Scanners (1981) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par David Cronenberg
Avec Jennifer O'Neill, Stephen Lack et Patrick McGoohan

Édité par Pathé

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Le 30/10/2014
Critique

Une organisation secrète a pour but d’étudier les Scanners, des médiums aux pouvoirs surnaturels et aux facultés mentales surdéveloppées. Elle recrute un jeune médium pour détecter tous les Scanners qui lui sont opposés. Il va découvrir les aspects cachés de cette périlleuse mission.

10 secondes : la douleur commence, 15 secondes : vous étouffez, 20 secondes : vous explosez…

Si Chromosome 3 était une rampe de lancement, alors on peut dire qu’avec Scanners, David Cronenberg est cette fois définitivement mis en orbite. Remarquable film de science-fiction reposant sur un postulat de départ simple, mais redoutablement efficace, Scanners est un bijou de série B dans lequel le cinéaste canadien fait souvent preuve d’une virtuosité étourdissante, surtout durant le duel final, un monument du cinéma de genre, et imprime sa marque de fabrique à chaque plan, tout en approfondissant un de ses thèmes de prédilection, les mutations du corps humain.

Certains ne manqueront pas de réaliser un parallèle entre l’histoire de Scanners, un médium mutant (vu comme une erreur de la nature par l’ensemble de la population) qui décide de se venger en voulant contaminer la race humaine grâce à un médicament (l’Ephemerol) responsable de sa condition, avec celle du premier X-Men de Bryan Singer, dans lequel Magneto envisage le même sort pour les êtres humains.

La direction d’acteurs de Cronenberg n’est déjà plus à prouver et ses comédiens se révèlent tous parfaits dans leur rôle, mention spéciale au cultissime Michael Ironside, véritable effet spécial à lui seul, qui bouffe l’écran à chacune de ses apparitions. Jennifer O’Neill, Stephen Lack, Patrick McGoohan et Lawrence Dane complètent savamment le tableau.

En dépit de baisses de régime et de dialogues parfois abondants, l’histoire se déguste comme un roman de Stephen King, auquel on ne peut s’empêcher de penser dans le déroulement de l’action, de la psychologie des personnages, des séquences sanglantes (la tête qui explose en a marqué plus d’un) et du dénouement. De ce fait, que David Cronenberg ait réalisé Dead Zone, adapté du roman de King, deux ans après n’est pas un hasard. De son côté, Howard Shore créé une de ses plus grandes partitions. Le thème principal qui ouvre le film hérisse les poils dès les premières notes et porte le film du début à la fin.

Scanners est le premier succès international de David Cronenberg, tant public que critique. Réalisé pour un peu plus de 2,5 millions de dollars, le film en amasse 14 millions uniquement en Amérique du Nord, tandis que la France accueille chaleureusement Scanners avec près de 600.000 spectateurs en 1981. Plusieurs suites connaîtront le jour, Scanners 2, le nouveau règne (1991), Scanners 3, Puissance maximum (1992), Scanner Cop (1994) et Scanner Cop II (1995)… mais nous n’en dirons pas plus car on ne veut pas se fâcher…

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend le visuel d’une des affiches originales du film. Le menu principal est animé sur la composition d’Howard Shore.

Bonus - 4,0 / 5

Plus d’une heure de suppléments au programme ! Il s’agit en fait de cinq longues interviews du chef opérateur Mark Irwin (15’), du producteur Pierre David (14’), du responsable des maquillages Stephan Dupuis, des comédiens Stephen Lack (Cameron dans Scanners) et Lawrence Dane (Braedon Keller), réalisées en 2013. Rares sont les photos issues du tournage du film proprement dites, mais comme sur le Blu-ray de Chromosome 3, les propos tenus à travers ces différents entretiens valent le détour.

