3 Days to Kill (2014) : le test complet du Blu-ray

Ethan Renner est un redoutable agent secret résolu à renoncer à sa vie trépidante pour se rapprocher enfin de sa femme et sa fille, qu’il a longtemps tenues à distance pour les protéger. Lorsqu’on lui impose une ultime mission, il doit mener de front les deux combats les plus difficiles de sa carrière : traquer un dangereux terroriste et s’occuper de sa fille adolescente pour la première fois depuis dix ans…

Joseph McGinty Nichol alias McG est un trublion à Hollywood. Venu du vidéo-clip et de la publicité, il a su mettre à profit son sens du rythme et du cadrage dans ses deux premiers longs métrages, les deux opus de la saga Charlie’s Angels, ouvrant ainsi une nouvelle ère de blockbusters décomplexés au début des années 2000. Suite à ces deux succès, il se voit confier les commandes du quatrième Terminator, sobre et très réussi, bien que le public n’ait pas été au rendez-vous. Après Target, un divertissement explosif et comédie d’action survitaminée lorgnant du côté du True Lies, McG est de retour par la petite porte avec 3 Days to Kill, production EuropCorp d’un budget de 28 millions de dollars, sur un scénario de Luc Besson et Adi Hasak (From Paris with Love), avec Kevin Costner dans le rôle principal.

Soyons honnêtes, le comédien est la seule raison pour laquelle 3 Days to Kill vaut au moins un visionnage, car il faut bien admettre que cette pantalonnade extrêmement mal écrite et has-been, sorte de mouture rejetée du scénario de Taken ou carrément un remake pour le grand écran de la série No Limit (également écrite par Besson), vaut autant qu’un épisode passé en accéléré de Marie Pervenche. L’ami Kevin bataille sévère pour faire exister son personnage, sorte de frangin du facho de Taken, le personnage grâce auquel Liam Neeson a relancé sa carrière (en route pour un troisième épisode), un agent secret à l’aube de la soixantaine, qui a décidé de se rapprocher de sa famille parce qu’il est atteint d’une maladie incurable. Enfin presque…l’ancien Bodyguard se retrouve donc à Paris, prétexte pour Besson de faire passer une fois de plus passer les flics français pour des gros cons à l’accent monstrueux mais qui parlent anglais couramment comme Jacques Clouseau.

L’action est étonnamment au rabais de la part d’un réalisateur visiblement en mode pilotage automatique, l’humour au ras des pâquerettes joue sérieusement avec les nerfs (le gimmick du vélo, la recette des pâtes), le charisme de Costner reste intact bien qu’il n’ait jamais été aussi mal traité, Amber Heard promène sa jolie croupe et son sourire en coin sans aucun but, seules Hailee Steinfeld et Connie Nielsen apportent un soupçon d’intérêt à cette entreprise qui ne cesse de s’enfoncer au fil du récit.

On préférait l’affiche du film, plus élégante que l’horrible visuel concocté pour la sortie de 3 Days to Kill dans les bacs ! La jaquette est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est classique, animé et musical. À noter : le changement de langue impossible à la volée et les sous-titres imposés sur la VO.

Europa propose tout d’abord un making of (10’) classique et promotionnel à fond, constitué d’interviews de l’équipe, qui encense Luc Besson comme s’il s’agissait du réalisateur de 3 Days to Kill, tandis que les images de tournage se focalisent sur la préparation et les prises de vues des scènes d’action. A noter que les propos recueillis de McG et de Kevin Costner sont intégralement repris dans les modules suivants.

Kevin Costner (6’) et McG (7) se voient consacrer chacun un petit module, qui regroupe tous les propos déjà entendus dans le making of précédent. Le comédien aborde la psychologie de son personnage, le tournage des cascades, l’humour du film, la collaboration avec McG et les autres comédiens, tandis que ce dernier revient sur la genèse de 3 Days to Kill, le scénario de Luc Besson, le casting et le tournage à Paris.

L’interactivité se clôt sur un petit clip de cinq minutes consacré aux cascades voitures du film.

3 Days to Kill bénéficie du talent de Thierry Arbogast à la photographie (Malavita, Syngué Sabour - Pierre de patience, L’Arnacoeur). Le master HD est à la hauteur des espérances et restitue les partis pris esthétiques originaux à travers des contrastes riches et léchés, une colorimétrie vive et scintillante, des noirs denses, une luminosité de tous les instants, un piqué aux petits oignons et une profondeur de champ appréciable. Le petit couac provient juste du report des gros plans qu’on attendait plus précis et mordants. En dehors de cela, le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le relief des matières est élégant et ne cesse de flatter la rétine.

Dès l’apparition du logo EuropaCorp, les pistes française et anglaise DTS-HD Master Audio 5.1, logées à la même enseigne, instaurent d’excellentes conditions acoustiques et font surtout la part belle à la musique, très (trop ?) présente pendant près de deux heures. Les basses ont souvent l’occasion de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, les effets sont toujours saisissants (les quelques fusillades et poursuites) et le rendu des voix est sans failles. De quoi bien décrasser les frontales et les latérales. Heureusement, Kevin Costner est doublé par le grand Bernard Lanneau, qui lui prête sa voix depuis Robin des Bois, prince des voleurs (1991), également rendu célèbre pour avoir postsynchronisé en français Dennis Quaid et Alec Baldwin. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © EuropaCorp