Réalisé par Georges Lautner
Avec
Patrick Bruel, Agnès Blanchot et Anne Brochet
Édité par Gaumont
Un soir d’orage de septembre 1896, cinq personnes sont massacrées dans une auberge située dans les hautes terres sauvages de Haute-Provence. Seul un bébé, Séraphin Monge, échappe à la mort. Les années passent et la Grande Guerre s’achève, lorsque Séraphin, fraîchement démobilisé, revient au village en quête de son passé, décidé à assouvir sa vengeance. Mais lorsqu’il s’apprête à tuer les coupables, il est chaque fois devancé par une mystérieuse personne…
Habitué au succès depuis les débuts de sa longue carrière, Georges Lautner connaît quelques « déconvenues » au box-office en 1985 avec Le Cow-boy (707.000 entrées) et en 1987 avec La Vie dissolue de Gérard Floque (650.000 entrées).
Désireux de renouer avec une veine plus dramatique après ces quelques pantalonnades, le cinéaste se bat pour adapter à l’écran le roman de Pierre Magnan publié en 1984. Bien qu’il ne ressemble guère au personnage, Patrick Bruel est choisi par le cinéaste pour porter le film. Si La Maison assassinée ne fait certes pas partie des plus grandes réussites de son auteur, Georges Lautner parvient à instaurer une ambiance singulière et signe un de ses films les plus plastiquement recherchés grâce au talent de son chef opérateur Yves Rodallec.
Patrick Bruel s’en sort plutôt bien, même si on a toujours peur qu’il se mette à brailler quelques-unes de ses chansons quand il lève le ton au point de se casser la voix. La reconstitution est soignée, Georges Lautner fait également la part belle aux seconds rôles, notamment Yann Collette - superbe en combattant défiguré - qui vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît, mais également les belles Anne Brochet, Agnès Blanchot et Ingrid Held.
La Maison assassinée est un véritable polar placé sous le signe des traditions, des superstitions, de la mort et même de la magie noire et du fantastique parfois. Toutefois, l’ensemble manque parfois de rythme et de crédibilité, et fait parfois penser à un téléfilm de France Télévisions ou une saga de l’été condensée en 2 heures avec ses multiples personnages, fausses pistes et rebondissements. Mais La Maison assassinée vaut le coup d’oeil pour la sincérité avec laquelle Georges Lautner s’est démené pour porter ce roman atypique à l’écran au risque de déplaire ou de déconcerter ses fans de la première heure. On l’excusera juste d’une fin plutôt niaise avec un sourire pincé digne de celui de Patriiiiick, complètement inapproprié par rapport au reste du film.
Le Blu-ray se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est étonnamment peu recherché, fixe et muet. On peut même dire que c’est très décevant.
En plus de la bande-annonce, Gaumont reprend l’entretien croisé de Georges Lautner et de Patrick Bruel (20’) disponible sur l’édition DVD de La Maison assassinée sortie en 2010. Tandis que le réalisateur - qui s’est battu pour faire ce film - s’attarde surtout sur l’adaptation du roman de Pierre Magnan et l’ensemble de la production (le casting, les lieux de tournage), le comédien revient longuement sur ce qu’il considère encore aujourd’hui comme un de ses rôles et un de ses films les plus importants.
Fidèle à sa réputation, Gaumont livre une édition HD éclatante de La Maison assassinée. La douce et vaporeuse photographie de Yves Rodallec trouve un nouvel écrin en Blu-ray (1080p, AVC), et malgré quelques pertes infimes de la définition et fous sporadiques dus à certains partis pris esthétiques - beaucoup de fumée et d’ambiances tamisées dans la première partie surtout - le transfert demeure vif, la colorimétrie admirable, la luminosité flagrante sur les séquences diurnes et le piqué acéré. Ce master s’avère lisse, stable, immaculé, la restauration est comme d’habitude confondante et les scènes nocturnes denses.
Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique probant et solide. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise et les silences sont denses.
L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © Gaumont