Cette fois encore c’est le directeur de la photographie Mark Irwin qui se distingue, ainsi que le maître des effets spéciaux Stephan Dupuis. Les deux hommes ont collaboré à plusieurs reprises avec David Cronenberg, le premier sur Fast Company, Chromosome 3, Scanners, Vidéodrome, Dead Zone, La Mouche, tandis que le second a travaillé, en plus de Scanners, sur Crash, eXistenZ, Spider, A History of Violence, Les Promesses de l’ombre, A Dangerous Method et Cosmopolis. Autant dire qu’ils connaissent bien le réalisateur canadien ne manquent pas d’anecdotes le concernant. C’est notamment ici que l’on apprend qu’une première fin, jugée mauvaise à l’unanimité, a été abandonnée puis retournée quelques mois après réécriture. Stephan Dupuis évoque également les essais réalisés pour la tête qui explose.

Comme pour Chromosome 3, le producteur Pierre David s’attarde une fois de plus sur le budget de Scanners, mais ne manque pas non plus de son côté de raconter les chaotiques conditions de tournage (scénario à peine terminé, fin rejetée) et les prises de vue des séquences à effets spéciaux. Les suites de Scanners, car il en existe oui, dont une réalisée par Pierre David lui-même en 1994 (Scanner Cop !), sont rapidement citées, mais le producteur ne s’attarde pas trop dessus…

Finalement, nous ne retenons pas grand-chose des interviews des comédiens, si ce n’est le témoignage émouvant de Lawrence Dane qui se dit très fier d’avoir tourné chez David Cronenberg. Entouré de ses peintures exposées, Stephen Lack est visiblement un peu perché, mais parvient à en dire un peu plus sur son travail avec David Cronenberg et ses partenaires Patrick McGoohan et Michael Ironside.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

En ce qui concerne l’image, ce Blu-ray est techniquement semblable à celui de Chromosome 3. Le film de David Cronenberg est donc présenté au format 1.77 (16/9, compatible 4/3), 1080i (AVC). Les deux films sont assez similaires dans leur approche esthétique et pour cause puisque la photo est une fois de plus signée Mark Irwin. Le travail du chef opérateur est bien restitué et la colorimétrie apparaît plus nuancée que sur Chromosome 3. Les teintes, surtout les rouges, sont nettes et les noirs se révèlent concis. Les partis-pris trouvent en HD un nouvel écrin, la copie affiche une propreté remarquable, la clarté est de mise tout comme la stabilité. Si l’on peut déplorer un sensible manque de définition sur certains plans plus ambrés et des visages parfois un peu lisses, les détails ne manquent pas de mordant, le relief est précis (surtout sur les séquences en extérieur) et le piqué est étonnamment tranchant.

Son - 4,0 / 5

La version originale bénéficie d’un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Au premier abord on pouvait craindre le pire. Il n’en est rien, même si le confort acoustique et la spatialisation musicale s’avèrent moins dynamiques et convaincants que le remixage 5.1 de Chromosome 3. Cette option acoustique séduisante permet à la composition enivrante d’Howard Shore d’environner le spectateur pour mieux le plonger dans l’atmosphère du film, bien que les latérales exsudent la musique avec moins de vivacité que nous l’espérions. Néanmoins, les effets annexes ajoutés ne tombent jamais dans la gratuité ni dans l’artificialité, même si le caisson de basses n’a rien à faire durant tout le film. De plus, les dialogues ne sont jamais noyés et demeurent solides, la balance frontale assurant de son côté le spectacle acoustique, riche et dynamique.

Les fans de la version française devront se contenter d’une piste mono DTS-HD Master Audio. Cette version se révèle assez percutante et propre.

Dommage que les sous-titres français soient imposés sur la version originale. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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francis moury
Le 6 janvier 2023
Film fantastique spectaculaire de science-fiction et de politique-fiction, au propos ambitieux inspiré par le chapitre d'un roman de E. R. Burrough, adapté et réalisé par Cronenberg.
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Giuseppe Salza
Le 18 septembre 2015
Même s'il est un peu daté aujourd'hui, Scanners reste un film nerveux de David Cronenberg sur la guerre de mutants. Avec deux scènes iconiques : la tête qui explose et la bataille des esprits à la fin.
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Franck Brissard
Le 25 octobre 2014
Pas de commentaire.

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