Réalisé par Clint Eastwood
Avec
Clint Eastwood, George Kennedy et Vonetta McGee
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Jonathan Hemlock, professeur d’art, grand collectionneur et ancien membre de la CIA, est chargé d’éliminer un homme dont on ne sait presque rien sinon qu’il boîte et se trouve dans le massif de l’Eiger. S’il accepte, Hemlock obtiendra un Picasso qu’il convoite depuis longtemps, s’il refuse, il sera dénoncé au fisc. Dos au mur, le professeur choisit d’exécuter sa mission.
Bien avant Sylvester Stallone qui faisait réellement de la grimpette dans Cliffhanger, Clint Eastwood donnait déjà dans la haute montagne et sans doublure dans La Sanction, The Eiger Sanction, d’après le roman éponyme de Trevanian. Le quatrième long métrage réalisé par Clint Eastwood en 1975 après Un frisson dans la nuit, L’Homme des hautes plaines et Breezy est un film d’espionnage atypique, mélangeant à la fois le film d’aventures et le film d’action, tourné dans les Alpes Suisses et d’autres décors naturels absolument stupéfiants.
Ce très agréable divertissement, qui a tendance à être oublié avec les années - d’autant plus qu’il ne s’agit pas vraiment du film d’Eastwood qui a bénéficié le plus de diffusions à la télévision - est une de ses oeuvres les plus insolites car jouant ouvertement sur l’aspect old-school sur certaines séquences, tandis qu’Eastwood s’amuse à renverser cette impression en filmant les scènes d’escalade avec un réel panache et les moyens les plus modernes mis à sa disposition.
Avec ses répliques ciselées (« Mon supérieur veut vous rencontrer. » « Lequel ? Il y a tellement de personnes qui vous sont supérieures ! »), son cadre et son esthétique léchés, son casting aux petits oignons (dont l’indispensable George Kennedy), son intrigue bien menée et la performance de Clint Eastwood, La Sanction est un film qu’on a de cesse de redécouvrir.
La jaquette du Blu-ray de La Sanction est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les disques Universal.
Aucun bonus à se mettre sous la dent, même pas la bande-annonce.
Si La Sanction demeure un film mineur dans la carrière de Clint Eastwood, ce master HD permet aux spectateurs de redécouvrir ce film dans de très belles conditions techniques. Les volontés artistiques du grand chef opérateur Frank Stanley, collaborateur de Clint Eastwood au début des années 70 (Breezy, Magnum Force, Le Canardeur) sont respectées, tout comme le grain original heureusement conservé et élégant. Les noirs sont concis, la clarté fabuleuse, le piqué vif et acéré (plus probant après le générique), la restauration impressionnante, les détails sur le cadre large sont légion et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les gammes chatoyantes sont harmonieuses, certaines couleurs comme le rouge sont ravivées. Le codec AVC consolide l’ensemble avec brio, même si quelques séquences en haute-montagne s’avèrent beaucoup moins définies avec une gestion du grain plus aléatoire.
La piste française DTS mono 2.0 de La Sanction est plutôt percutante, malgré un souffle parfois notable, plusieurs grincements, saturations dans les aigus et des dialogues parfois étouffés. Du point de vue technique, la version originale DTS-HD Master Audio 2.0 l’emporte aisément sur son homologue, car plus aérée, fluide et dynamique. Dans les deux cas, la partition de maître John Williams est excellemment délivrée.
Dans la version française, Clint Eastwood est doublé par Jean Lagache, qui avait déjà prêté sa voix au comédien américain dans Un frisson dans la nuit et qui officiera encore sur Le Canardeur et L’Evadé d’Alcatraz.
Crédits images : © Universal Pictures