Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014) : le test complet du Blu-ray

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt « vieille France ». Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d’ouverture d’esprit…Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l’une d’elles se marier à l’église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

La voilà la comédie qui a attiré plus de 12 millions de spectateurs dans les salles en 2014 ! Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? fait partie de ces films phénomènes comme Intouchables, Bienvenue chez les Ch’tis, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre et Les Visiteurs. Il faut dire que cette fable « communautaire » est plutôt bien écrite, sobrement réalisée certes, mais excellemment rythmée et reposant sur des dialogues bien sentis. Pourtant, le réalisateur Philippe de Chauveron n’avait jusqu’alors signé que des films « honnêtes » comme L’Elève Ducobu, voire franchement ratés (L’Amour aux trousses, Les Vacances de Ducobu), tout en cosignant les scénarii des Truffes de Bertrand Nauer, La Beuze de François Desagnat et Thomas Sorriaux, Neuilly sa mère ! de Gabriel Julien-Laferrière et Les Seigneurs d’Olivier Dahan, qui démontraient son savoir-faire en matière de comédies « à la mode ».

Aidé par un casting en pleine forme, mené par un Christian Clavier impérial et survolté comme à la bonne époque et une Chantal Lauby qui reprend quasiment le même rôle que dans La Cage dorée, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? n’a pas pour réelle vocation de faire réfléchir et se repose gentiment sur les clichés des familles bourgeoises catholiques (pléonasme ?), ceux liés aux mariages mixtes et autres codes religieux, ethniques et sociaux. Ce qu’il y a de bien ici, c’est que tout le monde est logé à la même enseigne et chacun s’en prend plein les dents. Si l’on excepte quelques facilités, un casting féminin souvent accessoire malgré des actrices bien mignonnes, et certains comédiens parfois en roue libre (Ary Abittan comme toujours), il n’en demeure pas moins que Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? demeure une comédie populaire redoutablement efficace qui a tout pour devenir un petit classique du genre et un futur champion des audiences lors de ses prochaines diffusions à la télévision. En attendant la suite déjà programmée.

La jaquette du Blu-ray de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, glissée dans un boîtier de couleur rose, reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est efficacement animé et musical.

L’éditeur joint un making of (22’) classique, passe-partout, qui se focalise uniquement sur la bonne ambiance qui régnait sur le tournage. Autant dire que l’intérêt est limité, qu’on a déjà vu ça cent fois. Les interviews de l’équipe se limitent à « c’était génial de bosser tous ensemble », les images de plateau montrent des comédiens qui sautent partout, qui hurlent, qui fatiguent, tandis que Christian Clavier demeure gentiment impassible devant ces envahissantes boules de nerfs. Heureusement, les propos du réalisateur Philippe de Chauveron et de son co-scénariste Guy Laurent relèvent un peu le niveau.

S’ensuit un module éprouvant pour les nerfs et même exténuant intitulé Sur les routes de la tournée (10’). Comme son titre l’indique, une caméra a suivi Ary Abittan, Medi Sadoun, Frédéric Chau, Noom Diawara sur les routes de province (62 villes en 8 semaines), où les comédiens présentaient le film en compagnie d’un Philippe de Chauveron souvent dépassé par leurs gamineries et gesticulations.

Quelques scènes coupées (4’) peu marquantes viennent également garnir la section des suppléments, ainsi qu’un inévitable bêtisier (8’) drôle et contagieux.

Si le rendu n’est pas optimal en raison d’une définition moins ciselée sur les scènes en intérieur, le master HD au format 1080p de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? est chiadé à souhait. La clarté est bienvenue, la colorimétrie chatoyante, et le piqué affûté sur toutes les séquences en extérieur. Remarqué par ses photographies ambitieuses sur des oeuvres aussi diverses que L’Autre vie de Richard Kemp, La Clinique de l’amour ! et Captifs, le chef opérateur Vincent Mathias voit ses partis pris esthétiques savamment respectés via un Blu-ray qui frôle la perfection. Le cadre fourmille de détails, les contrastes affichent une constante solidité et l’encodage AVC emballe l’ensemble avec brio.

Dès les premières séquences du film avec la succession des mariages, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sollicite l’ensemble des enceintes et offre une petite spatialisation soignée. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, les ambiances naturelles des scènes en extérieur demeurent constantes. Toutefois, n’hésitez pas à monter le volume car l’ensemble reste sage. La DTS-HD Master Audio 2.0 est évidemment plus « plate » mais le spectacle acoustique est tout autant assuré.

L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en Audiodescription.

Crédits images : © Arnaud Borrel