Velvet Goldmine (1998) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Todd Haynes
Avec Evan McGregor, Jonathan Rhys-Meyers et Toni Collette

Édité par Carlotta Films

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Le 26/06/2014
Critique

A travers l’enquête d’Arthur, un journaliste anglais expatrié à New York, sur une star du Glam Rock, Brian Slade, évocation des années soixante-dix en Angleterre. Arthur explore l’ascension et la chute de Brian Slade qui fut son idole quand il était adolescent à Manchester, son mariage avec Mandy et sa liaison avec Curt Wild, une star de la scène rock américaine. Cette enquête sera pour Arthur l’occasion de se pencher sur son passé, et de comprendre à quel point Brian Slade et Curt Wild ont bouleversé sa vie.

C’est un film culte, une oeuvre importante de la fin des années 1990. Trois ans après l’incroyable Safe, son deuxième long métrage après Poison en 1991, Todd Haynes réalise Velvet Goldmine, une vision très personnelle d’une période clé de la musique des seventies, le glam-rock, très librement inspirée de la vie de David Bowie - le titre du film est tiré de celui d’une de ses chansons - et Iggy Pop.

Les niveaux de lecture sont multiples dans ce film d’une densité extraordinaire qui hypnotise le spectateur dès les premières images. La musique, l’atmosphère, le cadre, participent à l’immersion du spectateur. Les thématiques du cinéma de Todd Haynes, la monotonie du quotidien, comment assumer sa solitude, le droit à la différence, la peur du regard des autres, la marginalisation sont au coeur de Velvet Goldmine.

Le cinéaste ressuscite cette période charnière de sa propre vie, celle où les consciences politiques s’éveillaient, tout comme les droits des homosexuels, le féminisme, tout ce qui était passé sous silence après des années misogynes, puritaines et homophobes. Todd Haynes célèbre l’esprit d’Oscar Wilde, comme l’instaure génialement et singulièrement le prologue, dans un contexte particulier, en touchant à plusieurs genres, un film musical, un biopic sur un chanteur fictif (quoique…), une histoire d’amour (bisexuelle), le fantastique (le prologue au XIXe siècle), sans oublier le film-noir (vois-off comprise) avec une enquête menée par un journaliste.

Il s’en dégage une mélancolie, une nostalgie d’un passé oublié et enterré, qui foudroie le coeur du spectateur puisque ce conte universel nous renvoie à notre propre adolescence. Au-delà de la superbe reconstitution (magnifique photo), du soin apporté aux chansons (la BO est à tomber), aux décors et aux costumes délirants à paillettes, le film offre à ses étincelants comédiens, Ewan McGregor, Jonathan Rhys Meyer, Toni Collette et Christian Bale, un de leurs plus grands rôles. Ils illuminent de leur immense talent ce très grand fiilm, passionnant et souvent bouleversant, qu’est Velvet Goldmine.

Présentation - 5,0 / 5

La superbe jaquette est glissée dans un boîtier classique de couleur noire, lui-même recouvert d’un surétui liseré mauve. Le menu principal est évidemment animé, musical et multicolore. N’oublions pas la sérigraphie simple, mais élégante du disque. Encore un superbe objet made in Carlotta.

Bonus - 2,0 / 5

En plus de la bande-annonce d’époque et des credits du disque, Carlotta Films nous livre un making of (26’), également d’époque et déjà disponible sur l’édition DVD sortie en 2003 chez TF1 Vidéo, constitué de larges extraits du film, d’interviews des comédiens, du producteur Michael Stipe (chanteur et parolier du groupe de rock américain R.E.M.), de la costumière, du maquilleur et du réalisateur Todd Haynes, et quelques rapides images issues du tournage. Classique, mais un peu vieillot dans sa forme (proposé en basse définition qui plus est), ce documentaire revient notamment sur la reconstitution des années 1970, les thèmes abordés dans Velvet Goldmine, la préparation des acteurs, les costumes, les couleurs.

Image - 3,5 / 5

Ce master HD au format respecté 1.85 de Velvet Goldmine présente une propreté quasi-irréprochable. Néanmoins, les partis pris de la directrice de la photographie Maryse Alberti (Happiness, The Wrestler) donnent du fil à retordre, notamment avec un usage de filtres, et l’image de ce Blu-ray (au format 1080p, AVC) demeure perfectible. La copie est certes immaculée et quasiment dépourvue de déchets résiduels, mais les couleurs restent un peu trop ternes à notre goût et manquent singulièrement de peps. L’excentricité des costumes et des maquillages n’est guère mise en valeur, un voile granuleux s’installe souvent devant nos yeux, les contrastes manquent parfois de fermeté et quelques flous sporadiques sont à déplorer.

Les personnages se détachent sans mal devant des fonds unis, entre chaud et froid, les gros plans sont bien restitués bien que manquant de détails. Les noirs paraissent tantôt concis tantôt poreux en tirant sur le bleu et dénaturent quelque peu le piqué. Les séquences se déroulant dans les soirées branchées éclairées aux néons sont particulièrement soignées, le codec consolide l’ensemble avec brio et évite les fourmillements intempestifs. En dépit des divers accrocs constatés, voilà un nouvel écrin idéal pour redécouvrir ce grand film de Todd Haynes.

Son - 4,5 / 5

Alors là, chapeau ! Comme l’indique le carton en introduction, n’hésitez pas à monter le volume, car c’est du très grand spectacle ! Velvet Goldmine est une oeuvre comportant moult chansons entonnées par les acteurs eux-mêmes. Uniquement disponible pour la version originale, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle particulièrement explosif. La bande originale trouve ici un coffre inédit, un nouvel écrin acoustique dynamique et même percutant, jamais entaché par un souffle quelconque.

Ce mixage éclatant combine la musique et les dialogues avec une fluidité et une ampleur quasi-exemplaires. Les frontales et les latérales rivalisent de dynamisme, les chants sont exsudés avec force, la spatialisation est démentielle, les effets solides et le caisson de basses participe joyeusement à ce spectacle. On en redemande !

La version originale bénéficie également d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0 exemplaire et limpide. Le confort phonique est ensuite assuré par la piste française en DTS-HD Master Audio 2.0, même si cette version reste purement facultative et réservée uniquement aux réfractaires de la VO.

Crédits images : © Velvet Goldmine Productions

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 7 juin 2014
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Giuseppe Salza
Le 27 août 2013
Pas de commentaire.
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Gilles
Le 20 août 2003
Pas de commentaire.

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