L'Homme qu'on aimait trop (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par André Téchiné
Avec Guillaume Canet, Catherine Deneuve et Adèle Haenel

Édité par France.TV Distribution

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Le 21/11/2014
Critique

1976. Après l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme de confiance de Renée, Maurice Agnelet, un avocat de dix ans son aîné. Maurice a d’autres liaisons. Agnès l’aime à la folie. Actionnaire du Palais de la Méditerranée, Agnès veut vendre sa part de l’héritage familial pour voler de ses propres ailes. Une partie truquée siphonne les caisses de la salle de jeux. On menace Renée.

Derrière ces manoeuvres guerrières plane l’ombre de la mafia et de Fratoni le patron du casino concurrent qui veut prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée. Tombé en disgrâce auprès de Renée, Maurice met en relation Agnès avec Fratoni qui lui offre trois millions de francs pour qu’elle vote contre sa mère. Agnès accepte le marché. Renée perd le contrôle du casino. Agnès supporte mal sa propre trahison. Maurice s’éloigne. Après une tentative de suicide, la jeune femme disparaît à la Toussaint 1977. On ne retrouvera jamais son corps. Trente ans après, Maurice Agnelet demeure l’éternel suspect de ce crime sans preuve ni cadavre. Convaincue de sa culpabilité, Renée se bat pour qu’il soit condamné…

Grâce à Impardonnables, André Téchiné était parvenu à faire oublier la déception de La Fille du RER. L’Homme qu’on aimait trop confirme la fraîche inspiration du réalisateur d’Alice et Martin. Certes, comme son précédent film, il s’agit ici d’une oeuvre de commande, mais avec l’aide de son coscénariste Cédric Anger - metteur en scène de La Prochaine fois je viserai le coeur - le cinéaste parvient à la transcender en se penchant avec radicalité sur l’adaptation cinématographique d’un autre fait divers, celui de l’affaire Le Roux, ou cette énigme judiciaire portant sur la disparition en 1977 d’Agnès Le Roux, héritière du Palais de la Méditerranée de Nice, mettant en cause l’ex-avocat niçois Jean-Maurice Agnelet et amant de la jeune femme, et qui n’a eu de cesse de connaître des rebondissements et divers procès depuis trente ans.

Le réalisateur s’inspire des mémoires de Renée Le Roux, Une Femme face à la Mafia, publiées chez Albin Michel en 1989 par cette dernière et son fils Jean-Charles. A l’instar d’Impardonnables, Téchiné joue avec la multiplicité des personnages, en perpétuel mouvement, en observation permanente, en entrecroisant leur destin croisé, tous traités sur un pied d’égalité. Film sur la filiation, la passion amoureuse, l’envie, mais également oeuvre glamour (la Côte d’Azur brille de mille feux), élégante, excellemment mise en scène, photographiée, rythmée et interprétée par Guillaume Canet (impeccable), Catherine Deneuve (superbe) - sa septième collaboration avec André Téchiné - et Adèle Haenel (intense), L’Homme qu’on aimait trop est un savoureux thriller dans lequel le cinéaste recueille et expose la moelle de cette affaire pour livrer un très bel objet de cinéma, un grand et souvent fascinant drame psychologique.

Édition - 6,75 / 10

Le test a été réalisé sur check-disc. France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions avec un menu lambda, animé et musical. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

L’éditeur semble s’être désintéressé complètement de ce film puisque nous ne trouvons que la bande-annonce en guise d’interactivité.

On ne change pas une équipe qui gagne et André Téchiné a de nouveau fait appel à l’excellent chef opérateur Julien Hirsch (Impardonnables, La Fille du RER, Les Témoins). Les contrastes sont denses et flatteurs pour les mirettes, la copie se révèle claire et lumineuse, le relief est appréciable, la colorimétrie chatoyante mais quelques fourmillements sont constatables sur les arrière-plans et quelques détails manquent à l’appel. Le piqué est parfois émoussé mais cela n’entrave en rien les conditions de visionnage qui demeurent plaisantes. Rien à redire, le moindre recoin du cadre large demeure splendide de précision sur les séquences diurnes tournées en extérieur. Ce Blu-ray est au format 1080p (AVC).

La belle musique composée par Benjamin Biolay est admirablement délivrée et spatialisée par le mixage DTS-HD Master Audio 5.1. Les voix des comédiens s’imposent sans mal sur la centrale, toujours clairs et distincts. Quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les latérales sur les séquences en extérieur, la balance gauche-droite est dynamique, même si le caisson de basses reste au point mort. La stéréo contentera ceux qui ne sont malheureusement pas équipés sur les arrières et demeure percutante.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Mars Distribution

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6,75 / 10
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P. de Melun
Le 27 février 2021
Téchiné réussit à transposer à l’écran l'affaire judiciaire la plus célèbre de Nice, celle d’Agnelet/Le Roux qui n’a d’ailleurs jamais été élucidée. La mise en scène est maîtrisée et la reconstitution fouillée. Avec une réalisation à la fois classique et sobre et un rythme volontairement lent, les personnages sont introduits avec intelligence dans cette guerre des casinos méditerranéens et la fin n’est pas dévoilée trop tôt (si vous connaissez cette histoire, vous n’aurez cependant pas trop de surprise non plus !). La réussite du film doit aussi beaucoup à son formidable trio d’acteurs : Guillaume Cannet, crédible, Catherine Deneuve toujours impeccable malgré les années de carrière et Adèle Haenel qui continue de percer petit à petit dans le milieu, de façon tout à fait honorable. Une belle surprise dans son ensemble, malgré quelques longueurs sur la fin.
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Franck Brissard
Le 18 novembre 2014
Pas de commentaire.

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