Laisse aller... c'est une valse ! (1970) : le test complet du Blu-ray

Serge Aubin vient de passer trois ans en prison pour vol de bijoux. Dénoncé par sa femme Clara, il décide de se venger et l’enlève avec l’aide de Michel, un ami. Clara ne tarde pas à se réconcilier avec son mari. Mais des tueurs, désireux de récupérer les bijoux, sont à leurs trousses…

La Route de Salina avec Mimsy Farmer et Rita Hayworth est un échec cuisant pour Georges Lautner en 1970. Afin de relever la tête et oublier ce douloureux revers, le réalisateur du Pacha décide de revenir à la comédie, à une grosse déconnade, entouré de ses potes. Ce sera Laisse aller…c’est une valse ! écrit et co-dialogué avec Bertrand Blier. Jean Yanne (bougon), Mireille Darc (adorable saloperie), Michel Constantin (ours mal léché), Nanni Loy (un Jean-Luc Mélenchon italien), Rufus (le prof d’anglais à l’accent arabe), Bernard Blier, Venantino Venantini, Paul Préboist, Daniel Prévost et même un certain Coluche (Colhuche comme l’indique le générique de fin) sont convoqués afin de participer à ce délire.

Tel un cartoon en live, Laisse aller…c’est une valse ! enchaîne les morceaux de bravoure, les gags visuels ponctués par des bruitages ahurissants et une musique insolite de Philippe Sarde. Le montage demeure impressionnant pour un film français de cette époque, le rythme est enlevé, les dialogues - vraisemblablement inspirés par Michel Audiard - sont tordants. Ce grand classique de Georges Lautner, modèle de comédie-policière populaire, déjantée, surréaliste et burlesque avec ses personnages drôles, touchants et fort attachants, reste une fois de plus incontournable.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est étonnamment peu recherché, fixe et muet. On peut même dire que c’est très décevant.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette section…

L’éditeur joint une présentation du film par Georges Lautner et Robin Davis, assistant du réalisateur (8’). Nous retenons essentiellement que le réalisateur a mis ce film en route afin d’oublier l’échec de La Route de Salina. Un « défoulement dans le seul but de déconner avec les copains ». Les deux hommes se souviennent du travail avec les acteurs et la collaboration avec Bertrand Blier qui a signé le scénario et coécrit les dialogues avec Georges Lautner. Cet entretien date de 2005.

Quelle surprise de trouver un petit making of d’époque ! Durant cinq minutes, nous voyons le réalisateur à l’oeuvre avec ses comédiens, découvrons des images de tournage et écoutons les acteurs parler du film.

S’ensuit une petite interview avec Rufus (6’). Le comédien évoque ses souvenirs liés au tournage de Laisse aller…c’est une valse ! dans lequel il interprète le prof d’anglais qui a pour particularité d’avoir un accent arabe.

L’élévation HD est frappante pour ce titre. Fort d’un master au format respecté et d’une compression AVC qui consolide l’ensemble avec brio, ce Blu-ray au format 1080p en met souvent plein les yeux dès le générique en dessin-animé. La restauration est étincelante, les contrastes d’une indéniable densité, la copie est propre et lumineuse. Les détails étonnent souvent par leur précision, les gros plans sont détaillés à souhait, les couleurs hivernales retrouvent un éclat inespéré, le relief des séquences diurnes est inédit et le piqué demeure acéré. La définition flanche légèrement sur les scènes en intérieur, dans la ferme notamment, mais cela reste anecdotique. Un superbe lifting qui rend caduc le master SD (déjà restauré HD à l’époque) édité il y a presque dix ans.

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique total. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La géniale composition de Philippe Sarde jouit également d’un écrin phonique somptueux.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Gaumont