Ugly (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Anurag Kashyap
Avec Ronit Roy, Tejaswini Kolhapure et Rahul Bhat

Édité par Blaq Out

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Le 16/06/2015
Critique

Photo Ugly

Rahul et Shalini, les parents de Kali, 10 ans, sont divorcés. La fillette vit désormais avec sa mère et son beau-père, Shoumik, responsable d’une brigade de la police de Bombay. Un samedi, alors que Kali passe la journée avec son père Rahul, elle disparaît. Une course contre la montre s’enclenche.

Mesdames messieurs, quelle claque ! Ce thriller indien réalisé par Anurag Kashyap (Gang of Wasseypur) va vous prendre aux tripes et ne vous les lâchera pas, même après la projection ! Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2013 et lauréat du Lotus du Jury au festival asiatique de Deauville en 2014, récompense partagée avec A Cappella, du Coréen Lee Su-jin, Ugly trottait dans la tête du cinéaste depuis de nombreuses années. Faute de trouver des soutiens financiers et essuyant le refus de producteurs trop frileux d’investir dans un film loin des paillettes et chansons légères de Bollywood, Anurag Kashyap avait été obligé de revoir ses ambitions et de reporter sans cesse ce projet qui lui tenait particulièrement à coeur. Une fois le projet enfin lancé, le scénario d’Ugly allait préserver son mystère jusqu’au bout puisque même les comédiens n’ont pas eu accès à l’histoire dans son entièreté. Ainsi, les acteurs découvraient l’histoire, les rebondissements, les retournements de situation en même temps que les personnages, juste au moment de tourner. Tous ont finalement découvert l’estomaquant résultat final lors de la projection du film à Cannes.

Ugly met K.O. de la première à la dernière image. Pire, on finit complètement terrassé par la dernière scène paumée dans les bas-fonds de Bombay qui va rester gravée dans les mémoires des cinéphiles qui plongeront en apnée dans cette sensationnelle, mais éprouvante spirale infernale pendant 2 heures non-stop. D’une noirceur confondante, psychologiquement violent, sans concessions et portrait virulent et oppressant d’une société indienne contemporaine et néanmoins patriarcale où l’homme dominant n’hésite pas à avoir recours à la violence sur la femme (au foyer), Ugly, magistralement mis en scène, trimballe ses personnages (et ses acteurs, incroyables) rongés par le vice, cupides, traîtres et lâches, dans les tréfonds de l’âme humaine. Redoutablement pessimiste, on en ressort exténués, fragilisés, fracassés. Vous êtes prévenus !

Photo Ugly

Présentation - 4,5 / 5

Le Blu-ray d’Ugly, édité chez Blaq Out, repose dans un très beau boîtier classique - recouvert d’un surétui cartonné - de couleur noire. Le visuel de la jaquette, élégante, diffère de celui de l’affiche du film et de l’édition DVD. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 2,0 / 5

L’éditeur joint un entretien avec le réalisateur Anurag Kashyap (14’). De passage à Paris pour la sortie d’Ugly en mai 2014, le cinéaste aborde la violence psychologique de son film qui ne fait que refléter la laideur du monde selon lui. Anurag Kashyap croise à la fois le fond et la forme, avec une passion contagieuse du cinéma.

Image - 5,0 / 5

Pour la superbe photo de son film, Anurag Kashyap s’est octroyé les services du chef-opérateur Nikos Andritsakis. Armé de sa caméra numérique Arri Alexa, le directeur de la photographie plonge les personnages dans une pénombre froide et angoissante. Si nous devons vous donner un conseil, c’est de visionner Ugly dans une pièce très sombre afin de jouir des volontés artistiques originales et surtout afin de mieux plonger dans l’ambiance des séquences nocturnes. Le Blu-ray immaculé édité par Blaq Out restitue habilement la profondeur des contrastes et les éclairages stylisés, en profitant à fond de la Haute Définition. Le piqué est aiguisé comme la lame d’un scalpel, la copie d’une stabilité à toutes épreuves et les scènes diurnes lumineuses et parfaitement saturées. Ce Blu-ray (1080p) est superbe.

Son - 5,0 / 5

Le mixage hindi DTS-HD Master Audio 5.1 délivre merveilleusement les dialogues, la musique, les ambiances nocturnes foisonnantes de Bombay. La balance frontale est joliment équilibrée, les latérales interviennent évidemment sur toutes les séquences en extérieur, tandis que le caisson de basses ne se gêne pas pour souligner chaque séquence agitée. La spatialisation musicale est percutante - fracassante pour la séquence d’introduction - et le confort acoustique assuré. Il en est de même pour la piste Stéréo, de fort bon acabit, qui conviendra aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Photo Ugly

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 20 mai 2015
Ugly, magistralement mis en scène par Anurag Kashyap, trimballe ses personnages (et ses acteurs, incroyables) rongés par le vice, cupides, traîtres et lâches, dans les tréfonds de l'âme humaine. Redoutablement pessimiste, on en ressort exténués, fragilisés, fracassés. Vous êtes prévenus !

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