Albert Dupontel devant et derrière la caméra, 9 mois ferme navigue dans les eaux désormais bien connues du réalisateur de Bernie ou Le Vilain.

Des personnalités en décalage, un humour grinçant, des gags gores, de la fantaisie, une pincée de cruauté et toujours beaucoup de tendresse pour des personnages qui n’attirent pas franchement la sympathie à première vue.

Et c’est bien là un autre trait fort du cinéma d’Albert Dupontel : voir l’humain derrière le masque de la folie, de la rigueur ou même d’une certaine « simplicité ».

Dupontel est l’un de ces très rares réalisateurs français qui n’hésite pas à gratter (souvent jusqu’au sang) le vernis du politiquement correct et à ne censurer aucune idée, même la plus folle ou la plus absurde.

Une juge bourrée qui s’envoie en l’air avec un criminel au milieu des poubelles ? Check ! Un vieux qui se fait cambrioler, se fait couper bras et jambes et bouffer les yeux ? Check ! Un jugement d’avortement improvisé, perché sur une chaise posée sur un bureau ? Check ! Un avocat qui bégaie plus qu’il ne respire ? Check ! Une galerie de seconds rôles tous aussi débiles ou pleutres les uns que les autres ? Encore check !

En première ligne on trouve évidemment Albert Dupontel qui se glisse dans son rôle fétiche d’un gars un peu bas de plafond mais avec une logique humaine implacable et désarmante face à une Sandrine Kiberlain rigide et implacable qui va doucement s’humaniser au contact de cet être marginal qui vient littéralement bouleverser sa vie bien rangée. L’occasion de découvrir une facette assez inexploitée de l’actrice, capable d’aller jusqu’au bout des idées de Dupontel, de se prendre des gamelles et de foncer dans une douce folie.

Le verdict est sans appel : drôle, cruel, tendre, c’est du Dupontel à 100% et ça va encore être une source de phrases cultes.

Relax, on est chez Wild Side, l’édition est donc soignée, des menus jusqu’à la qualité technique.

La sélection de bonus est légère en terme de temps, mais suffisante pour prendre la température d’un tournage sous le signe d’une détente studieuse. Un court making of s’arrête sur des scènes ou aspects du film, le making of des effets spéciaux permet de se rendre compte à quel point ceux-ci se cachent partout (même dans une comédie), le VIP Day part à la rencontre de 3 des guests du film dont le Monty Python Terry Gilliam en criminel fou et Jean Dujardin en traducteur de langue des signes très particulier, et une galerie photos sous forme de diaporama pour clore la partie vidéo. On trouve également, comme souvent avec Dupontel, un commentaire audio du réalisateur qui est heureusement toujours aussi bavard et déborde d’anecdotes et surtout d’informations techniques sur chaque scène.

Homme d’image, Albert Dupontel a bien évidemment soigné celles de 9 mois ferme. Mouvements de caméra inédits, cadrages originaux, montage astucieux, le tout est accueilli par un encodage qui n’oublie aucun détail.

Le son n’est pas en reste avec une piste DTS-HD Master Audio 5.1 qui en a elle aussi dans le ventre et délivre des ambiances riches et des dialogues très clairs.

Crédits images : © Wild Side