Bad Grandpa (2013) : le test complet du Blu-ray

Johnny Knoxville est Irving Zisman, un grand-père trash de 86 ans, qui se retrouve de façon inattendue avec la garde de son petit-fils de 8 ans, Billy. Ces deux générations de fauteurs de troubles ont tôt fait de tisser des liens lors d’un « roadtrip » déjanté au coeur des Etats-Unis, au cours duquel ils vont multiplier les catastrophes et les situations embarrassantes pour les gens qui les entourent… et qui n’ont aucune idée qu’ils sont les vedettes d’une comédie filmée en caméra cachée.

Depuis 1999, l’émission de télévision américaine Jackass n’a eu de cesse de faire des émules avec ses cascades trash et défis débiles réalisés uniquement dans le but de faire rire. Diffusé originellement sur MTV en épisodes de vingt minutes, Jackass a ensuite pris d’assaut le grand écran en 2002. Jackass : Le Film a été un tel succès (80 millions de dollars de recettes pour 5 millions de budget), que deux suites ont ensuite vu le jour (en 2006 et 2010) avec un succès toujours grandissant, en particulier Jackass 3D qui fit empocher 170 millions de dollars à ses heureux de producteurs !

Pour Bad Grandpa, le leader Johnny Knoxville, revient au cinéma dans la peau du vieil Irving Zisman. Parfaitement grimé (trois heures de maquillage) en vieux pervers de 86 balais, le comédien avait déjà interprété Irving Zisman dans les précédents épisodes de Jackass au cinéma. Il est ici (presque) seul en scène, seulement accompagné d’un petit garçon de huit ans, étonnant Jackson Nicoll dans le rôle du petit-fils, tous deux prêts à en faire voir des vertes et des pas mûres aux personnes qu’ils vont croiser sur leur chemin.

Et c’est parti pour 1h40 de caméras cachées, certes inégales, mais franchement réjouissantes (les funérailles, la vente de biens, le concours de beauté, la partie de bingo) si on a bien pensé à déposer son cerveau au vestiaire avant que ça commence. Tout est ici prétexte à rire, gras, souvent vulgaire, toujours en dessous de la ceinture, et qu’est-ce que c’est bon ! Johnny Knoxville donne réellement de sa personne et ne recule devant rien pour faire rire ses fans, qui ont d’ailleurs fait un triomphe au film aux States avec plus de 100 millions de dollars de recettes.

Certes, on se fout totalement du semblant de fiction concoctée, écrite et produite par le comédien et Spike Jonze (un des créateurs de Jackass) pour l’occasion, autrement dit pour justifier et relier les caméras cachées réalisées par le fidèle Jeff Tremaine. Cependant, Bad Grandpa n’a souvent rien à envier à un Borat dans son portrait finalement dressé de l’Amérique profonde, et emporte facilement l’adhésion si le spectateur a décidé de se reposer et de passer un excellent moment de détente. Un antidépresseur hautement recommandé.

La jaquette reprend le visuel de l’affiche. Cette édition Blu-ray comporte la version longue de Bad Grandpa, soit 10 minutes supplémentaires. La sérigraphie du disque est sobre, le menu principal animé et musical.

En plus de la version longue, l’éditeur propose de découvrir quelques versions alternatives (20’), des scènes coupées (6’), ainsi que les coulisses du film (34’). Cette heure supplémentaire n’est pas de trop puisque tout ce qui est montré est presque aussi drôle, voire parfois encore plus que le film lui-même.

Divisé en huit chapitres, le making of dévoile la préparation des caméras cachées, des répétitions entre Johnny Knoxville et Jackson Nicoll (la répétition du concours de beauté vaut son pesant), des essais cascades (le manège détraqué, le lit électrique), le tout ponctué par des entretiens des comédiens, du réalisateur et des producteurs. Nous y voyons également la réaction des personnes piégées quand le premier assistant vient leur dire qu’il s’agissait en fait d’un canular, ainsi que divers gags qui n’ont pas fonctionné au moment du tournage et qui ont été mis de côté.

Les trois scènes coupées et les six versions alternatives prolongent les séquences de la salle d’attente (excellente) et des tours de magie réalisés dans la rue (bidonnants).

Bad Grandpa a été réalisé au moyen de caméras numériques, la plupart du temps dissimulées aux yeux des passants. La définition dépend donc des conditions de prises de vues - parfois une caméra cachée dans une poubelle, derrière un miroir sans tain, dans un sac à main - mais le Blu-ray est le support idéal pour (re)découvrir le film de Jeff Tremaine. Les couleurs sont plutôt vives, quelques gros plans sortent du lot, les séquences plus « traditionnelles » profitent de l’apport HD (1080p, AVC) avec une luminosité probante. N’attendez pas une définition exemplaire, ce n’est pas le but, puisque certains flous, saccades et pertes de détails ne sont pas rares, mais cette édition permet de profiter au mieux des volontés artistiques originales.

Seule la version originale bénéficie d’un encodage DTS-HD Master Audio 5.1. On ne va pas se plaindre puisque la version doublée en français - pauvre Dolby Digital 5.1 - est immonde et dénature complètement le film. Toutefois, la piste anglaise n’est en rien explosive et seule l’excellente bande-son jouit d’une spatialisation digne de ce nom. Le reste du temps, l’action demeure canalisée sur les enceintes frontales, les voix sont solidement plantées sur la centrale, tandis que le caisson de basses reste au point mort.

Crédits images : © Paramount Pictures