Réalisé par John Huston
Avec
Humphrey Bogart, Katharine Hepburn et Robert Morley
Édité par Filmedia
Charlie Allnut, barbe de huit jours et vêtements crasseux,
transporte tout un bric à brac de marchandises sur l’African
Queen, un rafiot de 30 pieds qui ne garde qu’un très vague
souvenir d’une ancienne couche de peinture. Le bateau marche à
la vapeur, son capitaine au whisky.
Un contraste avec Rose Sayer, une vielle fille qui a suivi son
missionnaire de frère au fin fond d’une colonie allemande
d’Afrique. La guerre, arrivée jusqu’à eux, force Rose et
Charlie à s’embarquer pour un voyage… explosif !
Même si les effets spéciaux laissent voir leurs ficelles, African Queen est un film à voir et à revoir, pour l’aventure, pour la comédie (la scène du five o’clock tea troublée par les borborygmes de Bogie est un morceau d’anthologie), pour la l’unique rencontre face aux caméras de Katharine Hepburn et Humphrey Bogart, deux monstres sacrés de l’époque.
Avant African Queen, Humphrey Bogart et John Huston avaient déjà été complices de quelques films et pas des moindres : Le Faucon maltais, La Grande évasion, Le Trésor de la Sierra Madre et Key Largo.
Ce grand film, mêlant aventures et émotion, n’a pas pris une ride en plus de soixante ans !
Cette reprise en Blu-ray de l’édition de 2001, en reprend toutes les caractéristiques : boîtier bleu standard, avec les visages en gros plan des deux héros, dans un variation modernisée des affiches du film. Menu animé et musical. Son DTS-HD Master Audio 1.0 pour la version originale et doublage en français, avec sous-titres français optionnels un peu haut placés.
Au bord du chaos : le tournage du film (59’). Ce documentaire, fait d’entretiens récents (notamment avec Martin Scorsese) ou plus anciens, apprend mille choses sur la genèse du film, son tournage éprouvant en Afrique équatoriale. Katharine Hepburn et Humphrey Bogart ont sauté sur une belle occasion d’échapper aux investigations de la Commission des activités anti-américaines. Les dures conditions de tournage ont entraîné une hécatombe : tous auraient souffert de la dysenterie en buvant l’eau du lac, mal filtrée, tous… sauf Humphrey Bogart et John Huston qui lui préféraient nettement le whisky ! Tout ça filmé par des caméras Technicolor, de véritables mastodontes qui enregistraient l’image sur trois pellicules, une par couleur primaire, superposées lors du tirage.
Un document passionnant !
Interview de Jean-Pierre Berthomé, historien du cinéma. En un peu plus d’une heure, cet entretien en trois volets, ne nous apporte presque rien de plus que le premier documentaire, sauf une bonne dose d’ennui. On peut zapper.
Galerie de photos (en 16/9) près de 200 photos de plateau ou extraites du film, d’affiches et de documents, si nets qu’on peut tous les lire. Une série de photos montre les effets de la restauration de l’image : impressionnant !
Bande-annonce (3’) en anglais, sans sous-titres.
Toutes les marques du temps ont été effacées : pas une tache, pas une rayure, pas un saut d’image. La restauration, opérée en 2009 par Paramount et ITV, a su retrouver les couleurs chaudes du Technicolor original. Éblouissant !
Version originale et doublage en français bénéficient du son DTS-HD Master Audio 1.0. La musique souffre un peu d’une relative étroitesse de la bande passante et de quelques saturations ; mais les bruits de la jungle, en particulier le cri et le chant des oiseaux, sont spectaculairement présents. Ni souffle, ni bruits parasites. Un modèle de restauration !
Crédits images : © Filmedia