Hors limites (2001) : le test complet du Blu-ray

Cinquante kilos d’héroïne ont disparu du dépôt central de la police de Detroit. Exécuté par un commando de six hommes, ce coup monté est l’oeuvre de professionnels. En dépit de ses loyaux services, Orin Boyd, un flic aux méthodes quelque peu orthodoxes, est rétrogradé au poste de police 13 dans le quartier le plus dur de la ville. Il oriente l’enquête vers Latrell Walker, un dealer dont la réputation n’est plus à faire.

Depuis Piège en haute mer en 1992, son plus gros succès, la carrière de Steven Seagal stagne. Terrain miné, Piège à grande vitesse, Ultime décision, L’Ombre blanche ont certes connu des succès d’estime mais peinent de plus en plus à attirer les spectateurs dans les salles. Menace toxique et Piège à haut risque sortent d’ailleurs directement dans les bacs. Les fans de Stevie doivent attendre 2001 pour retrouver le septième dan d’aïkido sur le grand écran dans Hors limites.

Réalisé par l’inénarrable Andrzej Bartkowiak, qui avait pourtant bien commencé sa carrière en tant que directeur de la photographie pour Sidney Lumet (Le Prince de New York,

Le Verdict, A la recherche de Garbo, Contre-enquête), Hors limites est produit par un Joel Silver en perte de vitesse (Donjons & Dragons, Fausse donne, La Maison de l’horreur). Andrzej Bartkowiak a eu la fâcheuse idée de passer derrière la caméra en 2000 avec l’horrible Roméo doit mourir, surfant sur la nouvelle popularité américaine de Jet Li depuis L’Arme fatale 4, produit par Joel Silver et photographié par… Andrzej Bartkowiak justement.

Hors limites est le deuxième long métrage du réalisateur polonais, dont la « prestigieuse » carrière s’est enrichie depuis des films En sursis, Doom et Street Fighter : Legend of Chun-Li, c’est dire si le mec est bon. Pourtant, Hors limites demeure son film le plus potable et reste d’ailleurs bien fichu dans son genre. Alors certes il ne faut pas en demander beaucoup, mais Hors limites est un petit polar urbain aux scènes d’action gentiment abracadabrantes et remplit son contrat en divertissant le spectateur qui n’a rien de mieux à faire pendant 1h40. L’enquête se suit sans heurts, la musique est abrutissante et participe à la petite lobotomisation de l’audience, Stevie tricote toujours en courant avec ses longues gambettes et se voit aidé de câbles pour mettre une tatane à ceux qui s’en prennent à lui. D’où un côté comique évidemment involontaire.

Aux côtés de l’acteur principal, le célèbre rappeur DMX américain s’en sort plutôt bien et fait preuve d’un certain charisme. On ne sait pas si cela a un rapport avec Hors limites, mais depuis, DMX a connu 13 incarcérations et 25 arrestations. Il a également été placé en hôpital psychiatrique. Faites donc attention si vous décidez de visionner Hors limites, on ne sait jamais.

Steven Seagal connaît ici son dernier succès au cinéma et une de ses dernières apparitions sur le grand écran puisqu’après Mission Alcatraz en 2002, il faudra attendre Machete (2010) de Robert Rodriguez pour revoir un film avec Stevie autrement qu’en DVD…

La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend le visuel de l’affiche du film, car oui, il fut un temps où les films avec Steven Seagal étaient projetés au cinéma. Le menu principal est fixe et musical.

Un making of promotionnel (19’) donne un aperçu du tournage en se focalisant évidemment sur les scènes d’action du film. A cela s’ajoutent quelques interviews des comédiens (dont Steven Seagal qui murmure) et des producteurs qui s’adonnent à un passage de pommade collectif qui devrait les protéger du soleil pendant quelques années encore.

S’ensuit un court et horripilant module centré sur le comédien Anthony Anderson (vu dans Roméo doit mourir, Fous d’Irène, Big Mamma) dont on suit une journée de travail (9’) en enchainant les vannes ratées et en gueulant tout le temps. Irritant.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et un clip de DMX « Ain’t No Sunshine ».

Hors limites retrouve un sacré peps avec ce master HD (AVC, 1080p) qui frôle d’ailleurs la perfection. La propreté est déjà très agréable, les contrastes certes un peu légers mais bien équilibrés, les séquences diurnes sont claires, les gros plans nets et précis (les rides et les implants capillaires de Stevie), et la colorimétrie est renforcée. Si le piqué manque parfois de mordant et la profondeur de champ de détails, l’image affiche un joli grain cinéma, les ambiances nocturnes demeurent solides et la photo du chef opérateur Glen MacPherson (John Rambo, Roméo doit mourir) n’a jamais été aussi flatteuse pour les mirettes et participe grandement à la redécouverte de ce Steven Seagal recommandable.

En DTS HD Master Audio 5.1 anglais, les scènes d’action sont propices à des effets vrombissants du caisson de basses qui fait littéralement vibrer votre salon. Les voix sur la centrale sont vives et précises, du moins autant que peut l’être celle de Steven Seagal, la balance frontale est percutante et les enceintes arrière sont constamment mises à contribution grâce aux ambiances naturelles, à la musique (bourrin) du film. La version française ne dispose que d’une piste Dolby Digital 5.1 et n’est même pas comparable avec la DTS HD Master Audio anglaise en termes d’ardeur et de spatialisation. Le doublage est rigolo, certaines ambiances surround sortent du lot, même si elles sont moindres et il ne faut pas hésiter à monter le volume pour profiter suffisamment de l’ensemble des enceintes.

Crédits images : © Warner Bros.