Réalisé par Peter Webber
Avec
Tommy Lee Jones, Matthew Fox et Eriko Hatsune
Édité par Seven7
Après la capitulation japonaise en 1945, Bonner Fellers, général de l’équipe MacArthur, est chargé d’enquêter sur l’implication de l’empereur Hirohito dans les crimes de guerre commis par l’armée impériale. Le général devra décider s’il faut traduire l’empereur devant le Tribunal international alors que le pays est dévasté et que le culte impérial est encore bien vivant.
Crimes de guerre (Emperor) ouvre une page d’histoire assez méconnue. Depuis le bombardement surprise de Pearl Harbor, l’hostilité croissante du peuple américain envers les Japonais, relayée par les politiques, a alimenté un besoin de vengeance.
Le général Douglas MacArthur devait, aussi vite que possible, établir que l’empereur Hirohito avait joué un rôle déterminant dans le déclenchement de la guerre et le faire traduire devant un tribunal international qui l’aurait, très vraisemblablement, condamné à mort.
Crimes de guerre rappelle clairement les enjeux contradictoires de cette mission : satisfaire l’opinion américaine, pas encore remise de l’affront infligé par l’attaque de Pearl Harbour, serait aussi traumatiser l’opinion nippone et risquer de déclencher une révolte impossible à contenir. Pour préserver la paix, les Étas-Unis renoncèrent finalement à traduire l’empereur en justice.
Le choix de Tommy Lee Jones pour incarner Douglas MacArthur est judicieux : à défaut de lui ressembler physiquement, il communique parfaitement la force de caractère de cette figure légendaire qui sut tenir son cap en résistant à toutes les pressions, y compris celles venant de la Maison Blanche.
À côté de ce rappel historique, Crimes de guerre accorde trop de place à l’histoire d’amour entre Aya, la Japonaise, et Bonner Fellers, interprété par Matthew Fox (le docteur Jack Shephard rescapé du vol Oceanic 815 de Lost). Ni son charme, ni la fragile beauté d’Eriko Hatsune ne sont mis en cause. Simplement, cette triste histoire d’amour fictive n’a que le poids d’une plume en comparaison de l’Histoire, sur laquelle on aurait aimé en savoir beaucoup plus. Frustrant !
Ceci dit, il faut saluer la réalisation particulièrement soignée de Peter Webber (La Jeune fille à la perle, encore introuvable sur Blu-ray, sauf en Allemagne) et la fascinante reconstitution des ruines de Tokyo, sur l’emplacement d’une zone industrielle laissée à l’abandon, en Nouvelle Zélande, là où tout le film a été tourné.
Le test a été effectué sur un check disc. Le Blu-ray vendu dans le commerce est proposé dans le classique boîtier bleu, inséré dans un fourreau cartonné. Le menu musical et animé propose le choix entre la version originale (avec sous-titres français imposés) et un doublage en français, tous deux avec le son HD (DTS-HD Master Audio 5.1).
Les suppléments ne sont pas à la hauteur des attentes : un court making of (14’), trop promotionnel qui ne donne qu’un aperçu très succinct sur le tournage et cinq scènes coupées d’une durée cumulée d’un peu plus de 6 minutes. Le sujet aurait mérité d’être élargi par l’intervention d’un historien.
L’image (1080p, AVC) est précise, avec des contrastes affirmés et des noirs très denses. Un bel étalonnage des couleurs oppose les tons froids qui s’accordent à l’environnement dévasté par les bombardements aux couleurs chaudes des flashbacks qui ramènent aux temps heureux de l’avant-guerre.
Le son (DTS-HD MA 5.1) a été, lui aussi, très bien traité : il restitue parfaitement les dialogues et recrée l’ambiance avec réalisme, dans les deux versions.
Crédits images : © Seven 7