Du sang et des larmes (2013) : le test complet du Blu-ray

Le 28 juin 2005, un commando de quatre Navy Seals prend part à l’opération « Red Wings », qui a pour but de localiser et éliminer le leader taliban Ahmad Shah. Mais rapidement repérés et encerclés, les quatre soldats vont se retrouver pris au piège.

C’est ce qu’on appelle un film coup de poing. Celui qu’on ne voyait pas arrivé et qui vous met KO du début à la fin. Réalisé par Peter Berg, acteur passé à la mise en scène en 1998 avec le désormais culte Very Bad Things et qui a depuis signé Hancock et Le Royaume, Du sang et des larmes est probablement un des meilleurs films de guerre de ces dix dernières années.

Porté par quatre comédiens exceptionnels, Mark Wahlberg, Taylor Kitsch (déjà soldat de la Navy dans Battleship), Emile Hirsch et Ben Foster, cette oeuvre magistrale s’inspire d’un fait réel survenu en Afghanistan le 28 juin 2005, l’opération Red Wings, raconté par Marcus Luttrell dans son livre intitulé Le Survivant (Lone Survivor en version originale), publié en 2007, dans lequel il relate son expérience sur le terrain en Afghanistan au sein des Navy Seals. Tandis qu’ils se préparaient à capturer le haut dirigeant taliban Ahmad Shah, Marcus Luttrell et ses trois camarades d’armes se sont fait repérer, encercler par les insurgés avant de tomber sous le feu nourri de leurs adversaires. Marcus Luttrell est le seul à être parvenu à s’en sortir.

Peter Berg prend d’abord le temps d’installer ses personnages, leur environnement, leur quotidien, leur amitié, leur fraternité. Le montage va à contre-courant des films de genre plus récents puisque l’action demeure toujours lisible. La mise en scène est intelligente, inspirée, virtuose même, la photo très belle et le travail sur le son participe à la mise sous tension permanente dès que les quatre soldats posent le pied sur cette montagne ennemie qui leur sera fatale. On est pris aux tripes, réellement.

Le réalisateur suit ses personnages comme un cinquième homme et place le spectateur en tant que témoin d’une violence sans nom, sèche, brutale, frontale, sanglante, durant près d’une heure non-stop. Il faut dire que Peter Berg a laissé mûrir ce projet pendant cinq ans, cinq années durant lesquelles il n’avait de cesse de peaufiner son approche pour plonger l’audience dans un véritable enfer avec un réalisme confondant, implacable et époustouflant, sans pour autant tomber dans le patriotisme vulgaire et gratuit. Un devoir de mémoire avant tout. Autant dire que le défi est évidemment relevé avec maestria.

Du sang et des larmes est à n’en pas douter un futur classique du genre, alors précipitez-vous dessus !

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical. Pour sa sortie dans les bacs, M6 n’a pas repris le visuel de l’affiche française mais a étonnamment repris celui de l’affiche américaine avec un gros plan sur Mark Wahlberg. Pas certain que ce nouveau visuel se révèle plus efficace…

M6 nous gratifie de plus d’une heure de suppléments répartie en six modules. Adapter l’histoire à l’écran (5’), Recréer la fusillade (10’), Apprendre les bases (6’), Le Pachtounwali (4’), La Détermination du soldat (28’) et Hommage aux héros de l’opération Red Wings (11’).

A travers tous ces modules, le réalisateur Peter Berg, les producteurs, les comédiens, le chef décorateur, le directeur de la photographie, Marcus Luttrell et les familles des quatre soldats évoqués dans le film, reviennent sur la véritable histoire de Du sang et des larmes, la genèse du projet. L’ensemble est largement illustré par de multiples et impressionnantes images de tournage, de l’entraînement des comédiens avant le tournage (maniement des armes à balles réelles, jargon, déplacement) sous la supervision de Navy Seals, du réalisateur à l’oeuvre avec ses acteurs et des prises de vues mouvementées des séquences d’affrontements et des cascades ahurissantes tournées par la seconde équipe.

Le segment consacré au Pachtounwali, en apprend plus sur ce code coutumier commun aux différentes tribus pachtounes réparties de part et d’autre de la frontière afghano-pakistanaise et dans différentes autres régions de l’Afghanistan. C’est grâce à cette tradition que Marcus Luttrell a pu être protégét et sauvé. Ce dernier se voit consacrer le documentaire le plus long de cette interactivité, durant lequel on le suit chez lui jusqu’au plateau de Du sang et des larmes sur lequel il a oeuvré en tant que conseillé mais également en tant qu’acteur en faisant une petite apparition. Un très bel hommage est également rendu aux soldats Michael P. Murphy, Danny Dietz et Matthew Axelson, les trois frères d’armes de Marcus Luttrell, disparus durant l’opération Red Wings.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

M6 Vidéo se devait de mettre la barre très haute pour cet excellent film. C’est chose faite avec cette fantastique édition HD (1080p, AVC) qui en met plein la vue. Le réalisateur Peter Berg s’est octroyé les services de son fidèle chef opérateur Tobias A. Schliessler (Battleship, Hancock, Bienvenue dans la jungle). Les partis pris esthétiques font la part belle au grain flatteur pour les mirettes, mais aussi et surtout aux couleurs chaudes, souvent difficiles à retranscrire sur le petit écran, qui trouvent ici un écrin magnifique. Il n’y a qu’à voir les crépuscules et le soleil tapant en plein sur l’objectif pour se rendre compte de la beauté de la copie.

Ce master respecte non seulement les volontés artistiques originales, mais parvient à les sublimer, y compris sur les séquences plus mouvementées qui n’entraînent jamais de perte de la définition. Le piqué n’est jamais altéré, les contrastes demeurent d’une richesse jamais démentie, les noirs sont denses, la profondeur de champ indéniable, le cadre large fourmille de détails, le relief est omniprésent (voir les décors naturels) et les gros plans sont vraiment impressionnants.

Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de Peter Berg, dès que les quatre personnages principaux se retrouvent sous le feu nourri des talibans, autrement dit à la 55è minute. Nous vous conseillons donc de visionner Du sang et des larmes en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. La piste anglaise bénéficie d’un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 véritablement explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres du début des hostilités jusqu’à la dernière séquence. Entre-temps, le réalisateur aura bien pris soin de plonger le spectateur dans un environnement anxyogène. Pendant deux heures, la musique d’Explosions in the Sky et de Steve Jablonsky est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale.

N’oublions pas la piste française, également livrée en DTS-HD Master Audio 5.1, qui bien que concentrée sur les voix et manquant souvent d’homogénéité entre les dialogues, les effets et la musique, parvient à tirer son épingle du jeu sur les scènes d’affrontements. Dans les deux cas, le caisson de basses a fort à faire !

Le changement de langue est possible à la volée et les sous-titres ne sont pas imposés sur les version originale. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © M6 Vidéo